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Le gouvernement annonce une baisse du prix des ARV

Le coût mensuel du traitement antirétroviral (ARV) des personnes infectées au VIH/SIDA sera désormais ramené à 1 500 francs CFA (3,4 dollars) par mois, soit en moyenne cinq fois moins qu’actuellement, a annoncé le 1er décembre le ministre burkinabè de la Santé.

« Avec les engagements que nous avons eu à prendre avec nos partenaires, nous aurons assez de moyens pour faire en sorte que la participation de chaque [patient séropositif] dans la prise en charge médicale puisse être maintenant de 1 500 francs [CFA] », a déclaré Alain Yoda, ministre de la Santé, à Manga, dans le centre sud du pays, lors de la célébration de la Journée mondiale du sida.

M. Yoda, qui présidait cette cérémonie en compagnie du professeur Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a précisé que cette décision avait été prise « en attendant que la question de la gratuité trouve réponse dans la durabilité des financements requis ».

Les ARV au Burkina Faso coûtent actuellement entre 5 000 francs CFA et 8 000 francs CFA (entre 11 et 18 dollars), selon le régime antirétroviral prescrit. Seules certaines catégories de patients, telles que les enfants ou les personnes indigentes, bénéficient d’une prise en charge gratuite grâce à des subventions versées aux associations.

D’après le ministère de la Santé, 15 888 personnes séropositives sont aujourd’hui sous traitement dans la quasi-totalité des districts sanitaires du Burkina Faso, sur les quelque 30 000 patients qui en auraient besoin. En 2003, seuls 1 514 patients recevaient ces médicaments.

« C’est une évolution qui nous permet de dire que notre pays est réellement engagé dans le processus de ‘’ passage à l’échelle’’ », a estimé M. Yoda.

Cette annonce de la baisse du prix des ARV a été bien accueillie par les organisations burkinabè de personnes vivant avec le VIH, très actives dans le pays.

« En 1997 les ARV coûtaient [900 dollars], en 2003 ils coûtaient [200 dollars], aujourd’hui on est passé à [3,4 dollars], c’est la preuve que les promesses sont peu à peu tenues », a estimé Christine Kafando, présidente du conseil d’administration du REGIPIV, le Réseau national pour une grande implication des personnes infectées par le VIH dans la lutte contre le VIH/SIDA, qui regroupe une quarantaine d’associations de personnes infectées à travers le pays. « Nous sommes satisfaits de cette mesure ».

Mme Kafando a néanmoins souligné que le REGIPIV continuait à militer en faveur de la gratuité des ARV. « On ne s’attendait pas à ce que le gouvernement annonce la gratuité [de la prise en charge du VIH/SIDA] en 2007 mais là nous espérons que [cette gratuité] sera annoncée en décembre 2008 », a-t-elle dit.

Aller vers la gratuité

Car « le problème ce n’est pas les ARV, il y a les examens [de suivi biologique des patients] qui peuvent aller jusqu’à [plus de 40 dollars], donc le problème reste entier pour les plus démunis », a-t-elle rappelé, plaidant aussi pour « la prise en compte des questions comme l’alimentation des malades, la scolarisation et [la mise en place d’]un système d’observance des malades pour ne pas créer des résistances et d’autres problèmes de santé ».

Lors de son passage au Burkina Faso, M. Kazatchkine du Fonds mondial a salué les efforts du pays dans sa lutte contre l’épidémie et exprimé sa « satisfaction » des résultats enregistrés dans ce domaine.

« [La] lutte contre le sida s’est organisée depuis de nombreuses années autour d’un leadership politique, autour d’une participation forte des autorités de la santé du pays, de la société civile, et autour de la recherche médicale », a-t-il noté, après avoir été reçu par le président burkinabè Blaise Compaoré, également président du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS/IST).

A l’occasion de cette visite, le Fonds mondial a annoncé que 1,4 million de personnes séropositives dans le monde recevaient aujourd’hui des ARV dans le cadre des programmes qu’il finance, soit près de deux fois plus qu’en décembre 2006.

Le Burkina Faso, qui a déjà reçu une subvention VIH/SIDA de plus de 13,6 millions de dollars du Fonds mondial dans le cadre du 2ème appel à proposition de l’organisme international de financement –une subvention qui s’est terminée fin novembre-, a bénéficié d’un financement additionnel en 2006, dans le cadre du 6ème appel, pour un montant global d’environ 68 millions de dollars sur cinq ans.

Selon les autorités burkinabè, les ressources du Fonds Mondial vont servir à renforcer les acquis tant dans le domaine de la prévention que dans celui de la prise en charge médicale et surtout focaliser les efforts de sensibilisation sur les femmes et les jeunes de 15 à 24 ans qui sont les plus exposés.

Le taux de prévalence du VIH au Burkina Faso se situe autour de deux pour cent, et quelque 150 000 personnes vivent avec le VIH dans le pays, selon un rapport publié en 2006 par le CNLS/IST.

Le Burkina a adopté en 2005 un plan 2006-2010 de lutte contre le sida et les IST dont l’objectif est de ramener le taux de prévalence autour de un pour cent. Le plan, estimé à 120 milliards de francs CFA (268 millions de dollars), est financé à plus de 80 pour cent par les partenaires.

bo/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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