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Le sida menace le secteur de l’éducation

[Tanzania] Beating out a new message on HIV/AIDS. Jeffrey & Jennifer Lewis
Plus assez d'enseignants pour le nombre d'élèves, le sida menace l'éducation des futures générations
Une crise menace le secteur de l’éducation en Tanzanie alors que le gouvernement vient de révéler que plus de 27 000 enseignants risquaient de mourir d’infections liées au VIH/SIDA d’ici 2020. «Les conséquences du VIH/SIDA sur le secteur de l’éducation et sur d’autres domaines comme la santé et l’économie, sont sérieuses», a déclaré le ministre de l’administration locale Mizengo Pinda lors d’un atelier sur le VIH/SIDA qui s’est tenu dernièrement à Morogoro, à environ 300 km à l’ouest de Dar es Salaam, la capitale commerciale. Au cours des quatre dernières années, la scolarisation gratuite a entraîné une augmentation annuelle du ratio élèves enseignant. En outre, les décès liés au VIH/SIDA et le taux élevé de morbidité chez les enseignants ont contraint les élèves à étudier dans des classes toujours plus surchargées. Les 200 000 enseignants que compte la Tanzanie constituent près de la moitié des fonctionnaires du pays. Si le taux de prévalence du VIH/SIDA se maintient au niveau actuel, soit 8,8 pour cent de la population fin 2003 selon les Nations unies, 14 460 enseignants de l’école primaire mourront d’ici les quatre prochaines années, soit une moyenne annuelle d’environ 3 600 enseignants, a expliqué le ministre Mizengo Pinda, alors que le pays a les capacités de former uniquement 1 200 enseignants par an. Il a déclaré que le programme du gouvernement destiné à rendre l’enseignement primaire gratuit risquait d’être compromis à moins que la situation de la pandémie parmi les enseignants ne soit surveillée. La plupart des enseignants ont entre 20 et 45 ans, ils se trouvent donc dans la tranche d’âge la plus productive. Selon Kajubi Mukajanga, chercheur auprès de HakiElimu, une ONG qui se fait l’écho des politiques gouvernementales en matière d’éducation, l’augmentation du taux d’infection parmi les enseignants est principalement liée aux mauvaises conditions de vie de cette population, aux bas salaires qu’elle perçoit ainsi qu’au coût élevé des médicaments antirétroviraux (ARV) qui font souvent défaut. «Un enseignant gagne 140 000 shillings [120 dollars américains] par mois. Les enseignants sont censés compter parmi les personnes les plus informées de la société, mais en raison de leur bas salaire, ils ne peuvent investir dans l’information», a souligné Kajubi Mukajanga. Des progrès limités Par ailleurs, a-t-il ajouté, «les villages dans lesquels travaillent les enseignants sont très éloignés des centres sanitaires. Il est très difficile pour un enseignant de se rendre dans le service VIH/SIDA d’une clinique ou de se faire dépister.» Des études menées dernièrement par le gouvernement et des ONG ont révélé que la Tanzanie aurait besoin de 56 000 enseignants supplémentaires. Selon une évaluation du système éducatif, menée en 2004-2005 par le gouvernement, les campagnes de sensibilisation n’ont que très peu permis de ralentir la propagation de l’épidémie. «Les enseignants séropositifs, même lorsqu’ils savent qu’ils ont été contaminés au VIH, sont contraints à se mettre en arrêt maladie, car ils n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments AVR», a expliqué Kajubi Mukajanga. «Soit ils ne savent pas où ils peuvent se procurer des ARV, soit ils n’ont pas les moyens de les acheter.» Bien que les autorités disposent de financements pour former les comités scolaires sur divers sujets, comme la sensibilisation au VIH/SIDA et la bonne gouvernance, «la qualité de la formation n’a pas été être prouvée et les comités scolaires ne semblent pas avoir modifié leur point de vue sur le virus.» «La Tanzanie est encore une société très rurale. La population est mal informée sur le VIH/SIDA, et lorsqu’une personne meurt, on ne cherche pas toujours à connaître la cause du décès. Les gens continuent à croire que les VIH/SIDA est une malédiction qui peut être chassée par un guérisseur», a conclu Kajubi Mukajanga. Le ministre Mizengo Pinda a indiqué que le gouvernement devait dépenser environ 507 000 dollars par an pour remplacer les enseignants qui ont quitté leur emploi suite à une maladie, à un départ en retraite ou à un décès. Près de deux millions de Tanzaniens vivent actuellement avec le VIH/SIDA, mais seulement 27 000 d’entre eux suivent un traitement ARV financé par le gouvernement.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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