Dans le cadre d’une étude internationale publiée le 25 février dans la revue scientifique Nature, des chercheurs ont étudié les séquences génétiques du VIH de 2 800 personnes dans six pays d’Europe, d’Amérique du nord, des Caraïbes, d’Asie et d’Afrique subsaharienne, dans le but de déterminer la manière dont le virus avait évolué face à certaines molécules clés du système immunitaire, appelées des antigènes des leucocytes humains (HLA, en anglais).
La capacité de chaque personne à combattre l’infection peut dépendre du type de gènes HLA qu’elle possède, ce qui explique en partie pourquoi certaines personnes infectées peuvent vivre plus de 20 ans avec le virus sans avoir besoin de traitement, tandis que d’autres atteignent le stade sida en l’espace d’un an.
Les chercheurs ont découvert que certains gènes HLA servant à combattre le VIH étaient plus nombreux chez certains sujets que chez d’autres. Mais l’étude a également révélé que chez ces personnes, les mutations du virus – permettant de contrecarrer l’effet protecteur de ces gènes – étaient également plus répandues.
Les résultats de l’étude aident à comprendre pourquoi certaines souches de VIH se sont développées dans différents endroits de la planète. Dans les pays affichant des taux de prévalence élevés, des souches porteuses de ce que les chercheurs appellent des « mutations d’échappement » ont pu se développer plus rapidement que dans les pays avec des taux de prévalence plus faibles.
« Le [phénomène] que nous décrivons a plus de chances d’être [observé] précisément là où nous avons essayé de mettre au point des vaccins », a expliqué le professeur Philip Goulder de l’université d’Oxford au Royaume-Uni, chercheur principal de l’étude.
Les scientifiques savent depuis longtemps que le VIH peut muter rapidement chez un sujet donné, mais l’étude apporte des éléments prouvant que les mutations du virus peuvent aussi se propager chez une population, ce qui pose des défis immenses au développement d’un vaccin.
Quand les chercheurs réussiront à développer un vaccin efficace, s’ils y parviennent, les résultats de l’étude suggèrent qu’il devra être souvent modifié pour s’adapter aux nouvelles mutations du virus.
Ces résultats ne constituent cependant pas une raison de perdre espoir. « Cela ne signifie pas forcément que le virus est vainqueur, seulement que le sol est mouvant. Il [le virus] pourrait être moins virulent à l’avenir – nous ne savons tout simplement pas », a insisté M. Goulder.
« Bien que nous n’ayons pas encore trouvé un vaccin et que nous ayons [connu] des revers importants, nous [enregistrons] aussi des progrès majeurs », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.
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