Les quelque 2 000 Palestiniens qui vivent à Susya et dans les villages voisins de Masafer Yatta, dans la zone sud des collines d’Hébron, près de la ville palestinienne de Yatta, déplacent de temps à autre leurs tentes de quelques centaines de mètres à la recherche de pâturages. Leurs moutons et leurs chèvres leur donnent de petites quantités de fromage et de beurre.
La communauté vit dans des grottes et des tentes, sans électricité, ni eau courante. L’hiver, les habitants utilisent l’eau de pluie qu’ils trouvent, et pendant les six à sept mois d’été, ils achètent leur eau auprès de commerçants locaux.
Les Palestiniens de la région travaillaient auparavant dans le secteur de la construction ou faisaient des travaux divers dans les colonies juives voisines, dont la plus grande, celle de Carmel, compte environ 450 habitants. Les autres sont des colonies plus réduites, de 10 à 100 habitants. Toutes ont l’électricité et l’eau, et disposent de routes convenables. Toutefois, les relations entre les deux communautés s’étant dégradées, les colons juifs n’emploient plus de Palestiniens.
En menant une première évaluation des besoins auprès des villageois de la région, M. Dotan et Elad Orian, lui aussi physicien, ont découvert que les principaux besoins de ces derniers concernaient l’eau et l’énergie. « Si notre capacité à les aider sur la question de l’eau était limitée, nous pouvions leur offrir des solutions viables concernant l’alimentation en énergie », a expliqué M. Orian à IRIN.
Le projet lancé à Susya comprend une éolienne capable de produire un kilowatt/heure (production maximum), et un générateur photovoltaïque capable de produire 250 watts/heure (production maximum), qui permettent de faire fonctionner deux malaxeurs communautaires et d’éclairer sept à huit familles.
Désormais, les villageois peuvent également utiliser cette nouvelle source d’énergie, plutôt que des batteries de voiture, pour recharger leurs téléphones portables. Ils n’ont en effet pas accès au téléphone fixe.
Un certain nombre de panneaux de 50 watts ont également été distribués à plusieurs familles du village, plus excentrées.
Des malaxeurs électriques
Les deux malaxeurs consomment chacun environ 300 watts par heure, ce qui leur permet, dans le même temps, de produire chacun environ 20 litres de beurre. Environ 120 litres de beurre sont ainsi produits chaque jour. Cela permet aux femmes, qui barattaient auparavant manuellement, de vaquer à d’autres tâches. Elles vendent ensuite le surplus de beurre et de fromage dans la ville voisine de Yatta et se servent de ce qu’elles gagnent pour acheter de l’eau et d’autres produits de base.
« C’est une nouveauté, et c’est très bien », a déclaré l’une d’entre elles, tandis que le malaxeur s’activait. D’après les villageois, la production de beurre a déjà doublé.
MM. Dotan et Orian ont souligné que le comité local des villageois décidait conjointement de toutes les activités entreprises. L’éolienne a été construite par un forgeron de la région et les villageois ont été formés à l’entretien des panneaux solaires, ce qui leur permet de les emmener lorsqu’ils se déplacent en quête de pâturages pour leurs troupeaux.
Parmi les projets à venir, il est notamment prévu d’installer dans trois communautés 40 autres systèmes domestiques simples d’énergie solaire, semblables à ceux qui ont déjà été installés ; de construire deux petits centres de services communautaires (chacun servant à une dizaine de familles et comprenant un réfrigérateur et un malaxeur) ; et de construire un système pilote de pompage et de filtrage d’eau à Susya.
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