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L’ouest bientôt doté de centres de prise en charge des séropositifs

[Cote d'Ivoire] Many public buildings have been abandoned in the north since war broke out in 2002. IRIN
Many public buildings have been abandoned in rebel territory
L’organisation humanitaire Médecins sans frontières veut offrir des traitements antirétroviraux gratuits aux personnes vivant avec le VIH/SIDA dans l’ouest ivoirien, une région en conflit très affectée par l’épidémie et les infections sexuellement transmissibles. Dans les prochaines semaines, les populations des villes de Man et de Danané, sous contrôle de l’ex-rébellion armée, et de Bin Houyé, en zone gouvernementale, se verront offrir par MSF, et pour la première fois, conseils, dépistage volontaire et médicaments antirétroviraux, selon l’un des responsables de l’organisation médicale. A l’image du pays, l’ouest de la Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis septembre 2002 et les activités de MSF se partagent entre les villes de Danané, tenue par les Forces nouvelles, et Bin Houyé. Au milieu, une bande de plusieurs dizaines de kilomètres de large, dite ‘zone de confiance’, est surveillée par les 10 000 casques bleus de l’Onuci et de la force française Licorne. Pour répondre aux besoins de santé du demi-million de personnes qui vivent dans cette région, MSF conduit des programmes depuis 2003 dans ces zones en conflit, suppléant ainsi à l’effondrement des structures de santé et à la fuite du personnel médical après le déclenchement de la guerre civile. Dans l’ouest, les hôpitaux et les dispensaires ont été abandonnés, pillés ou détruits et l’approvisionnement en matériel médical et en médicaments a cessé, selon MSF qui espère démarrer rapidement ce programme de traitement et de dépistage du VIH. “Nous venons de terminer la formation des conseillers et nous pourrons commencer le dépistage dès que le programme national de lutte contre le sida nous donnera son feu vert”, a dit à PlusNews Martin Sloot, le chef de mission de la branche néerlandaise de MSF. “Nous espérons pouvoir commencer cet été (juillet-septembre)”, a-t-il ajouté. Le projet est le fruit d’une collaboration avec la branche belge de MSF, qui travaille à l’hôpital de Man, et la branche néerlandaise, qui gère l’hôpital de Danané ainsi qu’une clinique mobile pour les villageois qui habitent de part et d’autre de la ligne de front. Sloot a dit que l’hôpital de Danané sera équipé pour accueillir des patients infectés par le VIH et souffrant de tuberculose, la première maladie opportuniste des personnes vivant avec le sida. “Nous l’appelons ‘salle de consultations des maladies chroniques’ afin d’éviter toute stigmatisation”, a-t-il expliqué. Sloot a ajouté que les antirétroviraux seront offerts gratuitement aux personnes qui en ont besoin, contrairement au programme national qui vend les ARV à 5 000 francs CFA, soit environ dix dollars, par trimestre et par personne. Les patients qui vivent à l’intérieur du pays doivent rejoindre la capitale économique Abidjan, dans le sud du pays, pour se procurer les médicaments. Mis à part les deux dispensaires permanents soutenus par le ministère de la Santé et les cabinets de médecins traditionnels, il n’existe pas de services sanitaires pour les 350 000 habitants de Danané autres que ceux offerts par les équipes de MSF à l’hôpital de référence ou dans les cliniques mobiles hebdomadaires qui se déplacent dans la région. Or, selon l’étude rendue publique en avril, MSF craint une prévalence élevée au VIH dans cette zone “étant donné que les consultations d’IST (Infections sexuellement transmissibles) représentent plus de 20 pour cent des consultations pour adultes et que la totalité des cas d’IST est loin d’être soignée”. Les IST et les grossesses précoces inquiètent particulièrement MSF qui signale que 13 pour cent des femmes qui ont accouché en juillet 2004 avaient moins de 16 ans. Ces jeunes filles représentent 14 pour cent des cas de chirurgie obstréticale d’urgence. “Vu l’effondrement des services sanitaires et le niveau démesuré des besoins, ces jeunes femmes ont peu d’endroits où aller pour obtenir un traitement contre les IST et encore moins pour bénéficier d’informations ou de prévention”, explique MSF. “Cela entraîne inévitablement une augmentation des cas de VIH/SIDA parmi les jeunes.” Seul le sang utilisé dans les transfusions est dépisté au VIH par le laboratoire de l’hôpital de Danané, qui utilise des tests de dépistage rapide appelés TDR. Ces TDR sont extrêmement sensibles et donc considérés comme peu fiables pour un diagnostic concluant. Ils révèlent néanmoins que 17 pour cent du sang utilisé pour les transfusions est positif au VIH, selon MSF. “Même si nous n’avons pas de données fiables, ces chiffres sont suffisamment élevés pour nous permettre de dire : nous devons faire quelque chose”, a dit Sloot. Le taux de prévalence du VIH/SIDA en Côte d’Ivoire est l’un des plus élevés d’Afrique de l’Ouest. Les autorités l’estiment officiellement à sept pour cent, mais une nouvelle étude actuellement en cours sur l’ensemble du territoire devrait révéler des chiffres plus alarmants, notamment dans le nord et l’ouest du pays.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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