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Le sud du pays mal équipé pour faire face au VIH/SIDA

[Sudan] First group of displaced Dinkas  arrive at a transit facility in Juba on 30 November 2005. UNICEF/Georgina Cranston
Some of the displaced Dinkas arrive at a transit facility in Juba on Wednesday.
Le Sud Soudan se relève lentement des 21 années de guerre civile qui l’ont privé d’accès aux services les plus basiques et se trouve confronté à la réalité du VIH/SIDA. Cependant, sa population est peu sensibilisée au VIH/SIDA et les services de prévention et de soins sont rares. Sheila Mangan, responsable de projet VIH/SIDA pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), basé à Juba, la capitale du Sud Soudan, redoute une ‘explosion’ du taux d’infection au VIH/SIDA dans la région, compte tenu de la faible sensibilisation de la population. «Il est difficile de disséminer de l’information au sein d’une population qui est en grande partie analphabète et qui ne possède ni radio ni télévision», a-t-elle indiqué. «Le sida est une maladie que personne ne croit pouvoir attraper.» Avec le retour de la paix dans la région, le commerce bat son plein avec les pays voisins comme la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya et l’Ouganda, dont les taux de prévalence du VIH/SIDA sont nettement supérieurs à celui du Sud Soudan. Il y a fort à craindre que cette reprise des échanges commerciaux ne s’accompagne d’une augmentation du taux de séroprévalence. L’accès aux préservatifs reste très limité dans la région et les professionnels de la santé doutent que la population soit équipée pour faire face à une éventuelle propagation de l’épidémie. Les résultats de diverses petites études menées au nom de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis la fin de la guerre, en janvier 2005, révèlent les défis que doit relever le gouvernement du Sud Soudan. Ainsi, dans la ville de Rumbeck, située à 520 km au nord-ouest de Juba, moins de quatre pour cent de la population adulte ont été capables de nommer deux méthodes de prévention du VIH/SIDA et seulement deux pour cent des personnes interrogées ont utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel. Dans la ville de Yei, localisée à moins de 100 km de la frontière ougandaise et qui affiche, selon le rapport de l’OMS de 2003, un taux de prévalence du VIH/SIDA de 2,7 pour cent, seule une personne sur quatre a indiqué utiliser un préservatif. Dans le sud du pays, les commerçants et les chauffeurs routiers se livrent à un commerce sexuel lucratif avec les vendeurs de thé locaux et les jeunes femmes démunies. A Juba, 10 pour cent des vendeurs de thé sont séropositifs. Le gouvernement du Sud Soudan met peu à peu en place une stratégie pour coordonner les activités de lutte contre le VIH/SIDA. Pratique de l’abstinence ou utilisation du préservatif ? S’inspirant de l’Ouganda, le Sud Soudan veut promouvoir l’abstinence jusqu’au mariage, la fidélité à un partenaire et l’utilisation du préservatif, une stratégie connue sous le slogan ABC qui a permis à l’Ouganda de faire chuter son taux de prévalence de plus de 20 pour cent à environ six pour cent. Cependant, des désaccords persistent pour savoir si l’accent doit être mis sur la pratique de l’abstinence ou sur l’utilisation du préservatif. «Je fais la promotion de l’abstinence», a pour sa part indiqué le docteur Agot Alier Leek, ministre de la Santé pour l’Etat de Jonglei. «Les communautés comme les nôtres ont été isolées pendant le conflit et l’illettrisme représente un problème majeur. De plus, une grande partie de la population n’a jamais entendu le mot ‘préservatif’. Par conséquent, promouvoir l’utilisation du préservatif prendra plus de temps que prôner l’abstinence», a-t-il expliqué. Sheila Mangan ne partage pas le point de vue du docteur Agot Alier Leek. «Lorsque les personnes ne disposent d’aucune information, vous devez commencer par leur indiquer ‘comment se protéger’ et dans ce cas, il est difficile de ne pas faire la promotion du préservatif», a-t-elle insisté. «De toute évidence, l’abstinence est le seul moyen de ne pas contracter le virus, mais vous ne pouvez aller à l’encontre des valeurs culturelles. En effet, traditionnellement, elles [les communautés du Sud Soudan] sont sexuellement actives avant le mariage, par conséquent la promotion de l’utilisation du préservatif est le message le plus adéquat», a précisé Mme Mangan. L’accès aux traitements Des services de soins et de prévention s’implantent lentement dans la région : en mars 2004, le premier centre de conseil et de dépistage volontaire a ouvert ses portes à Juba et près d’un millier de personnes ont été dépistées au VIH/SIDA, dont 216 ont été testées positives, a indiqué le docteur Félix Wani, responsable de la lutte nationale contre le VIH/SIDA. «Cela ne veut pas dire que le taux de prévalence moyen est de 21 pour cent», a-t-il nuancé. «La plupart des gens qui viennent se faire dépister au VIH ont perdu soit leur mari soit leur femme et ont des raisons de croire qu’ils sont infectés.» Le centre a également commencé à proposer des traitements antirétroviraux (ARV) à un nombre limité de patients. «Depuis le mois de janvier dernier, 80 patients ont été dépistés avec une charge virale élevée : 35 d’entre eux ont débuté un traitement», a expliqué Félix Wani. L’OMS a ouvert et gère trois sites de traitements ARV dans les villes de Juba, Wau et Malakal. Elle espère pouvoir ouvrir huit sites d’ici la fin de l’année. «Notre objectif est d’avoir 200 patients sous ARV à Juba, Wau et Malakal d’ici le mois de décembre prochain», a indiqué le docteur Patrick Abok, responsable de programme de lutte contre le VIH/SIDA auprès de l’OMS pour le Sud Soudan. Médecins Sans Frontières s’occupe également d’un centre de traitement dans la ville de Kajo Keji, située dans le sud-est du pays. Le docteur Patrick Abok a indiqué que l’OMS cherchait à étendre la distribution de traitements ARV dans des régions où le taux de prévalence du VIH/SIDA est potentiellement élevé, en commençant par les villes de Yambio, Yei et Mundri, toutes à proximité de la RDC et de l’Ouganda. Les programmes éducatifs voient également le jour. Par exemple, une campagne de sensibilisation dans le Sudan Mirror, l’un des plus importants hebdomadaires de la région, a été lancée grâce au soutien du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). De son côté, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme s’est engagé à verser 8,8 millions de dollars américains, sur une période de deux ans, au Sud Soudan, via le Pnud.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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