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Un système d’alerte pour garantir l’utilisation des financements

Global Fund to fight HIV/AIDS Malaria and Tuberculosis Logo. Global Fund
Pour s’assurer de la bonne utilisation de ses subventions, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme vient de se doter d’un système d’alerte précoce censé permettre une résolution rapide et sans dommage pour les populations des problèmes rencontrés par les Etats emprunteurs. Ce mécanisme, baptisé ‘système d’alerte et de réponse rapide’ (EARS en anglais, pour ‘Early Alert and Response System’), a pour but d’éviter aux pays bénéficiaires d’être privés de financement si des anomalies dans la gestion ou l’utilisation des fonds étaient découvertes par le Fonds mondial. Il a été présenté officiellement à huit pays d’Afrique de l’ouest et du centre (Nigeria, Ghana, Liberia, Sierra-Leone, Gambie, Cameroun, Sao Tome et Principe et Guinée Equatoriale) lors d’une rencontre de trois jours qui s’est terminée vendredi à Abuja, la capitale du Nigeria. Pour les responsables du Fonds, les difficultés rencontrées par les Etats bénéficiaires des subventions doivent être identifiées le plus tôt possible, afin d’éviter la suspension de l’aide et de préserver la crédibilité de l’organisme international de financement. En janvier dernier, la Guinée a ainsi eu à subir les foudres du Fonds mondial qui avait interrompu ses subventions pour la lutte contre le sida et le paludisme, faute de justifications de l’utilisation des 1,3 millions de dollars accordés entre décembre 2003 et septembre 2004. Bien que le Fonds continue de demander des ‘éclaircissements’ à Conakry, les problèmes se sont aplanis et l’on souhaite, de part et d’autre, éviter que cela ne se reproduise. «Les partenaires [des Etats bénéficiaires des fonds] disposent d’un certain nombre de critères pour identifier les éventuels problèmes», a expliqué à PlusNews Mabingue Ngom, responsable de l’Afrique de l’Ouest et du centre au Fonds mondial. «Une fois que les problèmes sont identifiés, le Fonds mondial prend contact avec le pays concerné», a ajouté M. Ngom. «Si les problèmes se confirment, un partenaire est alors choisi pour aider le pays à les résoudre : cela ne sert à rien de donner un avertissement s’il n’y a pas de processus d’accompagnement». Ces problèmes peuvent aller d’un manque de transparence dans la gestion des fonds à des difficultés de gestion des achats et des stocks (de médicaments, de moustiquaires, etc) en passant par une non-utilisation des ressources allouées ou des retards dans les demandes de paiement. Selon M. Ngom, la mise en place officielle du EARS, qui existait de manière informelle, aurait déjà permis au Fonds de ‘demander des éclaircissements’ à certains pays ouest-africains, qui en ont été informés. Le Nigeria, le troisième pays le plus touché au monde en terme de nombre de personnes infectées, en fait partie, selon le Fonds mondial qui n’a pas souhaité donner plus de détails. Les partenaires doivent faire preuve de bonne volonté Pour ses responsables, le bon fonctionnement de ce mécanisme repose en grande partie sur la bonne volonté des partenaires des Etats, qu’ils s’agissent des organismes internationaux ou bilatéraux, des ONG, de la société civile ou du secteur privé. «Pour que le système fonctionne, il faut donc un partenariat fort et suffisamment actif», a insisté M. Ngom. «En tant qu’organisme de financement, notre rôle est de mettre l’argent à disposition des pays et de leurs partenaires, qui ont ensuite le mandat, les moyens et la responsabilité de mettre en œuvre les programmes», a-t-il ajouté. «Notre rôle n’est pas de régler les problèmes, mais nous pouvons faciliter leur résolution», a-t-il insisté. Ce rôle, certains partenaires ont également des difficultés à l’assumer. Sous couvert d’anonymat, l’un d’eux, présent à la réunion d’Abuja, a admis que des pays avaient des difficultés, et que celles-ci étaient clairement identifiées. «Mais personne ne veut prendre la responsabilité de les dénoncer», a expliqué ce partenaire. «On a déjà vu des réunions où tout le monde fait semblant de ne pas comprendre pourquoi ça ne marche pas». Parmi les problèmes fréquemment cités par ceux qui travaillent avec les Etats figurent notamment l’absence de volonté politique pour une mise en oeuvre des programmes, une forte corruption ou encore des conflits d’intérêt entre différents responsables. Pourtant, selon M. Ngom, la mobilisation de nouvelles ressources pour la lutte contre ces épidémies et la réussite des programmes en cours dépendent de la capacité de tous à «faire leur travail et à prendre leurs responsabilités». Entre sa création en 2001 et mai 2005, le Fonds a accordé près de 2,4 milliards de dollars de financement à 125 pays, dont 56 pour cent ont été consacrés à la lutte contre le VIH/SIDA. L’Afrique sub-saharienne a reçu plus de 60 pour cent de ces subventions. Selon les projections de l’organisme, les besoins en financements pour lutter contre les trois épidémies seront de 3,5 milliards de dollars en 2006 et de 3,6 milliards en 2007. Au terme d’une rencontre dans la capitale britannique les 5 et 6 septembre dernier, les bailleurs de fonds se sont engagés à verser quatre milliards de dollars au Fonds mondial, des ressources qui ne couvrent pas tous ses besoins financiers. «On ne peut pas demander aux bailleurs de fonds de tenir leurs promesses de financement et d’intensifier leurs efforts si nous ne pouvons pas prouver que l’argent déjà versé est utilisé de manière correcte et effective», a plaidé Mabingue Ngom. «Il ne faut pas que la mobilisation des ressources échoue à cause d’arguments tels que ‘On ne savait pas’», a-t-il conclu. «On ne pourra plus dire ‘On ne savait pas’».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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