1. Accueil
  2. East Africa
  3. Somalia
  • News

Se débattre pour satisfaire la demande de traitements

[Djibouti] None of these children in hamlet near Lake Assal, Djibouti, have seen the inside of a classroom: the nearest school is too far away. IRIN
The survey found "a silent emergency" among children in Djibouti, like some of these near lake Assal
Roda, une jeune femme de 24 ans qui vit à Djibouti, a été, à une époque, atteinte d'une tuberculose doublée d'une infection de la peau qui l'a défigurée. Après avoir suivi une thérapie anti-rétrovirale, elle a pu reprendre une vie normale. Cette femme, qui a requis l'anonymat, a eu de la chance. Selon les statistiques publiées en juin dernier par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), seuls quatre pour cent des séropositifs du continent africain ont accès aux anti-rétroviraux, les médicaments qui ralentissent l'évolution du VIH. "Malgré les succès des différents projets pilotes entrepris à petite échelle, peu de pays sont parvenus à proposer des traitements ARV à tous, ou au moins à la majorité de ceux qui vivent avec le virus", a dit le rapport de l'OMS. En juillet 2004, le gouvernement de Djibouti, un petit pays de la corne de l'Afrique a annoncé que grâce à l'appui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria, il disposait des financements nécessaires pour se procurer des ARV jusqu'en 2007. Quelque 12 millions de dollars ont été mis à la disposition des autorités djiboutiennes. Omar Ali Ismaël, le chef du comité technique intersectoriel sur le VIH/SIDA à Djibouti, a confié à PlusNews que le gouvernement envisageait d'améliorer les traitements et les soins pour les personnes vivant avec le sida, de cibler les couches vulnérables à travers un système de prévention et de soin, de promouvoir la participation de la société civile dans la lutte contre le sida et de perfectionner le système de surveillance et de collecte des données. Selon Ismaël, seules 200 personnes reçoivent des ARV gratuits à Djibouti. Grâce à ces nouveaux financements, 4 000 patients pourraient bientôt bénéficier de ces médicaments qui améliorent les conditions de vie des personnes vivant avec le virus. "Tout le monde à Djibouti, y compris les réfugiés et les immigrés, qui a besoin des anti-rétroviraux, sera en mesure d'en obtenir gratuitement jusqu'en 2007", a t-il précisé. Selon le programme des Nations Unies pour le sida, l'Onusida, un accès beaucoup plus large aux anti-rétroviraux ralentirait la perte de main d'oeuvre liée à la maladie et l'effondrement des structures familiales - des constats régulièrement établis dans d'autres pays du continent africain. Avec un taux de prévalence estimé à seulement trois pour cent en 2002, Djibouti pourrait bien devenir un modèle de la lutte contre le virus. Pourtant, bénéficier de ces anti-rétroviraux s'avère plus complexe que prévu compte tenu des difficultés d'approvisionnement en médicaments et du manque de formation du personnel soignant. Ainsi, les patients n'ont accès aux médicaments que si le diagnostic révèle un stade avancé de la maladie. Sur quelque 9 000 personnes séropositives à Djibouti, seuls 1 000 d'entre eux sont enregistrés auprès des services médicaux. Nombreux sont ceux qui ignorent que le test de dépistage et le traitement sont gratuits, a dit Nazer Kibangou à PlusNews. Ce spécialiste congolais travaille au centre Yonis Toussaint pour les infections sexuellement transmissibles à Djibouti, la capitale. Une étude réalisée en mars 2002 a révélé que 90 pour cent des personnes infectées vivaient dans la capitale, ce qui les rendait accessibles, et que les femmes étaient plus affectées que les hommes par la pandémie. Toutefois, l'étude de prévalence a montré que moins de la moitié de la population était informée de l'importance d'utiliser des préservatifs pour se prémunir du VIH. Des traitements disponibles = plus de tests Un employé de Oui à la vie, une ONG locale qui gère un centre de santé à Djibouti, a confié à PlusNews qu'il a fallu quatre mois pour convaincre [les résidents] de faire un test de dépistage. "Ils craignent un résultat positif, ils sont très inquiets", a expliqué Ali Barkat Moumin, 34 ans, qui est infirmier bénévole au centre médical de Oui à la vie. Roda, elle, a été diagnostiquée positive il y a deux ans. Mais elle n'a pas encore révélé son statut sérologique à sa mère. Mohamed, un ancien marchand séropositif, est dans le même cas. Sa famille ne cesse d'éluder les questions jugées gênantes de leurs voisins. Mais maintenant qu'il prend des anti-rétroviraux, Mohamed se sent beaucoup mieux, bien qu'il ait dû renoncer au khat - ces feuilles à mâcher chères aux Djiboutiens et qui contiennent une substance stimulante, coupe-faim - et sa pipe shisha, incompatibles avec sa thérapie. Houmed Ali Ismaël, le médecin principal de l'hôpital Paul Fauré, un établissement de Djibouti qui prend en charge les tuberculeux, estime que la stigmatisation dont souffre les personnes qui vivent avec le VIH vient de la peur de la mort et de la honte suggérée par «leur vagabondage sexuel". Ismaël a ajouté que des malades qui viennent en consultation à l'hôpital se mettent en colère lorsqu'on leur annonce leur séropositivité, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on leur apprend qu'ils sont atteints de tuberculose, une maladie que l'on peut soigner. Néanmoins, le nombre de personnes ayant fait le test de dépistage s’est accru de 500 pour cent durant les neuf premiers mois de 2004, en comparaison avec la même période en 2003, a dit Ismaël. Selon Kibangou, 15 pour cent des personnes dépistées au centre médical Younis Toussaint étaient séropositives. La possibilité d'offrir des ARV a vivement encouragé les gens à venir se faire dépister. "C'est une grande source d'espoir", a t-il dit. "[Mais] le problème est que les malades sont pauvres et qu'il est difficile de traiter les pauvres", a expliqué Hawa Hassan, conseillère socio-psychologique au centre. "S'ils ont besoin de médicaments dont le centre ne dispose pas, ils doivent les acheter eux-mêmes. Si vous leur demandez: 'Avez-vous de l'argent pour cela ?', ils répondent 'Non!'» Pour plus d'information sur ce dossier, y compris des interviews et une base de données sur les traitements du VIH/SIDA en Afrique subsaharienne, veuillez visiter notre numéro spécial PlusNews. WebSpecial

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join