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Un tremblement de terre souligne les lacunes des secours d'urgence

Une série de secousses sismiques ont semé la panique à Nairobi, la capitale du Kenya, suscitant des préoccupations au sujet de la capacité du pays à faire face à des catastrophes soudaines et majeures.

Selon le major Stephen Sane, le directeur par intérim du Centre national kenyan de gestion des opérations en cas de catastrophes, le Kenya a les capacités de base en matière de sauvetage, mais ne dispose pas du matériel spécialisé et des services médicaux d’urgence nécessaires en cas de tremblement de terre puissant.

L’unité du major Stephen Sane a été créée en 1998 à la suite de crues dévastatrices qui avaient ravagé les infrastructures kenyanes, provoquées par l’impact climatique de [l’ouragan] El Niño.

« Notre préparation aux catastrophes semble fonctionner au coup par coup. Elle n’a pas été prise au sérieux au niveau politique », a expliqué M. Sane à IRIN, ajoutant que le pays ne disposait pas non plus de service d’urgence médicale et devait s’en remettre à la Croix-Rouge.

Pour Jeanine Cooper, directrice du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA-Kenya), le Kenya est « mal préparé » à faire face à des catastrophes soudaines telles que les tremblements de terre ou les attentats terroristes.

En revanche, Mme Cooper a fait l’éloge de la préparation du pays à la sécheresse et de ses systèmes d’alerte précoce dans ce domaine, mais elle a expliqué que la préparation aux inondations « laissait vraiment à désirer » et pourrait exploiter la méthode de cartographie des risques.

Les enseignements à tirer de l’histoire

D’après M. Sane, peu d’enseignements ont été tirés de l’attentat à la bombe perpétré en 1998 contre l’ambassade américaine de Nairobi. L’explosion avait provoqué l’effondrement d’un bâtiment adjacent de quatre étages et des centaines de personnes avaient été ensevelies sous les décombres.

Les autorités kenyanes avaient dû solliciter l’aide d’équipes de sauvetage étrangères. La plus impressionnante, selon M. Sane, était une équipe israélienne, arrivée à Nairobi 24 heures après l’explosion, qui était parvenue à sauver un certain nombre de personnes.

L'attentat avait fait 213 victimes.

« Les Israéliens ont fait prendre conscience de la nécessité d’une formation spécialisée en recherches et en sauvetage », a estimé M. Sane.

Depuis lors, une unité de sauvetage kenyane a été formée en Israël, mais le gouvernement ne dispose pas de l’équipement nécessaire pour rechercher les corps et les personnes survivantes ensevelis sous les gravats.
 
Lorsqu’un immeuble en construction s’est effondré à Nairobi en 2006, enterrant vivants des dizaines d’ouvriers, le Kenya a dû, une nouvelle fois, solliciter l’aide des Israéliens.

Selon M. Sane, un document de politique générale sur la gestion des catastrophes, qui ouvrirait la voie à l’élaboration d’une législation sur le sujet, attend depuis 1999 d’être approuvé par le Cabinet. « Nous devrions être plus proactifs », a-t-il affirmé.

Code de la construction

En juillet 2007, une série de tremblements de terre et de secousses sismiques – dont les épicentres se trouvaient en Tanzanie, mais qui se sont fortement fait sentir à Nairobi – ont incité l’Association d’architecture du Kenya à exprimer ses préoccupations sur la mise en application déficiente du code de la construction dans le pays.

Selon les estimations de Gideon Mulyungi, le président de l’association, 90 pour cent des bâtiments situés hors du centre-ville de Nairobi n’ont pas été construits par des professionnels.

« Nous pourrions courir à la catastrophe en cas de tremblement de terre puissant », a-t-il averti. « Nous pressons le gouvernement à contrôler tous les immeubles du Kenya afin de déterminer leur sûreté ». Les ministères des Travaux publics et le Gouvernement local ont confirmé que l’audit était en cours.


Photo: Authentic Tanzania
Ol'Donyo Lengai, la "montage de Dieu", pour les Maassai, est un volcan encore actif sur les falaises de la Vallée du Rift, proche de la frontière avec le Kenya. Ses activités ont provoqué des secousses sismiques à Nairobi
Malgré la lenteur apparente des progrès réalisés en vue de la mise en place de mécanismes nationaux de gestion des catastrophes, il a été admis que dans ce domaine, une approche régionale pourrait permettre de renforcer les capacités du pays. Golden Spear, une initiative intergouvernementale en partie soutenue par l’armée américaine, vise à renforcer les capacités régionales en matière de préparation et gestion des catastrophes.

L’Egypte, Djibouti et le Rwanda ont déjà ratifié un accord établissant l’initiative Golden Spear. Le Kenya et l’Ouganda devraient suivre à la fin du mois d’août, selon Frank Sabwa, responsable financier du Centre d’excellence en gestion des catastrophes de Nairobi.

Le Burundi, la République démocratique du Congo, les Seychelles et la Tanzanie sont aussi membres de l’initiative Golden Spear. L’Erythrée et l’Ethiopie, qui avaient d’abord exprimé leur désir de participer à l’initiative, n’ont pas encore signé le protocole d’entente.
 
Selon M. Sabwa, une fois ratifié, l’accord Golden Spear sera transmis aux Nations Unies et à l’Union africaine, qui s’occuperont de récolter des fonds. Les Etats membres pourront également consacrer une partie de leur budget national à Golden Spear.

« Cette initiative devrait permettre de rehausser les capacités d’alerte précoce à un niveau acceptable ; [Golden Spear] devrait également devenir un centre opérationnel favorisant la transmission de l’information et la gestion des catastrophes », a indiqué M. Sabwa.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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