L'Ethiopie doit relever plusieurs défis majeurs pour venir à bout de l'épidémie du VIH/SIDA selon un rapport publié mercredi à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, par le plan d'urgence du président américain contre le sida (PEPFAR).
«La priorité est d'aider les hommes et les femmes à dépasser la stigmatisation et le déni», a dit le rapport, qui fait le bilan de la première année du programme quinquennal lancé en Ethiopie en 2004.
En plus de la stigmatisation et de la discrimination déjà très ancrées au sein de la société éthiopienne, la pauvreté des services sanitaires et le manque d'eau et d'électricité dans certaines régions sont considérés comme des contraintes majeures dans la lutte contre la pandémie.
«Avec 1,6 million de personnes infectées, l'Ethiopie est le cinquième pays le plus touché au monde en nombre de personnes vivant avec le VIH, ce qui constitue un sérieux problème», a dit à PlusNews Aaron Snipe, le coordinateur du PEPFAR en Ethiopie.
«Nous nous sommes engagés à venir en aide non seulement aux personnes infectées, mais aussi aux personnes affectées par le VIH», a t-il ajouté.
Le rapport publié mercredi a également révélé que les femmes sont particulièrement vulnérables à cause des «institutions sociales et culturelles» favorisant la violence sexuelle, ce qui accentue la hausse du taux de prévalence.
Un autre rapport d'évaluation, présenté au Congrès américain le mois dernier par Randall Tobias, coordinateur mondial de la politique américaine de lutte contre le sida, a estimé que l'Ethiopie était très loin d'atteindre ses objectifs majeurs.
Tobias fait état de la prise en charge de 30 000 Ethiopiens infectés ou affectés par le VIH/SIDA. D'ici à 2008, le PEPFAR espère qu’un million de personnes pourront bénéficier d’une assistance.
Un an après le lancement du PEPFAR, quelque 15 000 orphelins ont reçu une aide que les Etats Unis souhaitent étendre à un demi-million d'enfants vulnérables en 2008, a précisé Tobias.
Selon le rapport, seuls 9 500 Ethiopiens séropositifs reçoivent les médicaments antirétroviraux qui prolongent leur vie, soit cinq pour cent de ceux qui en auraient besoin.
Les personnalités américaines présentes à la cérémonie de lancement du rapport n’ont pas pu détailler les objectifs atteints pour l'année 2004, la collecte des données étant toujours en cours.
Aurelia Brazeal, ambassadrice américaine en Ethiopie, a néanmoins affirmé qu'en dépit de l'impact très important du virus, l'Ethiopie faisait des progrès.
Les Etats-Unis ont financé la lutte contre la pandémie à hauteur de 43 millions de dollars en 2004 et 61 millions devraient être dépensés en 2005, la moitié étant destinée à l'achat de médicaments antirétroviraux, a dit Snipe.
Selon les statistiques publiées par le gouvernement éthiopien au début de 2005, la prévalence du VIH en milieu urbain s'est stabilisée.
Environ 900 000 personnes sont mortes du sida depuis 1986. Ce chiffre pourrait atteindre 1,8 million en 2008 si les tendances actuelles se confirmaient, selon les prévisions du gouvernement.
Le taux de mortalité chez les enseignants, par exemple, a déjà augmenté de cinq pour cent. Selon le gouvernement, le VIH a réduit l'espérance de vie de cinq ans, qui s’établit à 46 ans.
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