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La pauvreté alimente la transmission du VIH de la mère à l’enfant

[Ethiopia] AIDS warning in Addis. Anthony Mitchell/IRIN
Un nourrisson allaité par sa mère séropositive a plus de risques d'être infecté au VIH que s'il reçoit des substituts alimentaires
Dans un pays pauvre et conservateur comme l’Ethiopie, essayer de prévenir la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant est un défi difficile à relever, l’allaitement maternel étant la règle. Les programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME) conseillent aux mères de remplacer le lait maternel par des substituts afin de réduire le risque de transmettre le virus à leur enfant au cours de l’allaitement. Dans les régions en proie à une pénurie alimentaire chronique, les laits de substitution ne sont pas toujours disponibles, et quand ils le sont, les femmes n’ont pas les moyens financiers de se les procurer. Amelework Tesema, une mère séropositive de 38 ans qui reçoit un traitement antirétroviral (ARV) à l’hôpital Zewditu d’Addis Abeba, la capitale, a confié qu’il lui était très difficile de nourrir son bébé. «Lorsque je suis venue à l’hôpital, les médecins m’ont convaincue de commencer un traitement», a-t-elle déclaré. «J’ai suivi leurs conseils et j’ai débuté le traitement, mais c’est un vrai casse-tête de trouver de la nourriture de substitution. Je n’arrive pas à nourrir correctement mon bébé, qui perd du poids. Je ne sais pas ce que je dois faire.» Selon une étude récente du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), entre 15 et 20 pour cent des enfants devenus séropositifs par transmission du virus de la mère à l'enfant sont infectés pendant la grossesse, 50 pour cent pendant l'accouchement et jusqu’à un tiers pendant l'allaitement maternel. Prévenir la transmission du virus pendant la grossesse et lors de l’accouchement consiste à administrer des médicaments antirétroviraux (ARV) à la mère et à l’enfant. En revanche, pour parvenir à combattre l’infection du VIH pendant l’allaitement maternel, il faut que la mère nourrisse son bébé avec du lait en poudre ou avec d’autres substituts, souvent trop chers pour les foyers éthiopiens. «La plupart des femmes des pays en développement ne peut acheter des substituts au lait maternel. De plus, elles ont un accès limité à l’eau potable qui est indispensable à la préparation et à la consommation de ces substituts», a expliqué le docteur Yohannes Leulseged, chef du service de PTME à l’hôpital Zewditu. Un nourrisson nourri artificiellement court plus de risques qu'un bébé nourri au sein de souffrir de malnutrition ou de mourir. Les mères séropositives doivent aussi s’occuper d’elles-mêmes «A cause de ces problèmes, de plus en plus d’enfants meurent du VIH/SIDA. On doit pouvoir avoir accès à un soutien et à des soins adaptés, dont la nutrition, si l’on veut trouver une solution à ces problèmes», a déclaré Mme Tesema. «Sinon, pour les mères séropositives, le traitement visant à combattre la transmission du virus de la mère à l’enfant ne présente que des inconvénients.» En outre, les activistes engagés dans la lutte contre le VIH soulignent la nécessité pour les femmes de commencer à prendre davantage soin d’elles-mêmes : elles seraient ainsi en assez bonne santé pour élever leurs enfants. «Les femmes séropositives qui décident de devenir mères ne s’occupent que de leurs enfants et oublient de s’occuper d’elles», a déclaré Anteneh Tsige, qui travaille avec Dawn of Hope (Lueur d’espoir), une ONG locale qui s’occupe des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Un grand nombre de femmes éthiopiennes craignent de refuser d’allaiter leurs enfants, car l’allaitement fait partie intégrante de leur culture. L’allaitement est un sujet difficile, car dans la culture éthiopienne, les femmes doivent allaiter leurs nourrissons, a-t-il expliqué. «Entre 10 et 15 pour cent des nourrissons qui n’ont pas été contaminés au VIH/SIDA pendant la grossesse ou lors de l’accouchement courent le risque de contracter le virus lors de l’allaitement – un taux qui varie selon la durée de l’allaitement», a ajouté M. Tsige. «Sur l’ensemble du pays, le traitement pose divers problèmes culturels, la PTME doit s’accompagner d’un soutien et de soins adaptés.» Le docteur Leulseged a expliqué que pour encourager les mères à débuter un traitement, l’hôpital organisait des séances d’information destinées aux femmes enceintes. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Plan d’urgence du président Bush contre le sida (Pepfar), les Nations unies et diverses ONG se sont alliés au gouvernement afin d’assurer que davantage de femmes enceintes bénéficient des services de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant en Ethiopie. A l’heure actuelle, l’Unicef lance des programmes PTME dans les villes de Dilla, Dire Dawa, Gondar et Jimma. Le Programme alimentaire mondial, quant à lui, distribue de la nourriture aux femmes enceintes et à leurs enfants de moins de deux ans qui participent à ces programmes, mis en place dans six villes d’Ethiopie. L’hôpital public Zewditu a lancé la PTME en 2003. Le docteur Leulseged a précisé que des programmes similaires avaient été mis en place dans trois autres hôpitaux de la capitale. Sur l’ensemble du pays, plus de 2 000 femmes en bénéficient «Jusqu’ici plus de 600 mères et enfants reçoivent gratuitement des traitements dans les hôpitaux de la ville», a déclaré le docteur Leulseged ; 150 mères et enfants recevaient un traitement dans les hôpitaux situés aux alentours d’Addis Abeba, une capitale de près de cinq millions d’habitants.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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