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Patients et soignants du sanatorium de Luanda menacés par la TB

L’hôpital sanatorium de Luanda, qui a la réputation d’être le principal centre de traitement de la tuberculose (TB) du pays, devrait être un lieu de délivrance et de guérison pour les patients souffrant de cette infection dans la capitale angolaise. Mais en raison du manque de matériel de protection pour les travailleurs sanitaires et du délabrement des infrastructures, cet hôpital est devenu un lieu dangereusement propice à la propagation de la tuberculose, qui touche à la fois les patients et les soignants.

Une étude menée auprès de 119 des 400 travailleurs de cette structure sanitaire a montré que 70 pour cent d’entre eux étaient infectés par la mycobactérie tuberculeuse, qui cause la maladie. Un de ces travailleurs sur trois développera une tuberculose active et deviendra contagieux.

« Nous avons des travailleurs qui sont infectés et malades », a admis Afonso Wete, le directeur médical de l’hôpital.

Les participants à l’étude ont également acceptés d’être dépistés pour le VIH. « Il est clair qu’il y a des cas de VIH, qui sont suivis et ont été mis sous traitement », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.

Lorsque le système immunitaire d’une personne est affaibli, par exemple par le VIH, les personnes infectées par la bactérie de la tuberculose sont susceptibles de développer une forme active de la maladie ou d’être plus fragiles à l’infection. La tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes séropositives.

Les 27 ans de guerre civile qu’a connu l’Angola ont entraîné la destruction quasi complète des services et des infrastructures. Lorsque les hostilités ont cessé en 2002, le pays a connu une croissance rapide, principalement dans le secteur pétrolier, où les exportations ont augmenté de 90 pour cent.

En dépit d’un des taux de croissance les plus élevés du continent africain, bon nombre des services angolais et la plupart des infrastructures sont toujours en très mauvais état.

Les conditions précaires qui prévalent à l’hôpital sanatorium de Luanda, construit il y a 40 ans, ont été l’une des principales causes du cercle vicieux de l’infection tuberculeuse. L’hôpital surpeuplé, aux murs délabrés et aux sols fendus, n’a jamais été rénové.

Le système d’évacuation des eaux usées et les mesures basiques d’hygiènes n’existent quasiment pas.

« Il y a beaucoup de contacts entre les patients et les soignants », a dit M. Wete. « Même ceux qui travaillent dans les services administratifs sont touchés, parce qu’ils sont en contact permanent avec les patients ».

Des conditions de travail dangereuses

Les conditions d’hygiène déplorables pour les travailleurs sanitaires ont constitué un autre facteur aggravant, dans la mesure où les soignants ont un accès limité aux gants jetables, aux masques et autres matériels. Des études récentes ont montré que plus de 16 pour cent des infections en milieu hospitalier étaient dues aux mauvaises conditions d’hygiène.

Ana Joana, qui travaille à l’hôpital sanatorium de Luanda depuis 18 ans, est l’un des membres de l’équipe hospitalière infecté par la tuberculose. Elle s’occupe de l’hygiène des patients, principalement de ceux qui sont incapables de se prendre en charge.

« Je leur donne leur bain, je les nourris quand ils ne peuvent le faire seuls, je lave leurs vêtements ; et je fais tout cela sans un masque ou des gants pour me protéger moi-même », a-t-elle raconté.

La famille de Mme Joana a aussi été dépistée pour la tuberculose et quatre de ses petits-enfants sont infectés. « Nous somme infectés par la tuberculose, et la cause de la contagion se trouve ici même », a-t-elle déploré.

Roberto Brant Campos, consultant en partenariat et mobilisation sociale pour le Programme commun des Nations Unies sur le sida, Onusida, a souligné qu’un autre problème était l’absence d’action coordonnée pour lutter de front contre les deux épidémies. « Il y a peu de mesures prises [pour combattre] le VIH et la TB en même temps », a-t-il dit.

M. Wete a reconnu que la situation était alarmante. « Si des mesures urgentes ne sont pas prises, les soignants risquent de contracter la maladie [TB] », a-t-il admis.

Les taux de co-infection de la tuberculose et du VIH à l’hôpital sont de 29 pour cent parmi les patients hospitalisés et de 17 pour cent parmi les patients externes. M. Campos a souligné qu’il y avait peu de statistiques disponibles sur la co-infection VIH et TB en Angola.

Pour empirer la situation, la discrimination dans la société angolaise fait qu’il est difficile pour les populations de prendre les devants et d’aller se faire dépister pour la TB.

« Culturellement, les gens ont tendance à ne pas aller à l’hôpital, ils restent dans les églises, ils vont voir les guérisseurs traditionnels », a dit M. Wete. « Ceux qui ont la tuberculose ne sont pas diagnostiqués à temps. Quand ils arrivent à l’hôpital, ils sont déjà à un stade avancé de la maladie, c’est pour cela que le taux de mortalité est extrêmement élevé ».

vf/ll/ms/dm/kn/he/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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