1. Accueil
  2. West Africa
  3. Sao Tome and Principe
  • News

Prêts à partir si on nous le demande, mais inquiet pour les élections - Chirac

[Cote d'Ivoire] Ivorian President Laurent Gbagbo and French President Jacques Chirac. Ministere des Affaires Etrangeres de France
Les présidents Jacques Chirac et Laurent Gbagbo
Il y a peu de chance que les élections présidentielles de la Côte d’Ivoire se déroulent en octobre prochain, comme prévu, et la France maintiendra les 5 000 soldats français de l’opération Licorne, mais à la condition expresse que le gouvernement ivoirien et les dirigeants africains le demandent, a dit le président Jacques Chirac.

"Pour la France, c’est très clair. Elle fera ce qu’on lui demandera. Si l’on souhaite que nous restions, nous resterons. Si l’on souhaite que nous ne restions pas, nous partirons," a déclaré Chirac à la presse mercredi soir, au début de sa visite de deux jours au Sénégal.

"Si l’ONU demande à la France de maintenir la Force Licorne, nous allons examiner cette demande de façon positive à condition que les responsables africains nous le demandent, à commencer naturellement par le gouvernement ivoirien," a ajouté Chirac.

Plus de 4 000 soldats français participent avec les 6 000 hommes des forces de l’ONU au maintien de la paix en Côte d’Ivoire. Ce pays est divisé en deux depuis la guerre civile en septembre 2002, la région nord étant aux mains des forces rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement.

Le mandat des forces françaises d’intervention rapide qui est d’appuyer les soldats des forces de maintien de la paix de l’ONU moins bien armées, sera renouvelé en avril prochain.

Les relations entre Abidjan et Paris se sont encore plus dégradées en novembre dernier lorsque neuf soldats des forces Licorne ont été tués au cours d’un raid aérien de l’armée ivoirienne sur le fief des forces rebelles. En représailles, les forces françaises ont détruit les avions de l’armée de l’air ivoirienne, ce qui a déclenché une vague d’émeutes et de pillages dans les rues d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

Les forces françaises ont reconnu avoir tué "une vingtaine de personnes" pendant les 6 jours d’affrontement qui ont suivi, mais à en croire le gouvernement ivoirien, le bilan des victimes serait plus lourd et s’établirait à une soixantaine de morts.

Selon certains diplomates en poste à Abidjan, la brève mais intense flambée de violence qu’a connu le pays a amené les stratèges de l’Elysée à réexaminer sérieusement la politique de la France en Côte d’Ivoire, le pays le plus prospère de toutes ses anciennes colonies d’Afrique.

Le président ivoirien Laurent Gbagbo a vivement critiqué l’action de la France en novembre dernier, mais il s’est abstenu de demander publiquement le départ des forces françaises stationnées dans son pays.

Toutefois, ses partisans les plus durs ne se sont pas privés pour le faire. Bon nombre d’entre eux ont exigé à plusieurs reprises le départ des forces françaises de la Côte d'Ivoire, les accusant de continuer à se conduire comme des colons.

“La déclaration de Chirac est importante en ce sens qu’elle rend Gbagbo responsable de la présence des forces armées françaises," a expliqué à IRIN Meite Sindou, rédacteur en chef du journal d’opposition, Le Patriote.

“C’est une bonne occasion pour Gbagbo de démontrer la cohérence de sa politique anti-française,” a-t-il poursuivi. "Désormais, si Gbagbo...reste dans sa logique, il devra faire deux choses. D’abord, dénoncer l’accord de défense de 1961 qui lie la Côte d’Ivoire à la France, puis demander à l’armée française de se retirer. Dans l’un ou l’autre des cas, il est temps qu’il se décide.”

La mission de paix de l’Union africaine (UA) conduite par le président sud-africain Thabo Mbeki est la dernière d’une longue série d’initiatives visant à mettre fin aux deux années et demie de conflit.

Bien que Chirac ait déclaré apporter un soutien sans réserve à la tentative de médiation de Mbeki, il reconnaît que jusqu’à présent cela «n’a pas eu un effet particulièrement fort».

Pour le mouvement des Forces nouvelles, il n’est pas question de reprendre sa participation au gouvernement de réconciliation nationale de la Côte d’Ivoire, après que Gbagbo ait rompu la trêve de 18 mois en bombardant le fief des rebelles en novembre dernier. Selon les Forces nouvelles, la sécurité de leur neuf ministres n’est pas garantie à Abidjan où se tient les conseils de ministre.

Pour certains diplomates, il est impossible de fixer un calendrier pour le désarmement tant que le pays ne sortira pas de cette impasse politique. Or il est impératif que les rebelles désarment pour réunifier la Côte d’Ivoire et organiser des élections libres et impartiales dans les huit prochains mois.

Des élections présidentielles et législatives sont prévues en octobre prochain, mais le président Chirac a émis des réserves sur le respect de cette échéance fixée dans l’accord de paix de janvier 2003 que Mbeki tente encore de faire appliquer par les deux belligérants.

"Malheureusement, les élections qui sont théoriquement prévues en octobre, sont aujourd’hui remises en question, parce que la tenue d’élection nécessite une préparation," a-t-il déclaré à la presse. "Et je ne vois pas aujourd’hui un réel désir de préparer et d’organiser les élections, ce qui m’inquiète un peu."

Lundi, Albert Tévoédjre, l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, a également exprimé des doutes sur l’organisation des élections présidentielles en octobre prochain.

"Certaines personnes pensent déjà à modifier le calendrier électoral," a-t-il déclaré à Radio France Internationale (RFI) au cours d’une interview. "Je devrais d’abord mentionner les élections législatives avant les présidentielles."


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join