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Les activistes dénoncent le coût de l’accès aux traitements

[Nigeria] Mary Ashie left, and Mohammed Farouk both people living with HIV/AIDS holds up placards as they protest outside the AIDS Alliance Nigeria office in Lagos. George Osodi/IRIN
Pressure is mounting on the government to provide free treatment
Selon des activistes de la lutte contre le VIH/SIDA, de nombreux Nigérians renonceraient à recevoir un traitement antirétroviral qui prolongerait leur espérance de vie en raison du coût élevé de l’accès au programme national subventionné par le gouvernement. Une coalition de 11 associations et organisations humanitaires, dont l’ONG médicale Médecins sans frontières (MSF) et des représentants de séropositifs, a affirmé que le prix de 1 000 nairas (7,50 dollars américains) que les patients doivent verser chaque mois en échange des antirétroviraux (ARV) est trop élevé pour de nombreux Nigérians. Les patients pris en charge par le gouvernement doivent également s’acquitter du prix des analyses médicales qui permettent de surveiller l’évolution de leur état général, du traitement des infections opportunistes ainsi que de leur propre transport vers les centres de santé, ce qui reviendrait à un coût moyen de 1 000 nairas par jour, selon MSF. «Parmi les milliers de patients sous traitement antirétroviral au Nigeria, beaucoup ne peuvent assumer de tels frais», ont déclaré les membres de la coalition dans une pétition conjointe adressée au président Olusegun Obasanjo le 8 avril, mais communiquée aux journalistes la semaine dernière. Les activistes demandent à Obasanjo d’annuler ces coûts supplémentaires. «Si les personnes vivant avec le VIH doivent payer pour obtenir un traitement, elles devront vendre leurs biens et économiser sur l’éducation, la nourriture et d’autres besoins essentiels», a indiqué la pétition. Selon les activistes, les patients sont contraints, pour des raisons financières, d’interrompre la prise de médicaments ou de limiter le nombre d’analyses médicales exigées dans le cadre du traitement. Les autorités nigérianes ont étendu leurs objectifs de 100 000 à 250 000 personnes sous traitement ARV d’ici mi-2006, grâce au soutien financier du Fonds mondial, de la Banque mondiale et du plan d'urgence du Président américain contre le sida (Pepfar) qui participent à hauteur de plus de 300 millions de dollars au programme de prise en charge du Nigeria. En rendant obligatoire cette contribution individuelle au traitement, le gouvernement nigérian espérait ainsi prolonger la durée de vie du programme national de traitement subventionné, une politique mal perçue par les activistes de la lutte contre l’épidémie. Selon eux, cela constitue un obstacle majeur aux efforts entrepris pour limiter la progression du virus et ils exigent que le programme de traitement soit entièrement gratuit, notamment pour les populations les plus démunies. «Le gouvernement a décidé que chaque patient devait payer 1 000 nairas. Seul le manque de volonté des hommes politiques empêche que cette décision soit annulée», a déclaré Pat Matemilola, le président du Réseau des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Nigeria et porte-parole de la coalition. «La pauvreté et le VIH ne peuvent être dissociés. La pauvreté contribue à la progression du virus. Compte tenu de cela, il est clair que la situation des pauvres vivant avec le sida ne peut qu’empirer», a-t-il ajouté. Matemilola a exprimé sa déception face à l’attitude d’Obasanjo et d’Eyitayo Lambo, le ministre de l’Education, qui n’ont ni l’un ni l’autre répondu à leur pétition pour la mise en place d’un traitement gratuit. Contacté par PlusNews, le gouvernement n’a pas souhaité réagir sur ce sujet. Selon Tobias Luppe, responsable de la campagne de MSF pour l’accès universel aux médicaments essentiels au Nigeria, il est possible de fournir des traitements gratuitement ainsi que le prouve le programme MSF de soins et d’assistance qui assure une prise en charge complète des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Cette initiative originale, conduite depuis août en partenariat avec le département national de santé publique de Lagos, permet d’offrir gratuitement aux patients un dépistage, des conseils, des soins, un soutien nutritionnel et des ARV au cœur de l’hôpital général de la capitale économique du Nigeria. Selon Luppe, parmi les 800 patients pris en charge par le programme, 330 personnes suivent un traitement ARV. «Au Nigeria, les traitements ne posent pas nécessairement de problèmes financiers. C’est surtout une question de politique», a expliqué Luppe. «Le gouvernement nigérian n’est pas pauvre. C’est le peuple qui l’est.» Plus de 70 pour cent de Nigérians vivent avec moins d’un dollar par jour, selon les statistiques officielles. Le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA au monde après l’Afrique du Sud et l’Inde. Selon les estimations du gouvernement, cinq pour cent de la population (plus de 126 millions d’habitants) auraient contracté le virus. Quelque 500 000 personnes doivent impérativement accéder aux médicaments ARV pour prolonger leur espérance de vie et améliorer leur état de santé global, selon MSF. Pourtant, moins de 15 000 sont actuellement sous traitement.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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