A moins que les bailleurs de fonds n’intensifient leurs promesses de dons à l’organisme international de financement, les montants des subventions accordées diminueront de 25 pour cent au cours de la deuxième moitié du cycle de cinq ans que dure les programmes.
Le responsable de la communication du Fonds mondial, Jon Lidén, a souligné que ce déficit n’était pas lié à la crise économique mondiale mais traduisait la hausse de la demande en financements contre le sida, la tuberculose et le paludisme chaque année. « Nous sommes victimes de notre propre succès », a-t-il noté.
L’octroi de nouvelles subventions, ajouté au renouvellement de programmes existants ayant obtenu de bons résultats, a entraîné une forte augmentation du budget du Fonds mondial, qui est passé de quelque deux milliards de dollars en 2007 à 5,1 milliards en 2008.
« C’est une tendance qui va continuer », a dit M. Lidén à IRIN/PlusNews. « Les nouveaux besoins du Fonds mondial sont d’environ huit milliards de dollars par an ».
Pourtant, les bailleurs de fonds ont, à cette date, promis environ 10 milliards de dollars pour la période 2008-2010.
Une partie au moins du déficit pourrait être comblée par les Etats-Unis, qui doivent encore finaliser leur budget 2009. Le nouveau président Barack Obama a promis d’honorer, et même d’augmenter, les engagements en faveur de l’aide au développement.
M. Lidén a expliqué que le Fonds mondial avait requis 2,7 milliards de dollars auprès des Etats-Unis – environ un tiers du budget du Fonds mondial. Etant donné la crise économique que traverse actuellement le pays, il a dit être « réaliste, mais optimiste » que cette demande puisse être satisfaite.
« Nous pensons que nous avons un vrai avantage dans un contexte où les Etats-Unis sont à court d’argent, parce nous pouvons prouver notre efficacité et évaluer l’efficacité de chaque dollar », a-t-il dit. « Notre assistance fonctionne ».
Le Fonds mondial a été créé en 2001 dans le but de rationaliser les financements de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en développement, et soutient aujourd’hui l’accès au traitement antirétroviral de deux millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Il fournit aussi deux tiers des financements de la lutte contre la tuberculose et trois quarts de ceux contre le paludisme.
En novembre 2008, le conseil d’administration du Fonds mondial a imposé un principe de « hausse de rendement » (efficiency gain) de 10 pour cent sur toutes ses subventions. Les bénéficiaires des fonds sont encouragés à chercher des moyens d’optimiser l’efficacité de leurs programmes, par exemple en négociant de meilleurs tarifs pour les médicaments et les moustiquaires, et en réduisant les dépenses non essentielles. Le Fonds mondial a aussi plafonné la hausse autorisée du montant des subventions lors de leur renouvellement.
M. Lidén a expliqué que les 25 pour cent de réduction appliqués au montant des subventions au cours des trois dernières années du cycle de financement seraient immédiatement supprimés si les bailleurs de fonds renforçaient leurs engagements et comblaient le déficit de financements.
En dépit de la crise économique mondiale, aucun pays, à l’exception de l’Italie, n’envisage de réduire sa contribution au Fonds, a-t-il ajouté. « Il y a une forte volonté de maintenir l’aide au développement, et quelques pays ont indiqué qu’ils allaient accroître leur engagement ».
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