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Les hommes défient la tradition pour lutter contre le sida

Le samedi après-midi, les 69 membres du Mouvement des hommes contre le sida (MMAAK) de Kisumu, une ville située dans la province kényane de Nyanza, se réunissent dans un hangar poussiéreux du bidonville de Manyatta pour tenter d’aider leurs pairs à lutter contre la propagation de l’épidémie. Le MMAAK (Movement of Men Against AIDS) est une organisation non gouvernementale qui compte plus de 6 000 membres au Kenya, la plupart étant des hommes séropositifs. Au-delà de la volonté de réunir les hommes pour discuter de leurs problèmes et de trouver des solutions pour y remédier, l’un des objectifs de l’organisation est de «défier les stéréotypes socio-culturels qui entravent l’accélération de la lutte contre le VIH/SIDA.» Les Luo, une communauté qui vit dans la province de Nyanza, ont été touchés de plein fouet par la pandémie. Actuellement, la ville de Kisumu affiche un taux de prévalence de 15 pour cent, soit un taux plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale estimée à près de six pour cent. La polygamie et le lévirat sont répandus chez les Luo - des pratiques qui alimentent la propagation du virus. Dans cette région conservatrice du Kenya, les hommes ne doivent pas partager leurs problèmes, mais serrer les dents. Par conséquent, avoir la possibilité de rencontrer des gens qui se trouvent dans la même situation qu’eux est d’un grand secours pour ceux d’entre eux qui vivent avec le VIH. «Thérapeutiques et encourageantes», telle est la manière dont Kenneth Otieno, un jeune homme séropositif de 21 ans, décrit les réunions hebdomadaires. «Les hommes présents aux rencontres savent exactement ce que je vis au quotidien», a-t-il confié. «Je peux m’entretenir avec eux, et ils me donnent la force de continuer à vivre positivement.» Ils encouragent également les autres hommes à se protéger contre le virus. «Nous voulons que les hommes participent davantage aux soins et au soutien proposés aux personnes séropositives», a expliqué Elijah Oyola, le coordinateur du MMAKK de Kisumu. Selon la tradition luo, seules les femmes peuvent discuter entre elles des questions relatives à la santé sexuelle et la reproduction. Les hommes du MMAK doivent donc unir leurs efforts afin de ne pas être stigmatisés pour avoir dérogé à cette tradition. «J’ai suivi une formation pour pouvoir prodiguer des soins à domicile. J’aide les gens, je leurs apprends des choses comme les règles d’hygiène et leur montre comment panser leurs blessures», a expliqué Tom Onyango, qui est devenu membre du MMAK en 2001, après avoir perdu sa femme des suites du sida. Selon Kenneth Otieno, il est extrêmement important que les hommes apprennent à se protéger et à protéger leur famille contre le virus. «J’avais 15 ans quand j’ai appris que j’étais séropositif. Je n’avais jamais utilisé un préservatif, je ne savais pas que cela aurait pu m’éviter d’être contaminé», a-t-il raconté. Kenneth Otieno vient de suivre une formation dispensée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) sur la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME). «Il faut que les hommes accompagnent leurs femmes qui se rendent dans les services de soins prénatals. Ils font partie de la famille et la PTME n’est pas réservée aux femmes, c’est une question qui touche l’ensemble de la famille», a-t-il rappelé. «Nous voulons que les hommes participent à l’accélération de la lutte contre le sida, puisqu’ils sont tout particulièrement touchés par l’épidémie», a conclu Tom Onyango.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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