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Repenser la stratégie de lutte contre le sida

[Cote d'Ivoire] Awa Keita and her son, both HIV-positive, can't get treatment in the rebel-run north. She looks after her orphaned brothers. IRIN
Les populations du nord de la Côte d’Ivoire n'ont pas accès aux soins ni au dépistage
Le plan de lutte contre le sida doit être revu compte tenu du conflit qui sévit depuis plus de deux ans et de la paupérisation croissante de la population, a déclaré Mamoudou Diallo, le coordonnateur d’Onusida en Côte d’Ivoire. «Je suis inquiet», a dit Diallo à PlusNews. «La guerre a empêché l’ouverture de nouveaux centres de santé, la décentralisation des traitements et la formation du personnel. Les campagnes de prévention ont été abandonnées». Confronté au taux de prévalence le plus élevé d’Afrique de l’Ouest, le gouvernement ivoirien avait, dès 1989, lancé une première étude épidémiologique nationale sur le VIH. Mais afin de tenir compte des nouvelles données, une nouvelle enquête vient d’être lancée, fondée sur un échantillon de 5 060 personnes, a dit Diallo. Elle permettra de déterminer les conséquences du conflit sur la population d’un pays où l’on compte un million de déplacés, une augmentation des comportements sexuels à risque et une aggravation des problèmes économiques. Un recensement a déjà été effectué au sud, en territoire contrôlé par le gouvernement. Une enquête devrait démarrer dans le nord, tenu par les forces rebelles, grâce à la collaboration des casques bleus de l’Onu. Les résultats de cette étude seront rendus publics en juin, a précisé Diallo. Le taux de prévalence en Côte d’Ivoire avait été estimé par les autorités et les organisations internationales entre neuf et 9,5 pour cent. Mais les dernières statistiques, utilisées par l’Onusida dans son rapport 2004, font état d’un niveau d’infection à VIH de seulement sept pour cent. Mais selon Diallo peu importe les résultats, la stratégie de lutte contre la pandémie devra être revue. «L’idée initiale était d’utiliser les financements internationaux pour permettre à 63 000 personnes de bénéficier d’un traitement antirétroviral», a-t-il dit. «Premièrement, c’est une approximation. Deuxièmement, c’est théorique, virtuel», a-t-il expliqué. «La question est maintenant de savoir comment faire pour que cette population soit mise sous traitement ?» Premier producteur mondial de cacao et moteur économique de l’Afrique de l’Ouest avant le conflit qui a déchiré le pays en deux, en septembre 2002, la Côte-d’Ivoire n’a jamais eu besoin de développer un réseau communautaire et d’ONG, contrairement à d’autres pays où ces associations sont un appui essentiel dans le combat contre le sida. «Les gens étaient habitués à bien vivre, le niveau de vie était très élevé», a dit Diallo. «Maintenant, nous devons impliquer tout le monde si nous voulons réussir. Il faut amener les gens à se rendre dans les centres de santé, nous devons les convaincre que la trithérapie peut prolonger leur vie». «Il faut amener les gens à se parler», a-t-il ajouté. Avant que la guerre civile n’éclate il y a plus de deux ans, les bailleurs de fonds internationaux s’étaient engagé à verser 150 000 dollars pour aider les ONG locales à offrir aux activistes de la lutte des formations en conception et en gestion de projets. «Mais lorsque le conflit a éclaté, nous avons dû cesser nos activités de développement et utiliser nos ressources pour répondre aux besoins urgents», a expliqué Diallo, citant en exemple la sécurisation des transfusions sanguines. Pour Diallo, il est grand temps de lancer de vastes campagnes d’information pour inciter les gens à se faire dépister et soigner. De nouveaux centres de dépistage devraient être ouverts au sein des cliniques et de centres de santé afin que leur accès soit facilité. Le personnel doit également être mieux et plus largement formé. «Nous devons assurer la confidentialité, mais aussi offrir un soutien moral et matériel aux personnes vivant avec le sida», a-t-il dit. «Il nous faut offrir plus que de simples traitements : il faut que les gens puissent sortir de la stigmatisation». C’est dans le cadre de l’initiative conjointe « Trois fois cinq» de l’Onusida et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qu’a été établi l’objectif de mettre 63 000 personnes sous traitement d’ici 2005. Trois millions de personnes vivant dans des pays en voie de développement devraient avoir accès aux traitements d’ici fin 2005. Le traitement antirétroviral de trois mois coûte 5 000 francs CFA (neuf dollars) par patient. En septembre dernier, 4 159 patients recevaient des médicaments en Côte d’Ivoire. Mais dans l’ouest, la majorité des infrastuctures sanitaires a été détruite, autant du côté gouvernemental que rebelle. Les médecins et les infirmières ont aussi fui le nord tenu par les rebelles. Seul un centre de dépistage est fonctionnel dans le nord du pays, sur les 18 centres de dépistage que compte ce pays de 17 millions d’habitants. Plus de six millions d’habitants vivent dans les zones de savane tenues par les rebelles. Depuis la fin officielle des combats en mai 2003, une zone tampon entre le sud et le nord est surveillée par les casques bleus de l’Onu et les militaires français. La situation demeure tendue, les rebelles refusant de rendre les armes tant que le président Laurent Gbagbo n’aura progressé sur le front des réformes politiques.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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