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Les migrants laissés pour compte dans la prévention du VIH

[South Africa] Communal farmers in eastern Free State have no water or fodder for their cattle. IRIN
There are 7,000 outstanding land claims still to be settled by the government
Toujours en mouvement, à l’affût d’opportunités de travail, les saisonniers agricoles d’Afrique australe sont laissés pour compte dans la lutte contre le VIH/SIDA, peu d’actions étant entreprises pour limiter la propagation du virus dans un environnement pourtant très risqué. Selon une étude réalisée par l’Organisation internationale des migrations (OIM) dans la région qui longe la frontière entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, les conditions de travail précaires de ces saisonniers les rendraient très vulnérables au VIH/SIDA. Ainsi, dans les provinces du Limpopo et du Mpumalanga, en Afrique du Sud, les travailleurs agricoles étrangers, des hommes pour la plupart, sont originaires du Mozambique. Ils sont hébergés dans des fermes le temps que dure leur contrat et ils se déplacent régulièrement. «Leur statut juridique précaire les empêche d’avoir accès aux services publics, de crainte d’être expulsés. De plus, les travailleurs migrants doivent supporter d’être séparés de leur famille [...] et endurer le stress psychologique lié aux risques et à la précarité de la migration. Enfin, ils expriment le besoin fondamental d’être acceptés et de se distraire, ce qui peut les conduire à avoir des expériences sexuelles à risque», a expliqué le rapport de l’OIM. Selon les chercheurs, les comportements sexuels à risque entre hommes et femmes vivant dans des fermes sont monnaie courante, et «l’incidence des relations multiples est exceptionnellement élevée». D’après Barbara Rijks, chargée de programme VIH/SIDA pour l’OIM, cela est dû au caractère saisonnier de ce type d’activité : pendant la période des récoltes, par exemple, les saisonniers affluent, ce qui conduit à un important brassage sexuel chez les travailleurs agricoles. Ces rapports sont généralement de nature commerciale, notamment entre les hommes employés de façon permanente et les saisonnières. «Lorsque les saisonnières commencent à arriver au début de la saison des récoltes, “la pièce est bondée [...] et les travailleurs permanents viennent les observer. Ils choisissent celles qui sont jolies, les emmènent avec eux et les hébergent chez eux. Certains en emmènent parfois deux ou trois », peut-on lire dans le rapport. Les jeunes femmes ne sont pas «passives», puisqu’elles ciblent précisément les hommes qui ont des emplois bien rémunérés dans la ferme. En donnant leur corps, elles obtiennent la garantie d’être nourries, payées et de recevoir «de jolies choses». Faute de «mesures de lutte contre le VIH/SIDA visant spécifiquement les travailleurs agricoles et les migrants», ceux-ci savent peu de choses sur le virus, ce qui laisse libre cours à un grand nombre de fausses croyances sur la maladie, selon le rapport. «Là où ces populations travaillent, elles n’ont pas accès régulièrement aux programmes d’information, alors les gens commencent à parler entre eux, ce qui finit par alimenter les idées reçues », a révélé à PlusNews Mme Rijks. Selon le rapport, beaucoup d’entre eux croient entre autres que le sida est une infection curable et non pas mortelle. Cette idée fausse, selon le rapport, est susceptible de donner à beaucoup de travailleurs une fausse impression de sécurité. Parmi les personnes interrogées, beaucoup pensaient que les préservatifs propageaient le virus et ne devaient donc pas être utilisés. Bien qu’on ne trouve pas souvent de préservatifs sur place, près de 93 pour cent d’entre eux savaient qu’ils pouvaient en obtenir dans les cliniques et les hôpitaux publics. Néanmoins, Mme Rijks a observé que peu d’entre eux les utilisaient : 55 pour cent des hommes interrogés ont déclaré utiliser le préservatif «parfois» et seuls quatre pour cent des hommes et des femmes affirmaient l’utiliser «à chaque fois». Inévitablement, les travailleuses agricoles sont les plus vulnérables au VIH/SIDA puisque leur connaissance du virus est plus limitée et qu’elles ont davantage tendance à avoir des relations sexuelles à risque. Selon l’OIM, les raisons socioéconomiques de la vulnérabilité des travailleurs agricoles ne sont pas souvent prises en compte. «La vie de ces travailleurs est une lutte quotidienne à tous points de vue. Dès lors, le VIH/SIDA leur apparaît comme une menace lointaine, parmi tant d’autres auxquelles ils doivent faire face au jour le jour», ont observé les chercheurs. Les conditions de vie et de travail dans les fermes devraient être améliorées et les travailleurs et les propriétaires terriens sensibilisés au VIH, selon les auteurs de l’étude. «Il est impératif de mettre les agriculteurs de notre côté. Il ne faut pas qu’ils soient perçus comme les “méchants”», a déclaré Mme Rijks. «Ils doivent comprendre pourquoi il est important d’améliorer la santé de leurs travailleurs». Le rapport de l’OIM, en anglais pdf Format

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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