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Les tests de dépistage de routine : pas aussi simple qu'il y paraît

[Botswana] The Tebelopele logo. IRIN
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Les tests de dépistage au VIH de routine, désormais proposés dans tous les centres sanitaires, font craindre aux activistes du Botswana une remise en question du droit des patients à la confidentialité et à un consentement éclairé. Le Botswana, un pays enclavé d’Afrique australe, dispose de tous les ingrédients pour faire face à l'épidémie : une direction politique, une utilisation idéale des ressources existantes et une stratégie de traitement. Cependant, la peur de la stigmatisation demeure un frein majeur à la lutte contre le sida, poussant les personnes séropositives à attendre d'être très malades avant de chercher un traitement. Du coup, après avoir réalisé que les projets visant à proposer des traitements antirétroviraux (ARV) risquaient d’échouer à moins que davantage de personnes ne se fassent dépister au VIH/SIDA, le Botswana a décidé de proposer des tests de dépistage de routine dans l’ensemble des centres sanitaires du pays. Selon les estimations des responsables sanitaires, 35 pour cent des 1,7 millions de Botswanais connaîtront leur statut sérologique d’ici deux ans. Pourtant, la mise en place de ces tests de dépistage de routine a été difficile, a indiqué à PlusNews le docteur Howard Moffat, directeur de l’hôpital Princess Marina de Gaborone, la capitale du Botswana. L’hôpital Princess Marina est le seul hôpital de référence du sud du pays : souvent débordé, son personnel est habitué aux longues files d’attente. Pourtant il a fallu trouver le temps de mettre cette nouvelle initiative de dépistage en route. «Nous devons répertorier chacun de nos malades, c’est un travail difficile car nous avons beaucoup de patients … Comme nous le faisons avec tous nos patients, nous leur expliquons le test que nous voulons leur faire. S’ils ne se sentent pas prêts, ils peuvent refuser, mais en règle générale, ils acceptent de se faire dépister», a commenté le docteur Moffat. Cependant, à l'image d'autres activistes engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA, Christine Stegling, la directrice du Réseau du Botswana pour la loi et l’éthique (Botswana Network of Law and Ethics, Bonela), ne partage pas le point de vue du docteur Moffat et a demandé au gouvernement l'adoption de mesures plus strictes afin de surveiller ce programme de dépistage de routine. Peu après son lancement, Bonela a demandé la tenue d’une rencontre entre toutes les parties concernées au motif que le gouvernement n'était pas parvenu à mener une campagne d'information pour le grand public. Bonela a indiqué avoir reçu plusieurs plaintes de la part de patients : certains avaient reçu très peu d'informations tandis que d'autres ignoraient qu'ils avaient été dépistés au VIH/SIDA avant de recevoir leurs résultats sérologiques. David Ngele, un des premiers Botswanais à avoir révélé publiquement sa séropositivité, s’est également montré sceptique, doutant de la «qualité du conseil offert aux personnes qui se soumettent à un test de dépistage de routine». Il a néanmoins reconnu que l'initiative a permis de «normaliser» les tests de dépistage du VIH/SIDA, comme en témoigne le grand nombre de personnes qui se sont faites dépister depuis la mise en place de l'initiative. «C’est très utile car les personnes se font dépister à temps [et] elles peuvent ainsi recevoir l'aide nécessaire avant que leur condition ne se détériore», a-t-il souligné. Selon Christine Stegling, bien qu’il soit important que les personnes connaissent leur statut, elles doivent avoir le droit de refuser de faire le test de dépistage du VIH/SIDA si elles ne se sentent pas prêtes. La plupart des Botswanais a tendance à obéir aux infirmières et aux médecins, sans poser de question, a-t-elle ajouté. «A Bonela, nous pensons que les patients doivent être informés, ils apprendront ainsi qu'ils ont le droit de refuser de faire le test de dépistage du VIH/SIDA. Les patients doivent également disposer d’une information pertinente qui les aide à faire des choix avertis», a expliqué Christine Stegling. Bien qu’il n’ait reçu aucune information avant de faire son test de dépistage, Bakang Kgwaane, un maçon botswanais, a reconnu que la découverte de sa séropositivité lui avait été bénéfique. En 2001, Bakang Kgwaane est tombé malade: il n’arrêtait pas de tousser, ses pieds étaient enflés, il avait perdu du poids. Il avait donc été forcé d’arrêter de travailler. Il souffrait de tuberculose et a été admis à l'hôpital Bamalete Lutheran, où on lui a conseillé de se faire dépister au VIH/SIDA. «Je souffrais énormément. Les médecins ont appelé ma sœur. Elle a accepté et comme je souffrais, j'ai cédé», a-t-il dit. «Lorsque les résultats ont indiqué que j'étais séropositif, j’ai cru que le monde entier s'effondrait. Pour être honnête avec vous, je n’étais pas vraiment préparé à recevoir les résultats. Mais ils étaient là, je n'avais pas le choix.»

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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