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UNGASS – Un objectif sur trois atteint dans la prévention du sida

[Uganda] Abstinence messages have replaced billboards promoting condom use along Kampala's streets. [Date picture taken: April 2006] Richard Lough/IRIN
The government maintains that its policy has never shifted from ABC
L’Ouganda n’est pas parvenu à atteindre deux des trois objectifs de prévention fixés lors de la Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies (UNGASS, en anglais) sur le sida en 2001, a déclaré un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis Kampala, la capitale ougandaise. «Le seul objectif atteint concerne l’accès à l’information sur les différents modes de transmission du VIH», a indiqué le docteur Abdikamal Alisalad, responsable médical VIH auprès de l’OMS. Selon les résultats de l’enquête nationale de séroprévalence menée l’année dernière, plus de 90 pour cent des Ougandais sont capables d’identifier un ou deux modes de transmission du virus par voie sexuelle. L’Ouganda a participé à la Déclaration d’engagement sur le VIH/SIDA de 2001 et a depuis tenté de réduire de 25 pour cent le nombre de personnes séropositives âgées entre 15 et 24 ans, de réduire de 20 pour cent le nombre d’enfants nés séropositifs et de sensibiliser 90 pour cent des jeunes à la manière de freiner la propagation du virus - seul le dernier de ces engagements a été respecté. Le Président Yoweri Museveni fut l’un des premiers hommes politiques à mettre en place, dès le début des années 1990, une stratégie de prévention innovante, axée sur trois points et baptisée «ABC». Cette stratégie qui promeut l’abstinence jusqu’au mariage, la fidélité à un partenaire et l’utilisation du préservatif a permis à l’Ouganda de faire chuter son taux de prévalence de plus de 20 pour cent à environ six pour cent. Au cours des cinq dernières années, le taux de prévalence du VIH/SIDA s’est stabilisé. Selon les résultats d’une étude de séro-prévalence menée en 2004-2005, le taux de prévalence du VIH/SIDA parmi la population adulte atteint les 6,4 pour cent, contre 6,1 pour cent en 2000 et 6,2 pour cent en 2002. Renforcer les services de PTME Le plus grand défi que l’Ouganda doit relever concerne la réduction de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME). Selon un rapport indépendant publié par la Commission ougandaise sur le sida, qui évalue les progrès accomplis en vue de respecter les engagements pris lors de l’UNGASS, seuls 12 pour cent des femmes enceintes séropositives ont reçu un traitement antirétroviral (ARV) en 2005, soit deux fois plus qu’en 2003. Cependant, en Ouganda, le taux de risque de transmission du virus de la mère à l’enfant s’élève à 30 pour cent. «Pour pouvoir faire chuter ce chiffre, des services de PTME, tels que le dépistage, le conseil et la distribution d’ARV doivent être mis en place dans les services de soins prénatals», a expliqué le docteur Abdikamal Alisalad. «Il s’agit là d’une opération que nous mettons progressivement en oeuvre dans les zones rurales, mais il faudra attendre des années avant que l’ensemble des centres sanitaires soient pourvus de ce genre de services en Ouganda.» A l’heure actuelle, des services de PTME sont disponibles dans l’ensemble des districts du pays. «Les femmes peuvent subir un test de dépistage du VIH/SIDA dans les services de soins prénatals, mais la plupart des femmes séropositives ne dévoilent pas leur statut sérologique à leur famille et refusent de suivre un traitement», a souligné Rosemary Kindyomunda , directeur administratif de la Commission ougandaise sur le sida. «Nous essayons donc de nous adresser à la fois aux hommes et aux femmes lors du processus de dépistage, de conseil et de traitement.» Considérant une éventuelle menace d’augmentation du taux de prévalence du VIH/SIDA et l’incapacité d’atteindre les objectifs de mi-parcours fixés par l’UNGASS, en 2006, les responsables sanitaires ont appelé à une «évaluation