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Les conseillers communautaires font changer les choses

[Zimbabwe] The 19-year-old girl on the left cares for herself, her two siblings, and her older sister's three children in Harare, Zimbabwe. Her parents and older sister died of AIDS. UNICEF/Giacomo Pirozzi
Zimbabwe has more than a million orphans
Afin d’atténuer l’impact psychologique et social de l’épidémie de VIH/SIDA, des communautés du Zimbabwe se prennent en main et forment des conseilleurs pour accompagner les personnes vulnérables à travers le pays. Jusqu’à récemment, il était inconcevable pour Mildred Mutumwapavi, 48 ans, habitant le district de Zaka, de parler ouvertement du VIH/SIDA dans sa communauté -- encore moins de rendre visite et de soutenir les personnes qui vivent avec le virus ou qui sont affectées d’une quelconque manière par la pandémie. Mais son attitude a changé car elle a désormais une formation de conseillère communautaire et un travail, dans le district de Zaka, à quelques 370 km au sud est de la capitale, Harare. «Il était tabou de parler du VIH/SIDA, mais il était encore plus difficile de parler aux personnes infectées ou affectées par la maladie. C’était comme si vous aviez peur que la maladie vous colle à la peau. Souvent, vous pouviez voir des amis ou des membres de votre famille dépérissant, en deuil et seuls. Mais vous ne pouviez rien faire. Vous gardiez vos distances», a expliqué Mme Mutumwapavi à PlusNews. «Mon coeur allait vers les enfants – je savais qu’ils souffraient après avoir perdu leurs parents. Parfois, je pouvais leur donner quelques légumes de mon jardin, mais je me rendais compte que ce n’était pas assez – ils avaient besoin de quelqu’un à qui parler. Le deuil pouvait durer plusieurs années, mais je ne savais pas comment m’adresser à eux», a-t-elle raconté. «Ce n’est que lorsque j’ai entendu parler de la formation de conseiller que j’ai su que cela pourrait tout changer», a-t-elle ajouté. Cette initiative communautaire unique de l’unité sida et tuberculose du ministère de la Santé et de l’Aide à l’enfance, appuyée par le Fond des Nations unies pour l’enfance (Unicef), ciblera 50 000 ménages dans sa première phase. Contrairement à la plupart des programmes, lancés en milieu urbain et par des professionnels du conseil, cette initiative fonctionne avec des gens qui sont membres de la même communauté, qui se connaissent bien et sont toujours disponibles les uns pour les autres. Alleta Makotore, qui travaille au sein de la division conseil et dépistage au ministère de la Santé, a affirmé que cette méthode novatrice d’assistance était le chaînon manquant entre les communautés et les structures publiques de santé. «Le VIH/SIDA a crée une multitude de défis pour nos communautés ; cet appui permettra de les soulager en fournissant une oreille attentive à ceux qui ont été durement affectés par l’épidémie», a-t-elle expliqué. Jusqu’à maintenant, 30 000 conseillers ont été formés. «Responsabiliser les communautés et leur donner les compétences dont elles manquent cruellement est la clé du travail que fait l’Unicef au Zimbabwe… La pair-éducation dans le domaine du VIH/SIDA est un pas gigantesque, qui fournir un service essentiel aux populations», a déclaré le docteur Festo Kavishe, le représentant de l’Unicef à Harare. Les travailleurs communautaires offriront des conseils sur un grand nombre de problèmes touchant les enfants et les adultes, comme la violence domestique et les abus sexuels, le conseil volontaire et le dépistage, la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, le deuil et d’autres questions liées au VIH/SIDA. «Toutes les semaines, je conseille au moins cinq ou six clients qui vivent avec le virus et deux ou trois cas de violence domestique», a dit Mme Mutumwapavi. Les conseillers travaillent en collaboration avec la chefferie traditionnelle de leur communauté et la police. Maxwell Jaji, un conseiller du district de Buhera, a remarqué combien la vie de leurs interlocuteurs peut changer grâce à eux. Il a souligné que dans les communautés zimbabwéennes, les hommes étaient sensés être forts et souffraient souvent en silence sans recevoir d’assistance. Mais la plupart des hommes se sentaient à l’aise et faisaient appel à lui plutôt qu’à ses collègues de l’autre sexe. «Parfois les clients viennent et ils ont [juste] envie de mourir; c’est seulement après avoir parlé avec eux qu’ils retrouvent le courage de vivre. C’est bon de sentir que vous avez fait quelque chose pour les ramener à la vie», a commenté M. Jajii. Le Zimbabwe possède le quatrième taux d’infection au VIH le plus élevé au monde avec 160 000 enfants orphelins d’un de leurs parents en 2005. «Personne ne remet en cause le défi auquel le Zimbabwe –et beaucoup de pays de l’Afrique australe- fait face», a déclaré le docteur Kavishe de l’Unicef. «Les gens ont besoin d’apprendre les uns des autres comment se protéger, comment affronter la stigmatisation et, comme dans ce programme, comment soutenir ceux qui sont déjà touchés par le virus. C’est seulement de cette manière que le VIH/SIDA pourra être combattu».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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