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« Je n’imaginais pas qu’on me refuserait mon visa à cause du VIH »

Il y a trois ans, l’avenir de Gurmit Singh semblait radieux : ce jeune Singapourien venait d’obtenir une bourse pour aller en Australie faire une thèse et ainsi devenir chercheur, le rêve de sa vie. Mais ses espoirs ont été réduits à néant lorsqu’il s’est vu refuser son visa, parce qu’il était séropositif. Il a témoigné lors de la XVII Conférence internationale sur le sida, au Mexique.

Selon les organisations de défense des droits humains, 66 pays dans le monde imposent des restrictions de voyage à des degrés divers aux personnes qui vivent avec le virus. Les Etats-Unis en faisaient partie jusqu’à juillet, date à laquelle ils ont annoncé leur intention de lever l’interdiction de voyage, de séjour et de résidence des personnes séropositives sur leur territoire, suite à d’intenses pressions.

Ce déni du droit à la liberté de mouvement est largement évoqué lors de la Conférence internationale de Mexico, qui réunit quelque 22 000 délégués du monde entier dans la capitale mexicaine du 3 au 8 août. Gurmit Singh, aujourd’hui âgé de 36 ans, a raconté son histoire lors d’une session consacrée aux restrictions de voyage liées au VIH.

« Mon pays, Singapour, est largement montré du doigt à cause des restrictions de voyage [qu’il impose] aux personnes séropositives. Mais c’est l’Australie qui m’a refusé l’entrée [sur son territoire] en 2005 ».

« A ce moment-là, je travaillais dans le domaine de l’éducation à Singapour, et j’ai eu l’opportunité d’aller faire une thèse en Australie. J’ai obtenu une bourse pour trois ans, et j’ai donc fait les démarches pour obtenir mon visa. Il fallait faire des tests médicaux, dont le test VIH ».

« Je savais que j’étais séropositif, je l’ai expliqué au médecin. Je n’imaginais pas qu’on me refuserait mon visa et le droit d’étudier à cause du VIH, mes études étaient payées. Les résultats du test VIH ont été envoyés directement [aux services d’immigration] en Australie ».

« Tout le monde à mon travail était très excité pour moi. Je n’ai pas renouvelé mon contrat de travail, puisque je devais partir six mois plus tard ».

« Mais un jour, j’ai reçu un email m’informant que ma demande de visa avait été refusée. Il n’était pas directement question du sida, mais c’était quelque chose comme ‘le responsable médical nous a informé que vous ne remplissiez pas les critères sanitaires requis pour le visa’. Je n’avais aucun autre problème de santé [que le VIH] ».

« [Cette annonce] a eu un effet dévastateur sur moi. J’ai toujours voulu être un chercheur. J’ai dû chercher un autre emploi. J’ai dû expliquer [à mon entourage] pourquoi je ne partais plus en Australie. J’ai dû aussi dire à ma famille [que j’étais séropositif] ».

« J’avais perdu mes perspectives de carrière, mes revenus. J’avais perdu tout espoir à ce moment-là. J’avais toutes les qualifications requises, mais j’étais séropositif. La pression sur moi était tellement intolérable que je ne pouvais plus vivre avec ma famille. J’ai dû quitter mon pays ».

« Heureusement, j’ai pu trouver un emploi avec l’IAS [International AIDS society, organisatrice de la Conférence internationale sur le sida]. Je peux aujourd’hui vivre ouvertement avec le VIH, en Suisse, et je travaille dans le développement. Vous me voyez aujourd’hui, je suis là, je ne suis pas mort ».

« [Auprès de l’IAS], j’ai réalisé que je n’étais pas le seul dans mon cas, nous recueillions beaucoup d’histoires comme la mienne. J’ai décidé que mon devoir était de parler. Nous pouvons mobiliser la communauté pour imposer le changement. C’est quelque chose que nous pouvons tous faire. Merci à tous ceux qui ont permis de ramener ce problème sur le devant de la scène ».

ail/


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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