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L’espoir retrouvé pour des milliers de patients infectés au VIH/SIDA

[Ethiopia] Almaz Eshaw has been on ART for one year, and can finally take care of her children and home. [Date picture taken: 04/10/2006] Lea Westerhoff/IRIN
Les conversations communautaires permettent aux participants de partager leurs expériences et de se faire mieux accepter au sein de la société
En janvier 2005, le gouvernement éthiopien a lancé un programme de distribution gratuite de médicaments antirétroviraux (ARV) aux personnes vivant avec le VIH/SIDA. Un peu plus d’un an plus tard, cette initiative a permis de changer la vie de quelque 23 000 personnes. Au mois d’octobre dernier, Almaz Eshaw, une femme séropositive âgée de 35 ans et mère de trois enfants, a pu, pour la première fois depuis des mois, quitter son lit de sa petite maison en terre battue, située dans la banlieue d’Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie. Almaz Eshaw, qui mesure 1,60 mètres et pèse seulement 40 kg, est l’une des personnes qui bénéficient du programme mis en place par le gouvernement. «Les médicaments m’ont sauvé la vie», a-t-elle dit. «J’ai passé tellement de mois alitée, incapable de faire quelque chose. Maintenant, je peux de nouveau m’occuper de mes enfants, je peux les habiller pour qu’ils aillent à l’école, préparer à manger et m’occuper de la maison.» Elle sort deux boites de médicaments d’un sac en plastique placé sous son oreiller, elle doit prendre ces médicaments fabriqués en Inde deux fois par jour. Dekenera Getachew, une infirmière bénévole de l’ONG locale Hiwot HIV/AIDS Prevention Care and Support Organisation (HAPCSO), se rend trois fois par semaine chez Almaz Eshaw pour s’assurer que cette dernière suit correctement son traitement et pour l’aider à effectuer les tâches ménagères. «La différence entre avant [qu’elle ne commence le traitement] et maintenant est vraiment impressionnante», a souligné Dekenera Getachew. «Il y a encore quelques mois, je devais passer toutes mes journées auprès d’elle, la laver et la nourrir.» Selon le ministère éthiopien de la Santé, au moins 1,5 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA dans le pays et 285 000 ont besoin d’ARV. En 2005, lorsque le programme a débuté, 900 personnes avaient accès gratuitement aux ARV. En mars dernier, le ministère de la Santé a annoncé qu’il prévoyait de distribuer des ARV et des médicaments contre les infections opportunistes à 58 000 personnes d’ici le début du mois de juillet, puis à 100 000 patients avant la fin décembre et enfin à 200 000 personnes d’ici le mois d’août 2008. Ce programme de distribution gratuite d’ARV est financé en majeure partie par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Il reçoit également une aide financière du Plan d’urgence du président Bush contre le sida (Pepfar). Depuis le début de l’année, 126 hôpitaux ont pu proposer gratuitement des services de conseil et de dépistage volontaire du VIH ainsi que des services de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant. «Pour nous, cela est vraiment synonyme d’espoir», s’est réjouie Selamawit Gesamasanm, une infirmière travaillant pour HAPCSO, qui essaie de garantir aux plus démunis de la capitale l’accès gratuit aux ARV et aux soins à domicile. Autrefois, a-t-elle ajouté, «une dizaine de personnes mouraient chaque semaine. Désormais, une ou deux personnes meurent chaque mois». Dans le centre où travaille Selamawit Gesamasanm, dans le sud d’Addis Abeba, la capitale, 463 personnes ont été dépistées positives au VIH et 267 d’entre elles reçoivent gratuitement des ARV. En juillet dernier, dix personnes seulement avaient accès à ces médicaments contre le sida. «Il y a certainement encore beaucoup de personnes qui ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître leur statut sérologique et qui ont probablement besoin de suivre un traitement», a commenté Mme Gesamasanm. Mais il faut encore se battre contre la stigmatisation et les idées fausses, a-t-elle ajouté. «Un grand nombre de personnes ne réalisent toujours pas qu’elles ne sont pas condamnées parce qu’elles sont séropositives, qu’elles peuvent vivre avec le virus.» Le mari d’Almaz Eshaw, par exemple, refuse de connaître son statut. Il a arrêté d’avoir des rapports sexuels avec son épouse afin de se protéger contre le virus. Par chance, leur fille n’a pas été infectée au VIH/SIDA. Selon le gouvernement et l’Organisation des Nations Unies, près de la moitié des 77 millions d’Ethiopiens ont un accès limité aux services sanitaires. L’Ethiopie affichait un taux de prévalence du VIH/SIDA de 4,4 pour cent fin 2003, selon les Nations unies, et depuis 1986, au moins 900 000 personnes sont mortes du sida. En 2004, les Etats-Unis ont dépensé 43 millions de dollars en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA en Ethiopie, tandis que 61 millions de dollars supplémentaires ont été débloqués en 2005, dont la moitié a permis d’acheter des médicaments ARV. L’approvisionnement en ARV menacé «Sans ce programme, moins de cinq pour cent des personnes ayant besoin d’ARV auraient eu accès au traitement», a indiqué un travailleur humanitaire. Le traitement générique coûte environ 30 dollars par mois et par patient, mais près de la moitié des Ethiopiens vit avec moins d’un dollar par jour. «Le problème concerne la viabilité [du programme] à long terme. Lorsqu’un patient commence un traitement ARV, il doit le suivre à vie, mais à l’heure actuelle, le programme est financé uniquement jusqu’en 2009», a-t-il souligné. Certains se veulent plus optimistes «D’un point de vue éthique, il est impossible que les bailleurs de fonds disent qu’ils [doivent] arrêter de financer les ARV alors que la vie de nombreuses personnes en dépend», a affirmé un responsable des Nations unies, qui a requis l’anonymat. «En outre, les prix sont censés chuter à long terme, par conséquent les gens auront plus facilement accès aux ARV», a ajouté ce responsable. L’extrême pauvreté dans laquelle vit la plupart des Ethiopiens, la grave sécheresse qui sévit actuellement dans le sud et le sud-est du pays et l’insécurité alimentaire qui résulte de cette sécheresse sont autant d’obstacles qui entravent le succès de la distribution des ARV dans ce vaste pays. «Un important défi à relever concerne l’aspect nutritionnel : si vous donnez des médicaments à des gens sans leur proposer une alimentation adaptée, il peut se révéler très difficile de les faire venir dans les centres de traitement. Nous devons pouvoir leur proposer à la fois des médicaments et de la nourriture», a précisé le responsable onusien. «Un des principaux défis que nous devons relever est de parvenir à mettre en place un système efficace de suivi des patients», a conclu Negatu Mereke, responsable du bureau gouvernemental de prévention et de contrôle du VIH/SIDA. Selon les autorités éthiopiennes, le pays dispose actuellement de 658 centres de conseil et de dépistage volontaire du VIH mais d’autres sites doivent être créés afin d’atteindre les patients des zones rurales du pays.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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