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La malnutrition infantile va de pair avec la pauvreté et le sida

[Zimbabwe] Epworth residents affected by Operation Murambatsvina. [Date picture taken: 05/04/2006] IRIN
There is little cheer for Zimbabweans
Au Zimbabwe, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aig­uë augmente parallèlement au prix des denrées alimentaires, selon des sources humanitaires, qui évoquent aussi l’incidence du VIH dans un des pays les plus infectés au monde. Selon New Hope Zimbabwe (NHZ), une ONG locale qui apporte de l’aide aux communautés, 50 nouveaux cas de malnutrition aiguë sont enregistrés chaque semaine à Epworth, une des banlieues les plus pauvres de la capitale, Harare. A une vingtaine de kilomètres de là, dans les communes de Dzivarasekwa et de Highfields, entre 20 et 30 cas sont répertoriés chaque semaine. «Epworth enregistre le plus de cas [de malnutrition aiguë] du Zimbabwe, car la plupart des démunis habite dans cette banlieue : c’est l’une des zones les plus touchées par l’opération Murambatsvina [‘Dégager les ordures’ décidée par le gouvernement]», a expliqué le pasteur Elfas Zadzagomo, directeur général de NHZ. Il a ajouté que «la vie de nombreuses personnes a été détruite, les gens sont désormais sans emploi, leurs petits commerces sont considérés comme des activités illégales et la plupart des adultes meurent du VIH/SIDA». Le gouvernement du Zimbabwe a indiqué que cette opération Murambatsvina visait à nettoyer les bidonvilles et à débusquer les malfaiteurs. Mais ce sont plus de 700 000 personnes qui se sont retrouvées sans toit ni travail au cours de l’hiver 2005. Au Zimbabwe, les statistiques nationales sur la malnutrition sont difficiles à obtenir. Toutefois, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), il existerait un lien étroit entre la malnutrition aiguë et le VIH/SIDA : près de 70 pour cent des enfants hospitalisés pour un cas de malnutrition aiguë sont également porteurs du virus du sida. La vie d’un bébé séropositif des banlieues pauvres du Zimbabwe est dure et souvent courte : les parents n’ont pas assez d’argent pour acheter de la nourriture (le taux d’inflation atteint 913 pour cent) et les hôpitaux ne sont pas bien approvisionnés en médicaments antirétroviraux (ARV), faute de devises étrangères pour les acheter. La semaine dernière, Herald, un journal officiel, a révélé que la société nationale pharmaceutique (Natpharm), qui fournit des médicaments aux cliniques et aux hôpitaux publics du pays, ne pouvait assurer l’approvisionnement en ARV que pour un mois. De janvier à mars derniers, la Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ en anglais) n’a versé que 106 000 dollars américains à la Natpharm, contre les 7,4 millions attendus, a déclaré Charles Mwaramba, directeur général de la Natpharm, à un comité sur la santé et la protection sociale de l’enfant. Joyce Magunda et ses quatre enfants, dont un bébé de quatre semaines, a subi l’opération Murambatsvina de plein fouet : elle a perdu sa maison et l’emploi qu’elle avait dans une crèche, et nourrit désormais sa famille grâce au potager situé près de son abri en tôle. Frêle et fatiguée, elle a confié qu’elle n’était plus capable d’allaiter son bébé et qu’elle lui donnait, à intervalles réguliers, du porridge de maïs - une alimentation inadaptée aux besoins d’un nourrisson. «Au moins comme cela, elle dort et ne pleure pas de faim tout le temps», a-t-elle expliqué. Les enfants doivent rester, malgré la pauvreté Selon la NHZ, la plupart des enfants des rues de Harare viennent d’Epworth. Les travailleurs humanitaires ont expliqué que ces enfants avaient fui la pauvreté et avaient perdu leurs parents du VIH/SIDA. A la périphérie d’Epworth, Dolly et Tony Maulana, un couple de fermiers âgés d’une cinquantaine d’années et parents de dix enfants, nourrissent et donnent une éducation aux enfants du quartier pour qu’ils ne finissent pas dans les rues de la capitale. Bien qu’ils aient eux-mêmes peu fréquenté l’école, ils ont pu construire en 2002, en puisant dans leurs maigres ressources, trois salles de classe faites de boue, de ciment et de briques. «Nos enfants doivent rester ici. Les gens sont pauvres, ils n’ont pas les moyens de payer les frais de scolarité, ils n’ont pas assez d’argent pour nourrir leurs enfants, mais les enfants doivent rester à nos côtés, nous ne devons pas les laisser mourir de faim dans la ville», a déclaré Tony Maulana. Le centre propose gratuitement des cours de niveau primaire et, quelques cours de niveau secondaire, à 1 400 enfants. Dolly et Tony Maulana cultivent également du maïs et des légumes, qu’ils partagent avec les écoliers, les 11 enseignants bénévoles et leurs voisins. «Les enfants n’ont pas assez à manger, il y a beaucoup d’orphelins qui n’ont rien à manger du tout, nous voyons que nos voisins ont faim, donc nous les aidons», a expliqué Dolly Maulana. La NHZ cherche actuellement des financements pour lancer un programme de nutrition au sein de l’école de Dolly et de Tony Maulana, des initiatives communautaires en faveur des populations mal nourries qui intéressent les agences de protection de l’enfance, comme l’Unicef. Cependant, l’agence des Nations unies n’a pas été en mesure de recueillir ne serait ce que 30 pour cent des quelque 900 000 dollars nécessaires, sur une période de deux ans, qui auraient permis de mettre en place ce programme dans certaines régions rurales et les principales villes du Zimbabwe. Néanmoins, selon le docteur Festo Kavishe, représentant de l’Unicef au Zimbabwe, «les programmes de nutrition communautaire sont la solution logique et permettent de soigner les enfants souffrant de malnutrition aiguë avant que les complications n’apparaissent». «Compte tenu du fort taux de prévalence du VIH/SIDA au Zimbabwe, du nombre croissant d’orphelins et du poids que cela représente pour les familles et le système de santé, je ne comprends pas pourquoi une telle proposition ne reçoit pas les fonds qu’elle mérite», s’est-il étonné. Pour lui, le traitement de la malnutrition aiguë doit être une priorité dans le cadre de la prévention du VIH/SIDA au Zimbabwe. Le gouvernement juge les bailleurs de fonds occidentaux coupables de ‘sanctionner’ le Zimbabwe, à la suite de la réforme foncière de 2000 au cours de laquelle les partisans du parti au pouvoir avaient saisi, souvent de façon violente, les fermes commerciales.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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