Le ministre de l'Information, Kikaya Bin Karubi a indiqué que son pays rejetait toute suggestion que l'Angola, la Namibie ou le Zimbabwe - alliés au gouvernement de Kinshasa depuis que la guerre a éclaté en août 1998 - sont entrain de piller les ressources du Congo, soulignant que ce sont des « pays qui sont venus à notre rescousse dans cette guerre d'agression".
"Le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie sont ici à la requête du gouvernement et du peuple de la République démocratique du Congo, et dans le processus, nous avons signés des accords légitimes pour faire des opérations commerciales, et ces accords existent avec des pays à travers le monde », a-t-il déclaré mercredi à la Compagnie de radio et télévision zimbabwéenne. "D'un autre côté, le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi ont envahi notre pays et ils pillent les ressources du pays, du Congo, et en même temps, ils tuent notre peuple".
Il a ajouté : "Plus de trois millions de personnes sont mortes dans cette guerre. Ainsi, vous ne pouvez pas mettre dans le même sac le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie d'une part, et le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda, d'autre part".
D'après son rapport néanmoins, la commission "n'a pas découvert de preuve liant directement la présence du Burundi en RDC à l'exploitation des ressources".
Le ministre zimbabwéen de l'Information, Jonathan Moyo a indiqué mercredi que le rapport de l'ONU manquait d'équilibre, et qu'il ignore le fait que le Zimbabwe est intervenu dans la guerre à l'invitation du gouvernement légitime de la RDC, confronté à une menace militaire interne et externe. Selon l'agence panafricaine d'information (PANA), il a accusé les auteurs du rapport de succomber à la pression de puissances telles que la Grande-Bretagne, qui est à couteaux tirés avec le Zimbabwe au sujet de sa réforme foncière, de condamner l'intervention de Harare.
Il a poursuivi que le rapport de l'ONU d'avril avait trouvé que le Zimbabwe n'était pas coupable de pillage.
"Il n'y a pas de prix pour imaginer ce qu'il y a dans le rapport. Je peux vous dire avant de le lire qu'il est garanti qu'il sera fortement opiniâtre, faux et malicieux », a affirmé M. Moyo, cité par la PANA.
A Kampala, le chef du comité établi après la parution du premier rapport de l'ONU accusant l'Ouganda d'être compromis dans l'exploitation des ressources de la RDC, a demandé au panel reconstitué d'experts de l'ONU de fournir à son équipe des preuves des accusations proférées contre des officiers militaires ougandais, mentionnés dans leur rapport, a rapporté ce jeudi le journal gouvernemental ougandais 'New Vision'.
"Les nouvelles accusations faites dans l'addendum sont des questions sur lesquelles nous devons enquêter et les inclure dans notre rapport final. Les convocations nécessaires sont sur le point d'être transmises à cet égard", a annoncé mercredi à 'New Vision' le juge britannique expatrié David Porter.
M. Porter a informé que son équipe allait se rendre en RDC pour interroger des témoins avant qu'ils soumettent leur dernier rapport en décembre.
Le nouveau panel a loué le gouvernement ougandais pour avoir mis en place la commission Porter, mais a nommé des officiers supérieurs de l'UPDF, y compris le commandant de l'armée, le lieutenant-général Kazini, le Lt-Gén. Salim Saleh et le colonel Kahinda Otafiire, dans ce que les experts ont appelé "des réseaux commerciaux déguisés mis en place par des commandants de l'armée ougandaise". Le rapport a aussi cité les leaders congolais Jean-Pierre Bemba, du Mouvement pour la libération du Congo, et John Tibasima Ateenyi et Mbusa Nyamwisi, du Rassemblement congolais pour la démocratie - Mouvement de libération, comme "conduits".
Pour sa part, M. Otafiire, actuellement ministre d'état ougandais aux affaires étrangères chargé de la coopération régionale, a indiqué à 'New Vision' "qu'il était affligeant que le Conseil de sécurité de l'ONU puisse accepter un rapport reposant sur des rumeurs ».
M. Otafiire, qui est également le conseiller présidentiel pour les affaires de la RDC, a affirmé: "Je défie l'ONU ou tout autre groupe de produire la preuve de mes opérations au Congo ou le soi disant document que j'aurais signé".
Le rapport du panel indique que le dirigeant rebelle congolais Robert Lumbala avait signé deux accords commerciaux portant la signature de M. Otafiire et ceux des parties belge et autrichienne.
La Belgique, ancien pouvoir colonial au Congo, est la nation non africaine la plus souvent citée dans le rapport. Cependant, le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères, Michel Malherbe a dit mercredi que son gouvernement estimait que le rapport est « équilibré », en décrivant l'implication de la Belgique comme résultant de 'l'intensité' des relations commerciales entre son pays et la RDC et en démontrant le « haut degré de transparence" de la Belgique et des entreprises belges, a rapporté l'agence de presse officielle 'Belga'.
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