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Les religieux s’engagent contre la stigmatisation

The main mosque at dusk is brightly lit during the annual pilgrimage, Touba, Senegal, 31 March 2005. Touba is a holy city established in 1887 by Sheikh Ahmaudou Bamba Mbacke, a muslim mystic and founder of the mouride brotherhood. IRIN
Des centaines de responsables religieux ont été sensibilisé par leurs pairs contre les méfaits de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA, un pas jugé décisif par la Coordination des réseaux de religieux d’Afrique de l’Ouest et du centre. Baba Matta, responsable de cette coordination régionale, a conduit la caravane de leaders religieux, de personnes vivant avec le VIH/SIDA et de journalistes, qui est arrivée samedi dans la capitale du Nigeria, après un mois de voyage à travers six pays d’Afrique de l’Ouest, de la Mauritanie en passant par le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. “Nous avons eu beaucoup d’échanges avec nos pairs et avec les populations”, a expliqué à PlusNews M. Matta. “Nous avons rencontré des gens qui avaient des conceptions erronées sur l’épidémie, mais la glace est brisée et les leaders religieux prendront désormais la défense des personnes discriminées”. Il a notamment été demandé aux leaders musulmans d’exiger de leurs fidèles qu’ils reversent une partie de la Zakat -- l’aumône que doivent donner les fidèles aux indigents et aux malades -- aux personnes vivant avec le VIH/SIDA, a-t-il ajouté. M. Matta a raconté que certains responsables religieux lui avaient confié qu’ils allaient réhabiliter ceux qu’ils avaient chassé de chez eux, de leur mosquée ou de leur église, parce qu’ils étaient infectés au VIH/SIDA. Partis le 4 décembre de Nouakchott, les cinq véhicules de la caravane, la première du genre en Afrique de l’Ouest, se sont arrêtés devant le centre de conférence d’Abuja, à la veille de l’ouverture de la 14e Conférence internationale sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (Cisma), dédiée, cette année, aux jeunes et à la famille. “La stigmatisation et la discrimination alimentent l’épidémie de sida et les grandes questions qui l’entourent”, a dit le président de la Cisma, l’activiste des droits de l’homme Femi Soyinka samedi, alors qu’il recevait les voyageurs. “Je vois en votre action un avenir meilleur pour l’Afrique”. L’Afrique de l’Ouest abrite la majorité des 150 millions de musulmans que compte le continent africain. C’est aussi en Afrique subsaharienne que l’Eglise catholique connaît sa plus forte progression, selon le Vatican. Pour de nombreux activistes de la lutte contre le sida, il est nécessaire que les responsables religieux s’impliquent davantage dans les campagnes de sensibilisation pour encourager les fidèles à être plus attentifs aux consignes de prévention. “Pour promouvoir le dépistage, il faut combattre la stigmatisation”, a expliqué Houssein ould Sid’Ahmed, le président d’Espoir et Vie, l’une des principales associations de personnes vivant avec le VIH/SIDA en Mauritanie et membre de la caravane. “C’est parce que les gens ont peur d’être rejetés par leur famille, leurs collègues ou leur entourage, qu’ils ne veulent pas aller se faire dépister au VIH”, a-t-il expliqué. “Au contraire, ils peuvent être amenés à se venger et du coup continuer à répandre leur virus.” "Quelqu’un qui est bien accepté par la société est quelqu’un de responsable”, a conclu M. Sid’Ahmed. Baba Matta a insisté sur les importants progrès accomplis ces dernières années par les communautés religieuses d’Afrique de l’ouest, particulièrement en Mauritanie, dans le combat contre les idées reçues et les préjugés attachés à la pandémie. “Parce que les jeunes d’aujourd’hui sont imperméables au discours des religieux, parce qu’ils ne nous craignent plus, il nous faut promouvoir le préservatif”, a raconté M. Matta, qui se dit ‘expert en sensibilisation’ depuis que l’agence américaine de développement (Usaid) utilise son savoir-faire pour convaincre ses pairs. Le projet Aware de l’Usaid, basé au Ghana, a financé la caravane à hauteur de 300 000 dollars, avec la participation des pays visités. “J’appelle toutes les sommités religieuses à choisir le moindre mal : le préservatif ou la maladie, car il y a une sourate qui dit qu’ ‘entre deux maux, il faut choisir le moindre’”, a-t-il expliqué. “Croyez-moi, la sexualité n’est plus une pierre d’achoppement, la porte est désormais ouverte.”

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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