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Les patients sous ARV appelés à poursuivre leur traitement - Nations unies

[Gambia] Gambian President - Yahya Jammeh. UN DPI
Yahya Jammeh a limogé deux responsables militaires, dont le chef d'Etat-major à ses côtés depuis dix ans
Le système des Nations unies en Gambie a recommandé aux patients séropositifs sous antirétroviraux (ARV) de continuer leur traitement, la découverte d’un remède contre le sida annoncée par le Président gambien n’ayant pu être vérifiée.

«Jusqu’à aujourd’hui, aucun remède contre le VIH/SIDA n’a été annoncé sur la scène internationale. Lorsqu’une personne est infectée par le [VIH], elle reste infectée à vie», a dit à IRIN/PlusNews le docteur Fadzai Gwaradzimba, coordinatrice résidente du système des Nations unies en Gambie et représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement.

En janvier, lors d’une réunion extraordinaire à Banjul, la capitale gambienne, le président Yahya Jammeh a annoncé avoir découvert un remède à base de plantes médicinales permettant de soigner le VIH/SIDA en quelques jours, et lancé un programme de traitement de patients, largement couvert par la presse nationale.

Cette annonce a suscité un tollé parmi de nombreux activistes de la lutte contre l’épidémie à travers le monde, certains dénonçant avec virulence l'attitude du chef de l’Etat gambien, mettant en garde contre les effets potentiellement dévastateurs d’une telle annonce sur la propagation du virus et appelant la communauté internationale à réagir.

Indiquant que les Nations unies avaient «pris note» de l’annonce faite par M. Jammeh, Mme Gwaradzimba a précisé que le système des Nations unies en Gambie recommandait qu’une équipe d’experts internationaux soit autorisée à avoir accès aux informations relatives à ce traitement, pour mettre un terme aux spéculations et au flou entourant cette annonce.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme commun des Nations unies sur le sida (Onusida) sont disposés à faciliter un tel processus qui aiderait à déterminer si le remède du président gambien a la capacité de ‘bénéficier à l’humanité’, a-t-elle ajouté.

Les nombreuses demandes d’explications sur ce ‘remède miracle’ formulées auprès des autorités gambiennes par les organisations internationales, la communauté scientifique, les acteurs de la lutte contre le sida et les media sont pour l’instant restées lettre morte. Le docteur Tamsir Mbowe, ministre de la Santé, a affirmé fin janvier que ces explications seraient fournies «plus tard».

En attendant que le travail de vérification puisse être mené, les Nations unies encouragent vivement les patients qui reçoivent actuellement des ARV à continuer à se conformer au traitement antirétroviral qui leur a été prescrit, a dit Mme Gwaradzimba.

«Les traitements antirétroviraux prolongent et améliorent la qualité de vie des personnes infectées au VIH. Ces traitements ont été approuvés par l’OMS et l’Onusida, et sont soutenus par le Fonds mondial [de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme]», a-t-elle rappelé.

Certains des patients enrôlés dans le programme de traitement du Président gambien étaient sous ARV et ont dû interrompre leur thérapie. Or l’interruption d’un traitement ARV, qui doit se prendre à vie, présente un danger direct pour la santé d’un patient séropositif et l’expose au risque de développer des résistances à ces médicaments, selon les médecins spécialistes du VIH/SIDA.

Le docteur Nestor Shivute, représentant de l’OMS en Gambie, a également insisté sur le fait que pour son organisation, il n’y avait pas, pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, de remède permettant de guérir le VIH/SIDA, et que l’OMS continuait à «promouvoir l’utilisation de la thérapie ARV comme moyen de prolonger la vie des patients séropositifs».

«Le gouvernement [gambien] soutient toujours cette thérapie ARV et il continue à promouvoir des mesures de prévention» de l’infection au VIH, a-t-il affirmé à IRIN/PlusNews, ajoutant que les autorités gambiennes utilisaient le ‘traitement du Président’ comme une option et non pas comme l’unique programme national.

A plusieurs reprises, des acteurs de la lutte contre le sida ont demandé, sans succès, aux autorités gambiennes de préciser si M. Jammeh affirmait soigner le VIH/SIDA ou les infections opportunistes liées au VIH/SIDA, qui s’attaquent à des organismes affaiblis par le virus.

La complémentarité entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne pour le traitement de certaines infections opportunistes liées au VIH/SIDA, comme les affections cutanées, est l’objet de nombreuses recherches ces dernières années. En Afrique notamment, les remèdes à base de plantes médicinales, moins coûteux que les médicaments ‘modernes’, sont encore très largement utilisés et leur efficacité reconnue dans le traitement de certaines affections.

Mme Gwaradzimba a souligné que l’OMS soutenait la recherche et le développement de ces deux formes de médecine, s’appliquant à vérifier leur efficacité dans le traitement des infections opportunistes liées au VIH/SIDA.

mc/ail/vj

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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