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Une star montante de la politique malgache risque la chute

Andry Rajoelina, opposition leader and mayor of the capital, Antananarivo
Le 12 décembre 2007, un jeune homme charismatique, au physique avenant, ancien disc-jockey, fait une entrée fracassante sur la scène politique malgache. Andry Rajoelina est élu maire d’Antananarivo, la capitale, l’emportant avec 63 pour cent des voix face au candidat du parti présidentiel.

Le 3 février 2008, les médias ont rapporté que M. Rajoelina avait été démis de ses fonctions, après plusieurs semaines de troubles politiques ayant fait plus de 80 morts dans la lutte pour le pouvoir qui opposait le maire au président Marc Ravalomanana.

Peu de détails ont été communiqués sur la destitution du maire par les représentants du gouvernement, ou sur les réactions de ses partisans. 

Son ascension a fait de M. Rajoelina un symbole de jeunesse et de réussite, populaire auprès des électrices. Sa campagne électorale s’adressait à une partie de la société malgache qui avait perdu tout espoir face à un gouvernement en qui elle n’avait plus confiance, selon les analystes. En particulier, M. Rajoelina appelait les jeunes à s’exprimer et à « récupérer » leur voix politique.

Brillant entrepreneur à la tête de la société Injet, une agence de publicité, M. Rajoelina s’est immédiatement attiré le soutien du peuple malgache. Tout comme ce fut le cas du président Ravalomanana – un millionnaire parti de rien - à son arrivée au pouvoir, à l’issue des élections contestées de 2001.

Le mouvement TGV (Tanora Malagasy Vonona – Les jeunes Malgaches décidés), qu’il dirige, a valu à M. Rajoelina le surnom de TGV – autant en allusion à son mouvement qu’au Train à grande vitesse français.

Depuis le début, M. Rajoelina s’est fait l’un des plus véhéments critiques du gouvernement malgache, exploitant ainsi un sentiment populaire d’hostilité envers les autorités.

Le maire a accusé le gouvernement de dépenser les fonds publics à mauvais escient et de bafouer la liberté de la presse. Il a également dénoncé un projet controversé prévoyant la location de terres agraires à la société sud-coréenne Daewoo.

Bras de fer

En décembre 2008, les autorités ont fermé VIVA Télévision, la chaîne de télévision du maire, après qu’elle eut diffusé un discours de l’ancien président Didier Ratsiraka.

Cette mesure a marqué le début d’un déclin rapide au sein de la relation déjà tendue entre le maire et le président, qui a atteint son paroxysme lorsque les manifestations contre le gouvernement menées par le maire ont donné lieu à des flambées de violence, à la fin du mois de janvier.

M. Rajoelina a alors exigé la démission du président Ravalomanana et annoncé le 31 janvier qu’il dirigeait désormais les affaires nationales à Madagascar, une démarche condamnée par l’Union africaine.

Malgré sa popularité à Antananarivo, M. Rajoelina ne jouit pas du même soutien ailleurs dans le pays.

« Le problème, c’est que jusqu’à maintenant, les populations des provinces ne connaissaient pas cet homme », a expliqué à IRIN un partisan du maire, au cours d’une manifestation, à Antananarivo. « Maintenant, il doit aller expliquer aux gens ce qu’il fait ».

Dans les rues d’Antananarivo, les derniers événements en ont désorienté plus d’un. Pour bon nombre de personnes, M. Rajoelina représentait la première alternative attrayante à un Président qui avait lui-même exploité le pouvoir que lui conférait le soutien populaire pour se propulser à la présidence en 2002.

Les violences et les grèves récentes en ont toutefois fait douter certains. « Ce n’est pas ce que veut le peuple », a déclaré une vendeuse de la ville. « Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas travailler, et nous avons peur des violences ».

M. Rajoelina a appelé au lancement d’un mouvement de grève, mais le 2 février, les commerces et les bureaux de l’administration publique sont restés ouverts dans la capitale.

cc/oa/he/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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