rapide» de la stratégie de prévention de l’Ouganda. Ajuster la politique de prévention Le gouvernement ougandais a été critiqué pour avoir modifié sa stratégie de prévention. En effet, l’influence exercée par les Etats-Unis et l’Eglise évangélique a incité le gouvernement de Yoweri Museveni à changer sa politique en faveur de l’abstinence et au détriment de l’utilisation du préservatif. Selon les opposants, ces programmes de prévention axés sur l’abstinence auraient déjà eu des conséquences préjudiciables dans des pays comme l’Ouganda. En août 2005, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies chargé du VIH/SIDA, Stephen Lewis, a accusé les États-Unis de compromettre la bataille lancée par l’Ouganda visant à freiner la propagation de l’épidémie : les États-Unis ont en effet décidé de geler les fonds destinés à l’achat et à la distribution des préservatifs et de promouvoir, à la place, l’abstinence. «Imposer une vision politique dogmatique qui est fondamentalement erronée nuit à l’Afrique», a-t-il affirmé. L’année dernière, les Etats-Unis ont versé, via le Plan d’urgence du président Bush contre le sida (Pepfar), 148 millions de dollars américains à l’Ouganda. Cette année, l’Ouganda devrait bénéficier de 170 millions de dollars. Les Etats-Unis maintiennent ne pas vouloir modifier la politique de lutte contre le sida du gouvernement ougandais. «Les programmes de lutte contre le VIH/SIDA du gouvernement américain s’inscrivent dans le cadre de la stratégie ABC mise en place par l’Ouganda, et non le contraire», a indiqué à PlusNews, Alyson Grunder, responsable des affaires publiques américaines, basée à Kampala. La politique américaine de lutte contre le sida consiste à mettre en place des programmes de prévention qui tiennent compte des trois éléments de la stratégie ABC, a-t-elle ajouté. «Le nombre de préservatifs distribués par le gouvernement américain en Ouganda est passé de sept millions en 2001 à 47 millions en 2005», a rétorqué Alyson Grunder, lorsque la politique des Etats-Unis à l’égard de la promotion de l’utilisation du préservatif fut remise en question. Le ministre ougandais de la Santé a maintenu que le gouvernement n’avait jamais changé de politique de prévention et que le même poids avait été accordé à chacun des trois éléments de la stratégie ABC. Alex Kamugisha, ministre de la Santé chargé de la santé primaire, a souligné que la stratégie ABC avait été adoptée il y a plus de vingt ans par l’Ouganda, soit bien avant le lancement des programmes d’abstinence financés par les Etats-Unis. «Lorsqu’il s’agit d’informer les enfants des écoles primaires, il nous paraît judicieux de nous concentrer sur la promotion de l’abstinence. Cependant, lorsque nous nous adressons à des enfants plus grands, nous leur enseignons toutes les manières de se protéger contre le virus, y compris l’utilisation du préservatif», a-t-il indiqué. Les responsables sanitaires se demandent si la stabilité du taux de prévalence n’est pas liée au fait qu’une part trop importante des fonds est consacrée au traitement ARV et une part trop infime à la prévention. Selon Jim Muhwezi, le ministre ougandais de la Santé, à l’heure actuelle, plus de 70 000 personnes séropositives ont accès à un traitement ARV. Ainsi, l’objectif visant à avoir 60 000 personnes sous ARV en 2005 a été dépassé. Le docteur Abdikamal Alisalad a maintenu que la prévention n’avait pas été oubliée, mais que davantage d’attention avait été accordée au traitement afin d’atteindre l’objectif des Nations unies qui consistait à soigner trois millions de malades d’ici 2005 - objectif dit du «3 fois 5». Selon lui, accorder trop d’attention au traitement équivaut à prendre des précautions après coup. «En dépit de tout l’argent dédié au traitement ARV, seule la moitié des Ougandais qui a besoin d’un traitement reçoit des médicaments ARV», a-t-il conclu.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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