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Le VIH/SIDA, une menace sérieuse pour les communautés de pêcheurs

Map of Uganda IRIN
Uganda map
Une étude menée récemment par les autorités ougandaises a révélé un taux de prévalence du VIH/SIDA alarmant au sein des communautés de pêcheurs, ce qui constitue une véritable menace pour le secteur de la pêche. La pêche, une activité particulièrement lucrative en Ouganda, a généré plus de 100 millions de dollars de recettes pour le pays en 2004. Or selon le rapport, ce secteur, qui représente 12 pour cent du produit intérieur brut de l’Ouganda et près de 20 pour cent de ses exportations, pourrait connaître une baisse de productivité liée à l’impact du VIH/SIDA. « Les maladies chroniques et la mort privent [les pêcheurs de leurs] moyens de subsistance et [de leurs] revenus, nuisent à leurs capacités, et réduisent leur productivité. Elles constituent une menace à la pérennité du secteur de la pêche, à la lutte contre la pauvreté et à la croissance économique », a analysé le document. L’étude menée en 2004 concernait 21 communautés vivant sur les rives des lacs George, Edward, Albert, et Albert Nile, situés à la frontière congolaise et au bord du lac Victoria, qui s’étend sur les territoires ougandais, kenyan et tanzanien, en Afrique de l’Est. Le nombre de cas de VIH/SIDA enregistrés avant la fin de l’année 2002 indique que les districts situés sur les rives du lac Victoria présentent les taux de prévalence les plus élevés de tout le pays. Selon l’étude, « 24 pour cent des pêcheurs du lac Albert étaient séropositifs [en 2004], tandis que le taux de prévalence était seulement de quatre pour cent dans les villages agricoles des alentours ». A Kasenyi, un village situé sur les rives du lac George, « 81 pour cent des habitants qui ont pu avoir accès à un service de conseil et de dépistage volontaire (VCT) en 2004 ont été testés positifs », ont relevé les auteurs de l’étude. Selon Dick Nyeko, commissaire ougandais chargé de la pêche, le VIH/SIDA pourrait réduire la production de poisson « si les pêcheurs devenaient trop faibles pour pêcher et pour transmettre leur savoir-faire ». Nyeko a en outre observé que les produits de la mer, qui constituent une nourriture abordable pour les 17 millions d’habitants les plus pauvres, sur les quelque 25 millions que compte l’Ouganda, sont le pilier de la sécurité alimentaire dans le pays. Plus de 300 000 tonnes de poisson sont produites chaque année, et cinquante pour cent des protéines animales consommées par la population proviennent des produits de la mer. Selon un représentant des autorités en charge de la lutte contre le VIH/SIDA, la plupart des communautés de pêcheurs vivent regroupées dans des localités isolées. « Cet [isolement] les empêche d’avoir accès aux services de base », a expliqué le professeur John Rwomushana, directeur de recherche et de développement de la qualité pour la Commission nationale de lutte contre le sida. « Ils n’ont pas accès à l’eau potable, ne peuvent pas bénéficier de soins médicaux et ne disposent pas de toilettes. Tout cela les rend vulnérables à la maladie ». L’étude montre une recrudescence du nombre de pêcheurs qui choisissent de pêcher en eaux peu profondes. Beaucoup de pêcheurs semblent en effet être devenus trop faibles pour pêcher en haute mer, une tâche qui demande trop d’efforts physiques. « Les poissons se reproduisent en eaux peu profondes. Si les activités de pêche sont concentrées dans ces eaux, à long terme, cela aura un impact désastreux sur l’état du peuplement piscicole. Si les pêcheurs sont malades, cela nuira à la pérennité du secteur de la pêche », s’est-il inquiété. Selon M. Rwomushana, le gouvernement utilise actuellement ces statistiques pour dresser une cartographie des régions touchées que tous les protagonistes concernés pourront consulter en vue de réduire l’impact du VIH/SIDA sur le secteur de la pêche. Cette initiative, dirigée par le ministère de l’Agriculture, de l’industrie animale et de la pêche, ainsi que par la Commission nationale de lutte contre le sida et d’autres services, vise à réduire la transmission du VIH, qui menace la productivité et la pérennité des ressources piscicoles. Le programme contribuera également à résoudre d’autres problèmes qui affectent les communautés lacustres : celles-ci ne disposent pas d’infrastructures routières ni de centres médicaux, et n’ont pas accès à l’éducation, ni à l’eau potable et à l’électricité. L’étude a montré, par exemple, qu’aucune des communautés vivant sur les rives des lacs Kyoga, George et Edward n’avait accès à l’eau potable, et que les épidémies de choléra et de dysenterie étaient monnaie courante. Or, les hôpitaux les plus proches se trouvent à quelque 67 km de là. Pour s’y rendre, il faut prévoir jusqu’à six heures de route. En Ouganda, le secteur de la pêche emploie jusqu’à 700 000 habitants, et 1,2 millions de foyers en dépendent complètement ou en partie. Le taux global de prévalence du VIH/SIDA en Ouganda a chuté, passant de près de 20 pour cent, à la fin des années 1980, à un peu plus de six pour cent en 2004. Toutefois, selon les estimations du programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, la maladie reste la première cause de décès chez les Ougandais âgés de 15 à 49 ans.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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