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Des orphelins séropositifs aux petits soins

[Kenya] Sister Tresa Joseph who works at Nyumbani children's home, Nairobi. IRIN
Sœur Tresa Joseph s'occupe de 94 enfants au centre Nyumbani de Nairobi.
Les six jeunes enfants déjeunant au foyer de Nyumbani à Nairobi, la capitale kényane, semblent être en aussi bonne santé que n’importe quel autre enfant de leur âge. Pourtant, tous ont été abandonnés à la naissance car ils étaient séropositifs. «Les enfants sont abandonnés à cause du stigma attaché au VIH/SIDA. Les membres des familles refusent souvent de venir à leur secours lorsque les enfants sont des orphelins du sida», a expliqué Sœur Mary Owen, la sous-directrice de Nyumbani, à un groupe de visiteurs de British Airways, l’un des partenaires du foyer. Nyumbani, qui veut dire «maison» en Kiswahili, a ouvert ses portes en 1992 dans le but exclusif de s’occuper d’orphelins séropositifs ou des enfants vulnérables qui ont été abandonnés par leurs parents. «Nous avons actuellement 94 enfants dans le foyer» a dit Sœur Tresa Joseph. «Nous sommes entièrement dépendants des dons, nous avons besoin de 15 000 à 25 000 dollars par mois pour financer tous nos projets». Des dizaines de milliers d’enfants à Nairobi ont perdu leurs parents à cause du VIH/SIDA et la plupart n’a que peu ou pas du tout de soutien familial ou d’assistance médicale. C’est cette réalité qui a poussé le Père Angelo D’Agostino, affectueusement surnommé «D’Ag» à fonder le foyer. Tous les enfants sont séropositifs à leur arrivée au foyer, mais comme ils sont porteurs des anticorps de leur mère durant les premières années de leur vie, c’est parfois une «fausse» séropositivité. Beaucoup ne développent jamais la maladie et seront plus tard testés négatifs. Le foyer garde les enfants séropositifs et leur fournit un soutien nutritionnel, psychologique et scolaire, de même que des médicaments antirétroviraux (ARV) permettant de prolonger leur espérance de vie. Les enfants dépistés négatifs lors de l’évaluation définitive de leur statut sérologique sont envoyés dans d’autres orphelinats ou sont adoptés. «Beaucoup de nos bébés et de nos enfants ont été adoptés par des gens venant d’aussi loin que les Etats Unis, l’Italie, les Pays-Bas», a expliqué Sœur Joseph. «Quant à ceux qui sont infectés, nous veillons sur eux jusqu'à ce qu’ils aient complété leur cursus scolaire et appris un métier qui leur permet d’être autonomes». Le foyer possède une crèche pour les plus petits et envoie les autres enfants dans quatre écoles primaires de la ville. Jusqu'en 2003, date à laquelle Nyumbani a gagné un procès contre le gouvernement, les enfants étaient interdits de scolarisation dans les écoles publiques, où l’éducation est moins chère, en raison de leur statut sérologique. «Avant le procès, nous devions envoyer les enfants dans des écoles privées, qui étaient extrêmement chères pour nous», a expliqué Sœur Joseph. Nyumbani s’efforce de recréer l’atmosphère d’un vrai foyer, les enfants vivant dans des «familles» et dans des «cottages». Ils ont des «mères» qui prennent soin d’eux et appellent le Père D’Agostino «Papa». Nyumbani essaye de donner aux enfants la possibilité de mener des existences aussi normales que possible, mais de temps en temps, lorsque l’un d’eux décède, tous se rappellent de la gravité de leur maladie. «Récemment, nous avons perdu Samuel. Cela faisait quelques semaines qu’il était malade et malgré tous les efforts de l’équipe médicale, il est décédé», a déclaré Protus Lumiti, l’administrateur principal de Nyumbani. «Ça a été un coup dur pour les enfants. Ils avaient non seulement perdu un ami proche, mais les plus âgés se sont posés des questions sur leur propre condition». Augmenter la portée de l’assistance Depuis ses débuts, Nyumbani a grandi et il fournit maintenant des soins de santé à base communautaire à des milliers d’orphelins séropositifs vivant dans les bidonvilles de Nairobi. En 1998, avec l’aide du gouvernement américain, le foyer a ouvert le «Lea-Toto» -- «élever les enfants» en Kiswahili --, qui fournit une aide et des soins de santé aux enfants séropositifs et leurs familles. Les enfants reçoivent un appui nutritionnel et médical et, depuis deux mois, des traitements ARV. «Nous nous occupons actuellement de 2 000 enfants séropositifs habitant dans les bidonvilles et de leurs familles; environ 300 sont sous ARV», a expliqué Sœur Joseph. «Nous les suivons dans cinq centres de santé pour nous assurer qu’ils prennent correctement leurs médicaments.» Nyumbani a également un laboratoire très équipé, qui peut effectuer les tests de dépistage au VIH et traiter de nombreuses infections. Il fournit également des services à d’autres laboratoires dans les hôpitaux du Kenya. En outre, la construction d’un ‘Village de Nyumbani’, dans le district de Kitui à environ 250 km à l’est de Nairobi, est actuellement en cours. Cette communauté aidera les orphelins et les personnes âgées laissés pour compte lorsque leurs parents ou leurs enfants meurent d’infections liées au VIH/SIDA. «Jusqu’à présent, le village compte 32 maisons, plusieurs points de forage et des puits peu profonds. Kitui est très aride et le village a besoin de davantage d’eau» a estimé Sœur Joseph. Une fois achevé, le village pourra prendre en charge et nourrir un millier d’enfants séropositifs, à qui sera fourni le logement, les soins de santé, les conseils, l’éducation et une formation professionnelle. Pour assurer sa viabilité, une ferme laitière et d’autres programmes pour créer des revenus sont prévus. Les autorités locales ont donné le terrain et des partenaires basés aux Etats Unis et en Italie ont appuyé financièrement le projet. Le programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA, Onusida, a estimé que quelque 1,2 millions de Kenyans vivaient avec le virus en 2003 ; 100 000 d’entre eux étaient des enfants. Quelques 650 000 enfants sont orphelins du sida au Kenya.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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