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Pas de médecins, pas de traitement ARV en zone rurale

[Liberia] In Liberia an estimated 40% of women and girls have experienced some form of sexual violence. IRIN
Some 40 percent of Liberian women and girls are thought to have been raped or suffered some form of sexual abuse during the war, UN figures
Faute d’équipement et de personnel de santé qualifié après des années de guerre civile, le Liberia est incapable d’offrir des traitements antirétroviraux aux personnes qui vivent avec le VIH/SIDA en zone rurale, selon le programme national de contrôle du sida (NACP). «Les antirétroviraux (ARV) ne peuvent pas être distribués en zone rurale», a dit à PlusNews le docteur James Duworko, coordinateur du NACP. «Les médecins qualifiés font défaut, de même que l'équipement technique permettant de déterminer le moment où le patient doit commencer à prendre ces médicaments». En-dessous d’un certain nombre de lymphocythes T4 (ou CD4), le système immunitaire ne fonctionne plus correctement et seuls les ARV peuvent aider les personnes infectées à combattre des maladies habituellement inoffensives ou bénignes. Des tests doivent alors être pratiqués pour déterminer l’état du patient. Actuellement, 369 personnes reçoivent des ARV à Monrovia, la capitale de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Grâce à des financements extérieurs, ces ARV peuvent être distribués gratuitement par le gouvernement de transition, selon le NACP. En juillet dernier, le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose a ainsi accordé une enveloppe de 1,3 million de dollars à l’équipe de Guyde Bryant pour améliorer, d’ici 2006, les campagnes nationales de sensibilisation et l’accès aux soins et aux traitements pour les personnes infectées par le virus. Mais compte tenu de l’absence de distribution de ces médicaments en zone rurale, le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA pourrait être beaucoup plus élevé, a précisé Duworko. «Pourtant, il y a des milliers de personnes séropositives dans les campagnes libériennes», a-t-il ajouté. Le Liberia tente de se relever de 14 années d’une guerre civile meurtrière, qui pris fin officiellement en août 2003 après avoir jeté sur les routes des centaines de milliers de Libériens, réfugiés à l’extérieur du pays ou dans des régions moins touchées par les combats. Le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) estimait alors que 340 000 réfugiés et 500 000 déplacés internes attendaient de pouvoir regagner leur pays ou leur région d’origine. Entre août et novembre 2004, soit plus d’un an après la signature de l’accord de paix, quelque 70 000 Libériens sont rentrés spontanément chez eux après avoir vécu plusieurs années dans des pays voisins du Liberia, comme la Côte d’Ivoire et la Guinée, deux pays où les taux de prévalence du VIH sont élevés. Au Liberia, seules trois structures de santé fonctionnent et distribuent des traitements antirétroviraux, mais elles sont toutes situées dans les alentours immédiats de la capitale, a précisé Duworko. Trente médecins pour 3,5 millions de personnes Deux d'entre eux, l'hôpital Saint-Joseph et l'hôpital Elwa, sont gérés par l'Eglise catholique. Le centre médical de Firestone, la plus grande plantation de caoutchouc du Liberia et propriété de la firme américano-japonaise Bridgestone, a son propre programme de distribution d’ARV. Ces trois structures ont des médecins qualifiés et la capacité technique de distribuer des ARV, a dit Duworko. En janvier dernier, la branche belge de Médecins sans frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme, estimant que l’absence de personnel médical qualifié, tout particulièrement dans les zones rurales, mettait en danger un système de santé déjà très éprouvé par la guerre. «Les soins médicaux manquent déjà dans les grandes villes, mais ils sont quasi-inexistants dans les zones reculées du pays», a dit MSF. «Actuellement, il y a seulement 30 médecins libériens pour s'occuper de plus de trois millions de personnes». Des experts médicaux travaillent actuellement à l'élaboration d’un protocole de distribution des ARV qui définira clairement le mode d'utilisation des médicaments, a indiqué Duworko. «Le pays devrait recevoir plus d'ARV après l’adoption du protocole car ce document est l'une des exigences des bailleurs de fonds pour continuer à nous approvisionner en médicaments», a-t-il expliqué. Pour Duworko, l'absence de centres de dépistage volontaire (CDV) constitue un obstacle à la lutte contre l’épidémie en zone rurale. «Il n'y a qu'un seul CDV en zone rurale, à l'hôpital Phebe de Gbarnga dans le comté de Bong, au centre du Liberia», a dit Duworko. «C’est très inquiétant car cela signifie que des milliers de personnes vivant dans les autres comtés ne connaissent pas leur statut sérologique. Tous les centres de dépistage sont à Monrovia», a-t-il ajouté. Sans ressources, les autorités libériennes sont incapables de conduire une nouvelle étude pour déterminer le taux national de prévalence, a affirmé le coordinateur du NACP. Selon Duworko, un sondage mené en 2002 avait révélé que 8,2 pour cent de la population libérienne, estimée à plus de trois millions de personnes, étaient infectés au VIH. Mais le programme conjoint des Nations Unies sur le sida (Onusida) a revu les données à la baisse fin 2003, estimant que 5,9 pour cent de la population étaient infectés soit 220 000 personnes.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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