Bien identifier les personnes et les groupes qui ont besoin d’être informés sur le VIH/SIDA, c’est la nouvelle stratégie nationale de communication pour le changement de comportement préconisée en Côte d’Ivoire par les acteurs de la lutte contre l’épidémie.
Au terme d’une étude de quatre mois, menée entre février et juin 2005 grâce à l'appui technique d'experts du centre de communication Johns Hopkins Bloomberg, des plans d'intervention stratégique à mener d’ici 2008 ont été proposés mercredi aux autorités ivoiriennes, aux prises avec un taux de prévalence estimé à sept pour cent de la population adulte.
Les auteurs de l’étude préconisent de s’adresser en priorité à des groupes cibles dont les comportements sexuels seraient particulièrement à risque, contrairement à ce qui a été fait pendant les deux premières décennies de la lutte contre le sida en Côte d’Ivoire et qui consistait en des campagnes de masse et de mobilisation communautaire.
L’étude indique que le taux de nouvelles infections chez les jeunes est passé de 18 pour cent en 1997 à 25 pour cent en 2005. Ces populations, qui représentent 22 pour cent de la population du pays, sont souvent pauvres, oisifs, immatures, mais sexuellement actifs, ont précisé les auteurs du rapport. Ils représenteraient 70 pour cent des nouvelles infections au VIH.
Les femmes, un autre public cible, représentent 46 pour cent des cas de sida notifiés. Elles sont souvent peu instruites et pauvres ; elles sont plus vulnérables que les hommes et infectées plus tôt par le VIH.
Quant aux militaires, dont 14 pour cent étaient séropositifs en 1997, et aux enseignants, ils sont devenus socialement influents et financièrement autonomes dans un pays frappé par près de trois ans d’un conflit civil qui a considérablement appauvri la population.
Selon les résultats de l’étude, la campagne de communication pour un changement de comportement devra être orientée vers les personnes les plus vulnérables -- comme les jeunes, les femmes, les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées -- ; celles qui présentent de hauts risques d’infection comme les professionnels du sexe, les soldats, les conducteurs de camion, les enseignants et les personnes vivant avec le VIH ou celles qui sont affectées d’une quelconque manière par l’épidémie.
Depuis des mois, les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA en Côte d’Ivoire s’inquiètent de la propagation alarmante de l’épidémie, notamment dans les villes de l’intérieur tenues à l’écart des campagnes nationales de sensibilisation et de prise en charge.
Selon des responsables du projet RetroCI, un programme américain financé par le Centre pour le contrôle et la prévention des infections (CDC, Centers for Disease Control and Prevention), alors que le taux d’infection était plus élevé dans les grands centres urbains qu’en zone rurale, c’est désormais l’inverse dans certaines petites villes de l’intérieur.
Avant septembre 2002, quand une rébellion armée a fait irruption dans le nord du pays, coupé en deux depuis, les taux d’infection étaient de 5,6 pour cent en zone rurale et de 9,5 pour cent en zone urbaine. Mais à l’intérieur du pays les villes affichent maintenant des taux de prévalence d’au moins 11 pour cent, bien au-dessus de la moyenne nationale estimée à sept pour cent, selon Retroci.
“La pauvreté engendrée par la guerre est la cause principale de la propagation de l’épidémie”, avait dit Marcellin Ayé à PlusNews en mars dernier. “Les jeunes filles de 15 à 20 ans se livrent à la prostitution clandestine qui rend difficile la lutte contre le sida.”
Selon le programme John Hopkins, le taux de séroprévalence parmi les professionnelles du sexe en Côte d’Ivoire atteindrait 28 pour cent en 2005.
Une vaste enquête nationale devrait bientôt être rendue publique, selon les autorités interrogées par PlusNews cette semaine, qui permettra de déterminer les conséquences du conflit sur la population d’un pays où l’on compte un million de déplacés, une augmentation des comportements sexuels à risque et une aggravation des problèmes économiques.
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