Sur les quelque 2 000 femmes reçues dans des centres de soins prénatals dans les quatre régions du pays, 42 pour cent étaient séropositives en 2008, soit une augmentation de trois pour cent par rapport à la dernière étude menée en 2006.
Depuis 1992, lorsque le taux de prévalence du VIH/SIDA atteignait les 3,9 pour cent, le ministère de la Santé et celui des Affaires sociales du Swaziland mènent tous deux des enquêtes prénatales.
En 2002, le taux de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes s’élevait à 38,4 pour cent, puis il a atteint la barre des 42,6 pour cent en 2004, avant de légèrement chuter en 2006. Au cours des deux dernières années, l’épidémie a toutefois gagné de nouveau du terrain.
Autrefois, les zones rurales affichaient les taux d’infection les plus élevés. Mais, selon les résultats de la dernière étude, les taux de VIH seraient sensiblement les mêmes dans l’ensemble du pays.
Dans un rapport résumant les résultats de l’étude, le gouvernement minimise la gravité de la situation, et parle d’une augmentation du taux de prévalence « peu significative », en indiquant que les taux « révèlent une certaine stabilisation après la forte augmentation enregistrée dans les années 90 et le ralentissement noté après 2004. »
« On a noté une stabilisation, c’est vrai… mais à un niveau catastrophique qui ne chute pas », a commenté Sipiwe Hlope, une activiste engagée dans la lutte contre le VIH/SIDA, responsable de Swazis for Positive Living (SWAPOL), une organisation qui soutient les femmes séropositives.
Au Swaziland, un pays qui abrite un million d’habitants, l’espérance de vie moyenne a chuté à tout juste 37 ans depuis l’explosion de l’épidémie de VIH.
Après avoir publié les nouveaux chiffres fin février, les responsables de la santé ont expliqué que l’augmentation du taux de prévalence ne signifiait pas obligatoirement une augmentation du nombre de nouvelles infections, mais peut-être une hausse du nombre de personnes survivant avec le virus.
« Diverses raisons expliquent une telle prévalence », a souligné Sophia Mukasa-Monico, représentante du Programme commun des Nations Unies sur le sida, ONUSIDA, au Swaziland. « [Ce taux de prévalence] rend compte d’un nombre plus important de personnes sous traitement ; des gens qui, au lieu de mourir, continuent de vivre grâce aux médicaments ARV [antirétroviraux]. »
Selon le rapport, le taux de prévalence du VIH chez les femmes enceintes âgées entre 25 et 39 ans a augmenté de manière régulière au fil des ans, principalement en raison des nouvelles infections, mais également de « l’éventuelle survie des personnes contaminées, suite à l’introduction de la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant [PTME], de la thérapie antirétrovirale et de la gestion des infections opportunistes. »
Le programme de PTME soutenu par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a permis d’augmenter l’espérance de vie de nombreuses femmes swazies, avec plus de deux tiers des femmes enceintes recevant un traitement pour protéger leur enfant à naître. En 2003, lors du lancement du programme, cinq pour cent des femmes enceintes seulement avaient accès à un tel traitement.
Cependant, l’impact du traitement ARV ne semble pas expliquer le taux d’infection enregistré chez les mères plus jeunes, dont la plupart ont été récemment contaminées.
« Les données actuelles indiquent clairement une continuité au niveau du nombre de nouvelles infections chez les jeunes (15-24 ans), ainsi qu’une importante augmentation chez les jeunes âgés entre 19 et 23 ans », a souligné le rapport du gouvernement. « Cela prouve que les jeunes femmes, en particulier, continuent d’être vulnérables au VIH. »
D’après le Programme des Nations Unies pour le développement, l’utilisation du préservatif demeure faible chez les Swazis et les pratiques traditionnelles, comme la polygamie, qui peuvent contribuer à la propagation du virus, se perpétuent.
« Nous enregistrons des progrès au niveau clinique grâce à la PTME et aux ARV, mais nous devons redoubler d’efforts au niveau social afin d’inciter les individus à modifier leur comportement », a déclaré Mme Mukasa-Monico.
Le ministère de la Santé a recommandé une multiplication des efforts de prévention, mais n’a offert aucune solution afin de résoudre le problème du VIH/SIDA au Swaziland. Il s’est limité à exiger une plus grande collecte de données.
Le ministère de la Santé a conclu son rapport de la manière suivante : « il est nécessaire de mener davantage de recherches et de compiler les données actuelles afin de mieux comprendre l’épidémie et de déterminer explicitement les interventions pertinentes. »
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