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Localiser les personnes séropositives expulsées par les autorités

[Zimbabwe] Household goods are thrown out as a family complies with instructions
to demolish a cottage marked illegal in Epworth (5 July 2005). IRIN
Thousands of urban families were relocated to rural areas
En bordure d’une décharge de la périphérie de Gwanda, à 130 kilomètres au sud de Bulawayo, la deuxième ville du pays, Mtshumayeli Ndebele, 45 ans, aide Sithandekile, sa femme manifestement souffrante, à se rapprocher d’un feu qui achève de se consumer. Tous deux sont séropositifs. Le couple fait partie d’une douzaine de personnes débarquée sur le site par la police lorsque cette dernière a fermé le camp de transit de Hellensvale. Le camp, mis en place par une coalition d’organisations humanitaires à 40 kilomètres au nord de Bulawayo, servait de refuge à des centaines de familles jetées à la rue après la décision controversée du gouvernement de sévir contre les constructions illégales et les marchés informels dans les zones urbaines. Cette grande opération de « nettoyage » lancée en mai et censée faire baisser la criminalité dans les quartiers périphériques des grandes villes a déjà privé d’un toit quelque 370 000 personnes, selon plusieurs organisations humanitaires. Mtshumayeli et sa femme ont raconté qu’ils ont reçu pour seule instruction des autorités l’ordre de se débrouiller seuls pour retourner dans leur zone rurale d’origine. Mais les Ndebele n’ont aucun endroit où retourner en zone rurale, et pour aggraver les choses, leur expulsion les a forcés à abandonner leur traitement antirétroviral (ARV). « Chaque mois, nous allions chercher nos médicaments à l’hôpital de Mpilo [à Bulawayo], et tout semblait aller mieux pour nous, mais nous ne pouvons plus le faire puisque nous avons été obligés de partir », a dit Mtshumayeli à PlusNews. « Nous sommes maintenant à plusieurs kilomètres [de l’hôpital] et nous n’avons pas l’argent pour le transport », a-t-il dit. « Alors, c’est comme si nous attendions juste de mourir ». Pointant sa femme du doigt, il a ajouté : « Elle dit qu’elle a mal partout, et elle n’a pas pu dormir les quatre derniers jours que nous avons passé ici ». De très nombreux patients séropositifs qui ont dû interrompre leur traitement suite à l’opération de « nettoyage » lancée par le gouvernement se trouvent dans des situations de détresse similaire après avoir été déplacés de force vers des zones rurales du Zimbabwe. Des experts de la santé ont prévenu que beaucoup d’entre mourraient certainement prématurément dans les campagnes à cause du manque de médicaments contre le sida et de nourriture appropriée. Selon les statistiques officielles, le Zimbabwe a l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés du monde, près de 21 pour cent des 11 millions d’habitants que compte le pays sont infectés au VIH. Quelque 4 500 décès liés au sida sont recensés chaque semaine et seuls 6 000 patients reçoivent des ARV. Par ailleurs, le pays se débat dans de graves problèmes de pénuries alimentaires et la sécheresse qui frappe de nombreux pays de cette région de l’Afrique australe a fait chuter la production agricole de 50 pour cent. Les organisations humanitaires estiment que jusqu’à quatre millions de personnes, essentiellement dans les zones rurales, auront besoin d’aide alimentaire cette année au Zimbabwe. Cette semaine, des organisations confessionnelles humanitaires ont annoncé qu’ils avaient réussi à retrouver quelques patients séropositifs et que des projets étaient en cours pour s’assurer que ces patients reçoivent une aide alimentaire, des ARV et un soutien dans leurs nouvelles communautés. « Nous sommes profondément préoccupés par la détresse de ces personnes, particulièrement celles infectées au VIH », a dit le pasteur Albert Chatindo, de l’une de ces organisations. « Les médicaments de base ne sont déjà pas disponibles dans les cliniques rurales, ce n’est même pas la peine de parler des ARV ». Selon Chatindo, il a été convenu que ces organisations allaient « fournir [à ces patients] une assistance alimentaire tandis que les médecins de la communauté religieuse se sont portés volontaires pour leur rendre visite et suivre leur situation. Nous leur distribuerons aussi des médicaments si nous arrivons à les financer ». Chatindo a dit que les églises à Bulawayo étaient prêtes à nourrir des centaines de personnes qui ont été transférées du camp de transit d’Hellensvale et abandonnés dans différents districts ruraux du Matabeleland, une vaste région du sud-ouest du Zimbabwe. Selon Vickey Hawkins, porte-parole de l’organisation Médecins sans frontières, son organisation est prête à fournir des ARV aux personnes déplacées, mais les retrouver n’était pas une tâche aisée. « Le problème est que nous ne savons pas où trouver les personnes qui ont besoin d’aide, dans la mesure où elles sont maintenant éparpillées sur tout le territoire », a dit Hawkins. « Mais nous avons pris en charge celles qui ont été réinstallés à Tsholotsho [dans le nord du Matabeleland] et elles reçoivent maintenant des traitements », a-t-elle ajouté. Elle a souligné que MSF avait lancé un programme pour soigner les infections opportunistes liées au VIH dans le camp d’Hellensvale, mais que ce dernier avait été brusquement interrompu lorsque le gouvernement a annoncé la fermeture officielle du camp et de tous les autres camps de transit du pays. Selon des officiels de l’hôpital Mpilo, la plupart des 1 300 patients inscrits sur les listes de l’hôpital ne s’est pas présentée pour le suivi médical au cours des dernières semaines.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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