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Peu d'accès aux ARV sans personnel et centres de santé

[Burundi] A 12-year civil war left Burundi's infrastructure in tatters. [Date picture taken: October 2004] Jane Some/IRIN
Alors que le système de santé publique du Burundi tente de se relever de 12 années de guerre civile, seule une poignée des quelque 250 000 Burundais séropositifs qui ont besoin d’un traitement antirétroviral (ARV) y a accès. Ils sont à peine 6 672 Burundais à bénéficier gratuitement des médicaments ARV fournis par le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, dans un pays de quelque huit millions d’habitants qui affiche un taux de séroprévalence de six pour cent, selon le Programme commun des Nations unies sur le sida (Onusida). Sur initiative du gouvernement, les traitements contre le sida sont distribués gratuitement, incitant une plus grande partie de la population à subir un test de dépistage, a expliqué le docteur Gaspard Kamamfu, responsable du service de distribution d’ARV à l’hôpital universitaire de Kamenge, à Bujumbura. Depuis février 2004, période du lancement du programme universitaire, plus de 500 personnes ont reçu un traitement ARV dans cet hôpital. Les infrastructures sanitaires ont été détruites au cours de la guerre civile qui a pris fin en 2005. «Nous avons besoin de médicaments, nous devons également mettre en place des structures sanitaires et former du personnel. Cela prend du temps», a déclaré le docteur George Nsengiyumva, secrétaire général du ministère de la Santé. Seuls 26 sites, dont des centres sanitaires privés et publics, des hôpitaux et des ONG, sont en mesure d’assurer un suivi médical et psychosocial des patients séropositifs. Les services sanitaires du pays manquent d’équipements pour pouvoir gérer l’épidémie, a expliqué Sylvain Ndayikengurukiye, responsable de l’information auprès du Conseil national du sida. Même lorsque les services médicaux sont bien équipés, les techniciens habilités à les faire opérer et à les entretenir font défaut. Le docteur Gaspard Kamamfu a indiqué qu’à l’hôpital universitaire, la machine qui sert au suivi biologique des patients ne fonctionnait plus depuis plus d’un an, obligeant ainsi les médecins à se baser sur les signes cliniques pour évaluer la manière dont le patient réagissait au traitement ou pour décider de prescrire ou non un traitement à un patient. «Un patient peut ne présenter aucun signe clinique et avoir cependant un taux de CD4 [qui évalue la résistance du système immunitaire] très faible. Lorsque le taux de CD4 chute rapidement cela signifie que le patient doit débuter un traitement ARV», a-t-il expliqué. La pénurie de médicaments servant à traiter les infections opportunistes représente également un problème majeur. «Nous leur indiquons que la prise régulière de Bactrim [un antibiotique] permet de traiter les infections opportunistes, mais si ce médicament n’est pas distribué gratuitement, les patients ne vont pas les prendre», a souligné le docteur Janvière Nzorijana, coordinatrice médicale de la Société des femmes contre le sida du Burundi. Peu de centres de traitement et de personnels La grande pénurie de personnel médical formé représente un autre problème a souligné Sylvain Ndayikengurukiye. «Par exemple, dans une province, il peut n’y avoir que deux docteurs pour plus de 300 000 habitants. Par conséquent, la charge de travail ne leur permet pas d’être totalement disponibles pour les personnes séropositives», a-t-il expliqué. L’hôpital universitaire, qui compte neuf médecins habilités à prescrire des ARV, est moins à plaindre que la plupart des autres centres sanitaires du pays. Le docteur Gaspard Kamamfu a toutefois rappelé que s’il y avait «davantage de médecins, beaucoup plus de patients ayant besoin d’ARV pourraient y avoir accès.» Les infirmières, quant à elles, doivent être formées afin de pouvoir apporter un soutien psychologique aux patients séropositifs. «Les patients en ont assez de prendre [des médicaments] tous les jours, parfois même ils sont découragés … les infirmières doivent être là pour les aider.» Les centres sanitaires sont donc rares mais ils sont également mal répartis sur l’ensemble du pays obligeant souvent les patients à parcourir de longues distances. Lorsque Gaudence Nshimirimana (un nom d’emprunt), une femme de 38 ans vivant dans le village de Rusaka, situé à une cinquantaine de kilomètres de Bujumbura, la capitale, a développé une méningite en 2004, sa belle-sœur lui a conseillé d’aller faire un test de dépistage du VIH. Elle suit depuis un traitement ARV. «Le trajet aller-retour coûte 6 000 francs burundais (six dollars)», a déclaré Gaudence Nshimirimana, une Burundaise veuve et mère de cinq enfants. «Je ne dispose pas toujours de cet argent. Par exemple, en septembre dernier, je n’ai pas pu [payer le voyage].» Lorsqu’elle est parvenue à trouver l’argent pour pouvoir aller chercher de nouveau son traitement, Gaudence Nshimirimana avait développé des effets secondaires si bien que son traitement a dû être modifié – un diagnostic qui aurait dû être établi bien plus tôt. Le docteur George Nsengiyumva a affirmé que le ministère de la Santé travaillait afin de garantir la présence d’un centre de dépistage et de suivi dans chacune des provinces du pays. En outre, les étudiants en médecine recevront une formation afin de pouvoir répondre aux besoins spécifiques des patients séropositifs. Former le personnel médical est une chose, le garder dans le pays en est une autre, a rappelé le docteur Gaspard Kamamfu. Le personnel formé, notamment les médecins, quittent le Burundi pour travailler dans les pays voisins, où les salaires et les conditions de travail sont meilleurs. Des équipements neufs et mieux répartis sur le territoire permettraient d’améliorer la qualité des services et des traitements. D’autre part, la population doit être davantage informée sur le VIH/SIDA et ce dès l’école primaire. Il faut encourager les Burundais à subir un test de dépistage du VIH plus tôt car «beaucoup d’entre eux viennent se faire dépister quand il est déjà trop tard», a-t-il conclu.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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