Le projet d’éducation sur le VIH/SIDA, lancé il y a 15 ans au Botswana et jugé à l’époque ‘radical et insensible’ par le ministère de la Santé, est devenu un outil essentiel dans le combat contre la maladie.
Ce projet audacieux a suscité de nombreux débats, axés principalement sur la nécessité de changer de comportement sexuel, via l’utilisation d’images chocs et explicites sur la pandémie mises au point par l’organisation non-gouvernementale TALC (Teaching-aids At low Cost), basée à Londres.
Lancés à l’hôpital d’Athlone, dans la région de Lobatse au sud du Botswana, par Edwin Mapara, alors médecin chef de l’hôpital, des ateliers montraient des diapositives sur les manifestations cliniques du VIH/SIDA telles que le sarcome de Kaposi (un type de cancer de la peau très fréquent chez les patients en phase terminale) et d’autres maladies sexuellement transmissibles.
Mapara a dit à PlusNews que cette initiative avait soulevé un tollé alors que le Botswana avait opté pour une approche modérée et beaucoup moins agressive.
“De vieilles personnes ou des responsables communautaires se sont sentis insultés par les images utilisées. En tant que chef d’équipe, j’ai dû payer des amendes sous forme de poulets aux chefs locaux pour avoir commis le ‘crime’ de montrer les images de TALC”, a dit Mapara.
Cependant, après avoir bravé le rejet initial, le projet a été récompensé dix ans plus tard par le Programme des Nations Unies pour le développement qui l’a considéré comme l’un des meilleurs au Botswana, où 36,5 pour cent des 1,6 millions d’habitants vivent avec le VIH/SIDA.
“C’est cette reconnaissance, due aux bons résultats obtenus par le programme, qui a fini par convaincre le gouvernement de le reproduire dans tous les districts”, a expliqué Mapara.
Le programme a enrichi les connaissances de base à tous les niveaux de la communauté. Il a permis d’augmenter les tests de dépistage volontaire, d’améliorer les comportements en matière de santé et de provoquer les discussions sur le sexe et la ‘bonne façon de mourir’. Il a également facilité le transfert des patients vers les centres de santé et l’amélioration des compétences des groupes de soutien.
Selon Mapara, l’usage d’images explicites, voire choquantes, a indirectement soulagé les éducateurs et les agents de santé, qui continuaient à distribuer des documents écrits à des communautés plus habituées à la communication orale.
“Ces images ont non seulement été efficaces pour amener la communauté à aborder des questions difficiles ou tabous, mais elles ont également pu toucher les illétrés, les grands oubliés lors de la distribution de documents d’information”, a conclu Mapara.
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