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Tenter de limiter la circulation du VIH en temps de paix

[Sudan] Certain IDP's, such as children, shall be entitled to protection and assistance required by their condition and to treatment which takes into account. Marcus Prior/WFP
Les femmes et leurs enfants, déplacés par les conflits, sont les plus exposés au risque d’infection,
Les mouvements de populations que pourraient entraîner la fin de la guerre civile dans le sud du Soudan et la persistance d’autres conflits à l’ouest font craindre une hausse du taux d’infection au VIH. Certains acteurs de la lutte contre le sida y voient cependant une opportunité de limiter l’épidémie, qui touchait, en 2003, 2,6 pour cent de la population adulte, selon l’Onusida, le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA. Le taux de prévalence dans ce pays désertique est relativement bas comparé à celui de certains de ses voisins comme le Kenya, dont 6,7 pour cent de la population sont infectés par le virus, et le Tchad, qui affiche un taux d’infection de 4,8 pour cent. Des responsables d’organisations de lutte contre le sida au Soudan craignent que ce taux n’augmente en raison de la fin des conflits civils qui ont ravagé le sud du pays pendant plus de deux décennies et de ceux qui secouent aujourd’hui la région du Darfour, à l’ouest. Selon un rapport publié par le Programme des Nations Unies pour le développement, PNUD, au début du mois, l’épidémie de VIH/SIDA dans le sud du Soudan est passée à une phase généralisée, c'est-à-dire que le taux de prévalence dans cette partie du pays dépasse les cinq pour cent de la population sexuellement active. Or les activistes ont souligné que de larges mouvements de population étaient à prévoir dans le sud après la signature, en janvier dernier, d’un accord de paix entre le régime de Khartoum et la rébellion du sud. La guerre civile a déplacé des millions de personnes à travers le Soudan et en a fait fuir des centaines de milliers d’autres vers des pays voisins. Ainsi, plus de 500 000 Soudanais vivent en Ouganda, en Ethiopie et au Kenya, selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). De nombreux déplacés souhaitent maintenant rentrer chez eux. Certains d’entre eux ont trouvé refuge dans des pays où le taux de prévalence du VIH est plus élevé qu’au Soudan. «Avec l’accord de paix, il va y avoir des mouvements de population importants, [notamment] du nord vers le sud», a expliqué Musa Bungudu, le coordinateur d’Onusida au Soudan. «Nous pourrions avoir un gros problème». Une opportunité pour limiter la propagation de l’épidémie Paul Spiegel, responsable du programme VIH/SIDA pour le HCR, a reconnu le risque potentiel d’une augmentation des infections dans le sud du Soudan, mais à fortement recommandé qu’on ne tire pas de conclusions hâtives en ce qui concerne la prévalence au sein des groupes de personnes rentrant chez eux. «Alors qu’il est vrai que les populations affectées par les conflits et les réfugiés ont un risque d’infection plus élevé -- en raison des violences sexuelles subies et du bouleversement des services de santé -- cela ne signifie pas nécessairement qu’ils sont plus infectés», a souligné M. Spiegel. «Il faut compter avec la prévalence du VIH dans la région d’origine, le taux d’infection des populations qui entourent les réfugiés et le temps que les réfugiés ont passé dans les camps», a-t-il précisé. De plus, a noté M. Spiegel, le risque accru d’infection au VIH lors d’un conflit peut être atténué par la mobilité réduite des réfugiés et leur plus grande sensibilisation au VIH/SIDA grâce à des programmes d’éducation mis en place dans les camps de réfugiés, et auxquels ils n’auraient pas forcément eu accès dans leur région d’origine. La conseillère régionale sur le VIH/SIDA de l’organisation britannique ‘Save the Children’, Rena Geibel, a confirmé que le taux de VIH/SIDA parmi les populations touchées par un conflit n’était pas uniforme. «Dans l’est de la République démocratique du Congo, la violence sexuelle est tellement répandue qu’aujourd’hui la région affiche un taux d’infection plus élevé que celui de l’ensemble du pays», a-t-elle expliqué. En revanche, a ajouté Mme Geibel, les conflits chroniques en Sierra Leone, en Angola et dans le sud du Soudan ont maintenu les infections au VIH à un taux inférieur à ce qu’il aurait été en temps de paix. Ainsi, au lieu de percevoir le retour des réfugiés soudanais comme un risque potentiel d’augmentation des infections au VIH dans le sud du Soudan, Mme Geibel et M. Spiegel préfèrent le voir comme une opportunité. «Devant le manque d’informations et de structures sanitaires fonctionnant correctement dans le sud du Soudan, ceux qui rentrent chez eux – et qui ont été prévenus des risques, certains ayant même reçu une formation de travailleurs de la santé ou d’infirmiers -- pourraient [au contraire] aider à limiter la propagation de l’épidémie dans cette partie du pays», a expliqué Mme Geibel. M. Bungudu a exhorté les responsables politiques, les ONG et autres organisations à s’impliquer davantage dans le combat du Soudan contre l’épidémie du VIH/SIDA. Les institutions gouvernementales à travers le Soudan sont en effet de plus en plus conscientes du problème et ont initié des programmes de sensibilisation sur le VIH/SIDA. «J’ai vu les officiers militaires montrer à leur soldats comment utiliser un préservatif», a dit M. Bungudu. Une lutte difficile pour un pays aussi immense Mais selon certains experts locaux de la santé, même si les pharmaciens possèdent des provisions de préservatifs, ils les gardent sous le comptoir et ne les donnent qu’aux hommes qui semblent être mariés. Les ministères de l’Education de base et de l’Enseignement supérieur ont mis en place un programme dans les écoles primaires et secondaires, pour apprendre très tôt aux élèves les risques des rapports sexuels non protégés, a-t-il ajouté. Le ministère de la Religion, lui, encourage les communautés musulmanes et chrétiennes à discuter des mesures préventives avec leurs fidèles. Le directeur adjoint du Programme national de lutte contre le sida, Mohammed Siddig Abdelgadir, a applaudi l’engagement des ministères et des organisations dans leurs tentatives de limiter la propagation du virus du VIH/SIDA. Mais il redoute que cela ne soit pas suffisant. «Le problème est que le territoire soudanais est immense [2,5 millions de km2] et que sa population est disséminée», a t-il dit. «Nous n’avons pas de systèmes de surveillance adaptés, de systèmes de suivi, pas de centres de santé adéquats et pas assez de moyens financiers». En réponse à ces problèmes, l’Onusida encourage les dirigeants à parler davantage en public et essaye d’accroître l’accès aux traitements. L’organisme onusien s’efforce également d’atteindre les personnes déplacées dans les camps et les zones rurales, et d’encourager les Soudanais vivant avec le VIH à s’impliquer dans l’information, l’éducation et l’assistance aux autres personnes infectées. «Ils disent que le propriétaire d’une maison sait où se trouve la fuite, plus que n’importe qui d’autre, alors ce sont eux qui sont les plus aptes à éduquer les autres», a souligné M. Bungudu. «Le Soudan a une opportunité formidable [de maintenir un taux d’infection] peu élevé, particulièrement avec le retour de la paix», a-t-il ajouté. «Mais c’est aux Soudanais de prendre leurs responsabilités et d’enrayer la propagation du virus».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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