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Les antirétroviraux sont encore trop chers -- MSF

Drugs. World Vision
Using ARVs to prevent HIV infection is another technique being developed.
Tandis que les prix des médicaments de première ligne continuent de baisser, les nouveaux antirétroviraux (ARV) peuvent coûter jusqu’à 12 fois plus cher en Afrique subsaharienne, selon un rapport publié par Médecins sans frontières (MSF). Les formules pédiatriques sont également plus coûteuses que les antirétroviraux pour adultes : traiter un enfant pendant un an peut coûter jusqu’à 816 dollars américains, alors que la même trithérapie pour adultes ne coûte que 182 dollars. Selon Martha Darder, la porte-parole de MSF en Afrique du Sud, une telle situation pourrait réduire le nombre de patients sous antirétroviraux (ARV), des médicaments susceptibles de prolonger leur espérance de vie. En outre, si ces prix ne diminuent pas rapidement, le gouvernement sud-africain devra accroître considérablement le budget qu’il consacre aux ARV au cours des prochaines années. Les antirétroviraux de première ligne sont administrés au début du traitement. Par la suite, lorsque les patients commencent à développer une résistance à ces médicaments, on leur en prescrit de «deuxième ligne». En Afrique du Sud, peu de séropositifs ont développé une résistance, le programme de traitement venant juste d’être lancé. A Khayelitsha, une commune située près de la ville du Cap, l’un des programmes de traitement antirétroviral de MSF, financé par des fonds privés, a montré que seuls 12 pour cent des patients qui avaient commencé le traitement il y a trois ans avaient besoin de passer aux médicaments de deuxième ligne. Toutefois, selon le rapport, de plus en plus de séropositifs vont inévitablement développer une résistance aux médicaments de première ligne. Selon MSF, le coût prohibitif des médicaments de deuxième ligne s’explique principalement par l’absence de concurrence dans ce secteur. Il en va ainsi du Kaletra, un cocktail coûteux d’antirétroviraux (lopinavir et ritonavir) prescrit en Afrique du Sud dans le cadre du traitement de deuxième ligne : seuls les laboratoires Abbott, une société pharmaceutique internationale, le fabriquent aujourd’hui. Un générique équivalent au Kaletra est en cours de production mais il n’a pas encore été approuvé. «S’il n’y a pas de concurrence entre les sociétés pharmaceutiques, les prix restent élevés», a déclaré Darder, avant d’observer que le gouvernement était tenu de garantir la concurrence sur le marché des ARV. Les génériques ont permis de réduire les prix de la plupart des antirétroviraux de première ligne, qui sont passés de 10 000 dollars en 2000 à tout juste 150 dollars par patient et par an en juin 2004. MSF a toutefois précisé que ces prix n’étaient pas pratiqués dans tous les pays en raison de brevets empêchant certains de ces pays d’avoir accès aux génériques. «Nous attendons du gouvernement qu’il contraigne les sociétés pharmaceutiques à autoriser les fabricants de produits génériques à produire les médicaments prescrits dans le cadre du traitement de deuxième ligne», a dit à PlusNews Gordon Mthembu, le président de la branche de Treatment Action Campaign (TAC), un groupe de lutte contre le sida, dans la province du Gauteng. La différence de prix considérable qui existe entre ces types de médicaments s’explique également par l’adoption, cette année, de la réforme de la loi indienne sur les brevets. Membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMS), l’Inde a dû modifier sa loi sur les brevets pour la rendre conforme à l’Accord sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Selon la réforme, l’Inde, qui fait partie des plus grands producteurs mondiaux de médicaments génériques, doit désormais reconnaître (et donc payer) les brevets de ces médicaments. Ce système pourrait permettre au détenteur d’un brevet d’être le seul producteur de son nouveau médicament et d’en fixer le prix. Selon MSF, le prix de certains médicaments brevetés demeure très élevé pour les pays en voie de développement. De nombreuses sociétés pharmaceutiques ne réduisent pas leurs prix pour les consommateurs des pays aux revenus intermédiaires, tels que l’Afrique du Sud, le Swaziland ou la Namibie. MSF a toutefois précisé qu’il existait quelques exceptions à ces restrictions imposées en fonction des revenus de chaque pays : Gilead et Bristol-Myers Squibb, deux géants de l’industrie pharmaceutique, ont récemment décidé d’appliquer leur politique de prix réduits à certains pays aux revenus intermédiaires et GlaxoSmithKline propose désormais ses produits à prix réduits dans tous les pays bénéficiaires de l’aide du Fonds mondial. Néanmoins, il existe un autre obstacle à l’accès aux traitements : les sociétés pharmaceutiques ne commercialisent pas toujours tous leurs antirétroviraux dans les pays qui peuvent prétendre à une réduction des prix. D’après le rapport, MSF aurait eu des difficultés à acheter des médicaments à prix réduits pour ses programmes de traitement antirétroviral. Dans bien des cas, même dans les pays les plus pauvres du monde, tels que le Mozambique ou le Cambodge, l’organisation a dû importer une partie de ses médicaments de pays voisins. Le rapport reproche aux sociétés pharmaceutiques de rendre «trop complexe» l’achat de médicaments à prix réduits. Les produits à prix réduits du laboratoire Roche, par exemple, doivent être commandés à partir de Basel, en Suisse, et payés en francs suisse, une exigence particulièrement difficile à satisfaire pour les pays en voie de développement. Le rapport de MSF

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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