La capacité du Kenya à faire face aux catastrophes a une nouvelle fois été mise à l'épreuve lorsque des sauveteurs se sont battus pour localiser les personnes ensevelies vivantes par les glissements de terrain qui ont emporté leurs maisons, provoqués par les fortes pluies tombées dans la région ouest du pays.
Selon un porte-parole de la Société de la Croix-Rouge kenyane (SCRK), cinq corps ont été retrouvés sur les lieux, au village de Khusavali, dans le district du Kakamega North. « Nous pensons qu’un maximum de 13 personnes sont encore ensevelies », a déclaré Anthony Mwangi, le porte-parole de la SCRK, le 13 août.
Quelque 65 personnes ont été blessées. Le 11 août, deux glissements de terrain ont ravagé le village d’abord aux premières heures du jour, puis de nouveau quelques heures plus tard. La plupart des personnes disparues étaient des sauveteurs bénévoles qui tentaient d’aider les victimes du premier glissement de terrain.
Emportés par le deuxième glissement de terrain, ils seraient aujourd’hui décédés, selon M. Mwangi. Celui-ci a qualifié les opérations de sauvetage de « minutieuses » ; en effet, le sol étant encore imprégné d’eau, les travaux d’excavation risquent de déclencher de nouveaux glissements de terrain. Environ 14 familles ont été évacuées de leurs domiciles et relogées dans dix refuges temporaires. La SCRK a donné des couvertures, des ustensiles de cuisine, des bâches, des jerrycans et du savon aux personnes touchées.
Photo: Edward Kale/IRIN |
Joel Lubale, habitant du village, parlant des opérations de secours menées sur la zone sinistrée |
« Nous nous attendons à une augmentation du nombre de familles [déplacées] car il risque encore d’y avoir de nouveaux mouvements de terrain », a révélé M. Mwangi.
Près de 100 bénévoles de la SCRK et du Service national de la jeunesse dirigeaient les opérations de sauvetage avec l’aide de membres de l’administration provinciale et de la police.
D’après Jane Kamau, du Centre national des opérations de gestion des catastrophes, le gouvernement a envoyé trois tonnes de denrées alimentaires au village et des soldats devraient participer aux efforts de sauvetage le 13 août.
La zone où le glissement de terrain s’est déclenché est située sur une pente auparavant recouverte par une forêt. Pour les villageois, ce drame pourrait être la conséquence de l’entreprise de déforestation menée par les paysans locaux.
Des experts ont par le passé soulevé des préoccupations quant à la capacité du Kenya à faire face à des catastrophes majeures et soudaines. A la suite de la série de secousses sismiques qui avaient frappé Nairobi, la capitale, en juillet, le major Stephen Sane, directeur par intérim du Centre national kenyan des opérations de gestion des catastrophes, a estimé que le pays manquait d’équipement spécialisé et de services médicaux d’urgence.
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