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Rendre l’accouchement plus sûr

Pregnant women in Manica province André Catueira/PlusNews
More women are opting to give birth at health facilities
Au cours de ses cinq premières années d’opération, entre 2002 et 2007, le centre de santé à Mude, dans le district de Mussorize, dans la province de Manica, au centre du Mozambique, n’a assisté qu’à un seul accouchement.

« Les hommes n’ont pas conscience de l’importance d’un accouchement sans risques », a déclaré Otília Rabissone, une infirmière spécialisée dans la santé maternelle et infantile.

« Lorsque les hommes ignorent une telle importance et qu’ils sont jaloux, ils interdisent leurs femmes de recevoir des soins d’un médecin homme. »

Les efforts visant à garantir des accouchements sûrs et à lutter contre la transmission du virus VIH de la mère à l’enfant se heurtent à deux obstacles majeurs : la réticence des mères à accoucher dans des hôpitaux et les longues distances devant être souvent parcourues afin de s’adresser aux collectivités.

La province de Manica affiche un taux de prévalence de 19 pour cent; la moyenne nationale s’établissant à 16 pour cent. Les instruments utilisés par les sages-femmes traditionnelles sont rarement stérilisés et la plupart d’entre elles ignorent les mesures devant être prises lorsqu’une femme séropositive donne naissance.

Inciter les femmes à utiliser les services de santé

De vastes campagnes d’information sur l’importance d’un accouchement sûr et divers changements apportés au système de soins de santé ont incité progressivement un nombre accru de femmes à donner naissance dans des centres de soins, dans le district de Mussorize.

« Lorsque des femmes [et non des hommes] ont commencé à aider lors des accouchements, les mères étaient plus nombreuses à se rendre au centre de santé afin d’accoucher. C’est alors que nous avons commencé à enregistrer au moins trois naissances par jour », a expliqué Otília Rabissone.

Divers changements ont également été apportés afin de détourner les coutumes locales, comme celle qui veut que les femmes soient assistées par une aînée de la famille afin de satisfaire les ancêtres. Aujourd’hui, à Mussorize, les services de santé encouragent les femmes enceintes qui sont sur le point d’accoucher de se faire accompagner à la maternité par une femme de leur famille.

« Les maisons d’attente pour les mères [des auberges où les femmes peuvent rester pendant plusieurs jours et recevoir des soins médicaux avant que ne débute le travail], est une solution de rechange fiable pour les femmes qui vivent loin du centre de santé », a expliqué Carlos Selemane, médecin responsable de district, à Mussorize.

Lever les barrières qui entourent la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant

Justina*, une jeune femme de 29 ans, a accouché du premier de ses trois enfants chez elle, et tous souffrent gravement de la rougeole.

« Cette fois-ci, je me suis rendue [au centre de santé], car je peux y recevoir une assistance médicale, mais surtout, car la fin de la saison agricole approche et que nous n’avons plus trop de travail », a-t-elle confié. « C’est la raison pour laquelle mon mari m’a autorisée à venir. »

Le bas niveau social et d’instruction des femmes, notamment dans les régions rurales, ainsi que le fort taux de stigmatisation associée au VIH/SIDA rendent difficile la mise en œuvre des programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Par exemple, le mari de Justina lui a conseillé de ne pas subir de test de dépistage du VIH lors d’un examen médical prénatal, par crainte que la nouvelle ne se propage si le résultat était positif.

« Je n’avais pas le choix. J’ai donc refusé de me faire dépister », a-t-elle dit.

En outre, beaucoup d’hommes interdisent à leurs femmes de se rendre au centre de santé.

Selon les données des Services de santé et d’action sociale du district, à Mussorize, en décembre 2008, les services de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant étaient offerts dans neuf centres de santé du district. Les tests de dépistage du VIH, quant à eux, avaient été proposés à quelque 8 000 femmes, et acceptés par 87 pour cent d’entre elles. Toutefois, seulement 14,5 pour cent des 358 femmes séropositives avaient reçu un traitement visant à prévenir la transmission du virus.

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une femme séropositive qui n’a pas accès aux services de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant a 30 pour cent plus de risques de transmettre le virus à son enfant qu’une mère sous traitement. En effet, une simple dose de névirapine, un médicament antirétroviral (ARV), administrée à la mère durant le travail, puis au nouveau-né, permet de faire chuter le risque de transmission à 13 pour cent.

Les résultats d’une étude menée par le Ministère de la Santé ont indiqué que le taux d’ignorance à l’égard de ce risque de transmission demeurait élevé, notamment au sein des femmes pauvres, qui ne possèdent pas d’instruction formelle, dans les régions rurales, où plus de 70 pour cent de la population vit.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) soutient une campagne de sensibilisation communautaire, dans le cadre de laquelle des groupes de femmes partagent de l’information sur le VIH/SIDA et la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, à l’aide d’affiches explicatives qui visent à réduire les préjugés et à accroître la participation des hommes.

En outre, les leaders locaux sont encouragés à parler de la santé, dont la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, lors des rencontres.

Le Ministère de la Santé, dans la province de Manica, propose des formations aux sages-femmes traditionnelles afin de réduire les risques de transmission du VIH de la mère à l’enfant. De plus, dans le district de Mussorize, 22 d’entre elles apprennent les techniques de stérilisation des outils tranchants, ainsi que la manière de conseiller les femmes enceintes sur les pratiques d’alimentation.

*Un nom d’emprunt

ac/am/ll/ks/he/cd

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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