« Nous n’en faisons pas assez pour dépister les femmes séropositives et les suivre, et encore moins pour nous assurer que les nourrissons reçoivent des traitements et bénéficient de services de prévention adaptés », a déclaré Janet Kayita, conseillère régionale en PTME au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), au cours d’une conférence de presse, à Nairobi, capitale du Kenya, le 25 mai.
Ce point presse faisait suite à une consultation régionale, organisée par l’UNICEF, pour aborder le déploiement des services de PTME et des traitements et soins pédiatriques dans les neuf pays (l’Ethiopie, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie) qui concentraient la moitié des nouveaux cas d’infection recensés dans le monde en 2008.
En Afrique orientale et australe, 70 pour cent des femmes consultent un prestataire de santé au moins une fois au cours de leur grossesse, mais à peine 43 pour cent d’entre elles accouchent en présence d’une sage-femme capable d’administrer un traitement préventif contre le VIH.
Au cours de cette consultation, à laquelle ont assisté des représentants des gouvernements, des organisations non-gouvernementales (ONG) et des Nations Unies, il a été conclu que l’administration continue d’une dose unique de névirapine, en lieu et place des thérapies combinées, plus efficaces, comptait parmi les principaux facteurs limitant les retombées des programmes de PTME ; le diagnostic et le traitement tardifs des nourrissons qui ont contracté le VIH sont également d’importantes lacunes.
Mettre en œuvre les politiques publiques sur le terrain
En outre, les gouvernements n’ont pas traduit leurs politiques nationales de PTME en services accessibles à l’échelle locale, selon les conclusions d’une nouvelle étude sur l’échec des programmes de PTME, intitulée Missing the Target (Objectif manqué), et publiée par l’International Treatment Preparedness Coalition.
En vertu de la politique nationale ougandaise, notamment, des services de PTME devraient être offerts dans tous les centres de santé des sous-comtés, mais en raison d’une pénurie de travailleurs de la santé, seuls 53 pour cent de ces centres dispensent effectivement ces services, peut-on lire dans le rapport.
« Les directives nationales ne sont pas diffusées aussi rapidement qu’elles le devraient dans les différentes divisions administratives : seules 39 pour cent des jeunes mamans d’Afrique orientale et australe nourrissent leurs bébés exclusivement au sein pendant six mois, bien que des directives aient été émises à cet effet dans tous ces pays », a indiqué Mme Kayita.
« Ces politiques doivent devenir une réalité pour les personnes pour qui elles ont été conçues », a-t-elle ajouté. « Nous devons renforcer les systèmes de santé primaire au plus bas de l’échelle, afin que, pour les femmes, chaque visite au centre de santé compte ».
Faire intervenir la communauté
Pour les experts présents lors de la consultation, il est essentiel, dans cette optique, de s’associer aux communautés. « Les communautés doivent s’exprimer haut et fort, exiger et se mettre en colère, s’il y a lieu ; la société civile doit avoir voix au chapitre », estime Mitch Besser, directeur exécutif de Mothers-2-Mothers, un programme communautaire de PTME qui dirige 500 projets dans le monde et fait appel à des « mamans mentors » séropositives, chargées de sensibiliser les femmes enceintes aux bienfaits du dépistage et des traitements contre le VIH.
La participation des communautés est essentielle pour réduire la stigmatisation liée au VIH, qui risque d’inciter les mères à refuser de se soumettre au test de dépistage du VIH ou à insister pour allaiter leurs bébés, contre l’avis des médecins.
D’autres recommandations ont également été formulées au cours de la consultation : améliorer la gestion des données pour comprendre les tendances, déterminer les goulets d’étranglement, mesurer les répercussions des interventions et accorder la priorité aux zones géographiques qui affichent les taux de prévalence les plus élevés.
Les gouvernements qui ont participé à cette consultation doivent adopter des politiques qui leur permettront d’atteindre les objectifs universels en matière d’accès aux services de PTME, à savoir une couverture PTME de 80 pour cent, et de réduire de 50 pour cent les nouveaux cas d’infections pédiatriques, d’ici à la fin de l’année 2010.
kr/ks/he/nh
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions