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La jeunesse s’unit contre le VIH/SIDA

[Swaziland] Youth at the Fairview clean-up campaign against AIDS. James Hall/IRIN
Youth at the Fairview clean-up campaign against AIDS
Pour Thomas Mkhotshwa, un jeune entrepreneur de 21 ans, l’épidémie de VIH/SIDA doit être une occasion d’unir la jeunesse de son quartier, sans emploi ou déscolarisée. Avec d’autres jeunes, il vient donc de créer un mouvement national afin d’aider ses pairs à se protéger de l’infection au VIH. «Ces jeunes qui sont mes amis sont ceux qui sont touchés par le virus. Ils n’ont pas de travail, ils n’ont rien d’autre à faire que de traîner et d’avoir des rapports sexuels. Nous avons créé le Fairview Youth Club pour occuper ces jeunes», a-t-il expliqué. Fairview est une zone résidentielle de classe moyenne, située dans le nord de Manzini, le centre commercial du Swaziland, à 35 kilomètres de Mbabane, la capitale. Fairview Youth Club s’inscrit dans le cadre d’une initiative nationale. Les jeunes qui ont quitté l’école sont amenés dans la rue, non pas pour manifester ou passer le temps mais pour gagner de l’argent en lavant les voitures, pour nettoyer le quartier et distribuer des livres de sensibilisation sur le VIH/SIDA. Quelque 300 adolescents ont participé à la campagne de ramassage d’ordures à Fairview. Le conseil municipal de Manzini s’est dit ravi du travail accompli. Manzini figure parmi les 11 membres de l'Initiative de l'alliance des maires pour des actions communautaires locales sur le sida (AMICAALL en anglais). «Nous avons suivi une formation de pairs éducateurs dispensée par l’AMICAALL. Puis nous avons présenté des projets qui sont financés par l’AMICAALL», a expliqué Hlonipho Dlamini, responsable du projet de lavage automobile du Fairview Youth Club. Environ six jeunes travaillent à la station de lavage automobile, une plate-forme de béton surélevée avec un bureau et un point d’eau. La station est financée par AMICAALL-Swaziland, grâce au soutien de l'Autorité nationale de lutte contre le VIH/SIDA (NERCHA, en anglais) et de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF). «Les jeunes bénévoles prennent en main leur avenir. Ils ont vu les dégâts du sida dans leur famille. Ils savent ce qui les attend s’ils ne se responsabilisent pas », a déclaré Rudolph Maziya, le coordinateur national de l’AMICAALL. La stratégie de Rudolph Maziya est simple: il envoie ses amis parler du club aux jeunes du voisinage, puis les jeunes viennent participer aux réunions qui se déroulent en musique et au cours desquelles un repas est distribué. Ces réunions permettent aux jeunes de rencontrer d’autres personnes dans un quartier où les activités ludiques destinées à la jeunesse sont rares. «Nous avons monté des troupes de théâtre qui jouent des pièces sur le VIH/SIDA ou qui invitent des personnes séropositives à parler de leur expérience. Ce n’est pas ennuyeux, on essaie de rendre le tout le plus vivant possible avec de la musique, de manière à ce que les personnes s’amusent tout en apprenant», a expliqué Doris Shongwe, qui organise les événements sociaux du club. Aimer et s’amuser, «à condition d’être responsable» La section du club à Mbabane, quant à elle, organise des réunions au cours desquelles les questions relatives au VIH/SIDA sont abordées sous un angle plus sérieux. «Chaque samedi, nous rassemblons la communauté d’un quartier avec laquelle nous parlons de dépistage, de traitement ARV, de nutrition. Les gens débattent des questions de santé, les débats peuvent être parfois très animés», a souligné Jabulani Simelane, chargé de coordonner les activités des pairs éducateurs. Grâce au financement de l’AMICAALL, les membres du club de théâtre d’Ezulwini, situé en banlieue de la capitale, ont pu monter des pièces de théâtre sur le VIH/SIDA. «Nous avons préparé un spectacle auquel a assisté un millier d’étudiants à Manzini. Le thème de la pièce était la vie des jeunes d’aujourd’hui, la pression exercée par les pairs, les pulsions sexuelles et amoureuses qui poussent les jeunes à avoir des relations sexuelles», a souligné Tony Bhembe, un jeune comédien de 20 ans. Les membres du club expliquent aux jeunes les risques qu’ils courent en ayant des rapports sexuels non protégés, «mais nous leur montrons aussi qu’ils peuvent toujours aimer et s’amuser à condition d’être responsables», a-t-il ajouté. Avec un taux d’environ 40 pour cent parmi la population adulte, le Swaziland affiche la plus forte prévalence du VIH/SIDA du monde. Ce petit pays enclavé a lancé une initiative nationale pour le volontariat des jeunes afin de combattre la propagation de l’épidémie. Le poste de frontière de Lavumisa, un endroit historiquement pauvre et principal lieu de passage entre le Swaziland et le port sud-africain de Durban, a été tout particulièrement touché par le VIH/SIDA. Les subventions du gouvernement distribuées par l’AMICAALL ont permis la construction de la première piscine municipale de Lavumisa. Des brochures sur le VIH/SIDA, la nutrition et les questions liées à la santé sont distribuées au cours des séances d’information. «Les jeunes sont disponibles et écoutent attentivement les moyens [qu’ils ont] pour se protéger contre le VIH/SIDA», a déclaré Thuli Magagula, un bénévole. Les jeunes proposent bénévolement leurs services et accomplissent diverses tâches au sein de la communauté. Certains d’entre eux se rendent dans des centres sanitaires. «Les familles qui ne peuvent pas s’occuper des malades en phase finale peuvent utiliser les services de Hope House (la maison de l’espoir)», a expliqué Sarah Dlamini, une des directrices de ce centre de prise en charge des patients séropositifs à Manzini. «Certains jeunes bénévoles sont des pairs éducateurs qui se servent de Hope House comme un atelier où ils peuvent mettre en application ce qu’ils ont appris». «Nous sommes venus pour nous occuper du potager, mais comme il n’y a pas assez de travail, nous nettoyons le lieu et nous parlons avec les patients. La plupart d’entre eux sont très seuls», a témoigné Sam Dube, un bénévole de 19 ans. Grâce à ce travail, Facilia Dube, la sœur de Sam, a dit avoir ‘bonne conscience’. «Le sida a un effet très destructeur, mais je me demande si nous ferions cela – apprendre et vivre cette expérience- si c’était pour autre chose que le sida. Le sida rapproche les gens, il leur dit qu’ils doivent grandir et se prendre en main.»

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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