Ces enfants avaient été recrutés au sein de la faction rebelle du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) dirigée par Jean-Bosco Ndayikengurukiye. Ils avaient été cantonnés avec 191 anciens combattants fidèles à Ndayikengurukiye et à Alain Mugabarabona, le leader de la plus petite faction des Forces nationales de libération (FNL).
Des représentants du Fonds des Nations Unies pour l ‘Enfance, et du projet national de démobilisation avaient assisté à la cérémonie.
Catherine Mbengué, la représentante de l’UNICEF au Burundi, a affirmé que l’agence l’onusienne suivrait l’évolution du processus de démobilisation des enfants-soldats afin qu’ils ne rejoignent plus les groupes armés. Cette mission de supervision s’effectuera avec l’appui des organisations de défense des droits de l’homme, a-t-elle encore dit.
"Nous allons soutenir le gouvernement et toutes les activités des organisations pour les droits de l’homme de manière à assurer un suivi adéquat de ces enfants démobilisés," a-t-elle affirmé. "Ceci garantira leur réintégration, un meilleur avenir et leur permettra de contribuer activement, comme des citoyens, à la reconstruction de leur pays ainsi qu’au retour de la paix.
Elle a incité les enfants-soldats à participer activement à leur réintégration dans la société et à contribuer à la prévention contre de nouveaux recrutements par la sensibilisation d’autres enfants.
"Vous êtes les bonnes personnes pour raconter votre histoire à vos communautés et à vos amis qui sont restés dans les villages," avait–t-elle expliqué aux enfants.
Un des enfants démobilisés a avoué à IRIN son retour probable dans les groupes armés. "Je suis allé en brousse lorsque j’avais 10 ans, juste après ma quatrième année à l’école primaire. Je pense que si le gouvernement et les autres partenaires à ce projet de démobilisation ne nous donne pas l’assistance nécessaire, je rejoindrai les groupes armés," a expliqué cet enfant de 17 ans.
La directrice du projet national de démobilisation, Désirée Gatoto, a néanmoins rassuré les enfants-soldats et leurs familles qu'ils bénéficieront d'une assistance adéquate.
"Les enfants soldats seront suivis par nos différentes structures dans leurs communautés,"a-t-elle dit. "Nous avons des structures en place, pour analyser la situation de leurs familles; pour savoir quel type d’assistance nous devrons apporter aux enfants - à ceux qui voudront aller à l’école ou suivre une formation professionnelle. Ce travail sera effectué avec tous les partenaires impliqués dans la réintégration des enfants-soldats."
Cette assistance se poursuivra 18 mois après la démobilisation, a déclaré Catherine Mbengué. Chaque famille recevra 20.000 francs burundais (20 dollars US) tous les mois, et lorsque le programme de démobilisation générale débutera, le projet relatif aux enfants-soldats sera intégré à celui de la démobilisation et de la réintégration des anciens combattants, a-t-elle ajouté.
Par la démobilisation de vendredi, la faction de M. Ndayikengurukiye’s est la première à avoir commencé la démobilisation de ses enfants-soldats. Les responsables du mouvement ont appelé les autres groupes rebelles à faire de même.
Dans une déclaration de vendredi, l’UNICEF disait que cette démobilisation était perçue comme le début d’un processus visant quelques 6.000 ou 7.000 enfants soldats au Burundi, selon les estimations.
Les premières initiatives concernant la démobilisation ont été entreprises en octobre 2001, à la suite d’un accord entre le gouvernement et l’UNICEF, a rappelé l’agence onusienne.
"Depuis lors, l’UNICEF a sensibilisé les officiers supérieurs de l’armée, développé des outils opérationnels, mené des études, des évaluations et soutenu la mise en place de structures nationales," a rappelé l’UNICEF. La structure installée vendredi, a poursuivi l’UNICEF, est composée de quatre ministres et de représentants des plus petites factions du FNL et du FDD.
L’UNICEF continue par ailleurs à préconiser la démobilisation des enfants dans les rangs des deux principaux groupes rebelles.
L’agence a encore sélectionné et formé des partenaires pour couvrir les 17 provinces du Burundi afin de soutenir la réinstallation des enfants-soldats démobilisés dans leurs familles et leurs communautés.
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