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Pour une extension des traitements en faveur des personnes vivant avec le VIH

[Nigeria] Mary Ashie left, and Mohammed Farouk both people living with HIV/AIDS holds up placards as they protest outside the AIDS Alliance Nigeria office in Lagos. George Osodi/IRIN
Pressure is mounting on the government to provide free treatment
Avec un taux de prévalence du VIH parmi les plus élevés au monde, le Nigeria doit étendre son programme de distribution de médicaments antirétroviraux (ARV) subventionnés, mais l’utilisation des fonds suscite de plus de plus de questions. En 2002, le Nigeria lançait une nouvelle initiative dans le traitement du VIH/SIDA, en proposant des ARV à 15 000 personnes vivant avec le sida, à un prix 10 pour cent inférieur à celui du marché. Un an plus tard, les premières difficultés sont apparues: les stocks de médicaments n’étaient pas renouvelés et les personnes sous traitement recevaient des médicaments périmés ou, dans certains cas, pas de médicament du tout. Maintenant que les 50 centres de traitement implantés à travers le Nigeria ont été réapprovisionnés et que la distribution des ARV semble avoir repris son cours normal, les craintes d’une nouvelle rupture de stock préoccupent les personnes sous traitement. «Nous apprécions le fait que le gouvernement veuille étendre au plus grand nombre de patients le programme de distribution d’ARV,» a confié à PlusNews Sola Odumosu, séropositif et activiste de la lutte contre le VIH/SIDA. «J’espère tout simplement que les autorités prendront toutes les dispositions nécessaires pour que ces ruptures de stock ne se reproduisent plus,» a t-il ajouté. Le taux de prévalence augmente régulièrement au Nigeria, le pays le plus peuplé du continent africain, avec 126 millions d’habitants. De deux pour cent en 1991, le taux d’infection au VIH est passé à cinq pour cent en 2003. Selon le président du comité national d’action contre le sida (NACA), Babatunde Oshotimehin, près de 100 000 nouvelles personnes seront inscrites au programme de distribution d’ARV l’année prochaine, multipliant ainsi par six le nombre de bénéficiaires. Les autorités comptent également créer deux fois plus de centres de conseils, de dépistage et de traitement disponibles sur le territoire, qui passeraient ainsi à 100. Dans le même temps, le Naca prévoit de mener une campagne de sensibilisation en direction des jeunes de 20 à 29 ans, le segment de la population qui présente le taux de prévalence le plus élevé du pays, soit 5,6 pour cent, a précisé Oshotimehin. Plus de six millions de personnes sont infectées au Nigeria et certains experts dans le milieu médical craignent que ce nombre ne triple dans les prochaines années et n’hypothèque les objectifs de développement économique et social du pays. Les deux dernières études nationales de prévalence du VIH/SIDA ont cependant laissé entrevoir quelques raisons d’espérer. Le taux d’infection de la population sexuellement active a fléchi en 2003 et s’établit désormais à cinq pour cent contre 5,8 un an auparavant. Le Nigeria espère exploiter ces bons résultats en adoptant une double stratégie qui consiste à apporter une aide aux personnes infectées tout en poursuivant ses efforts en vue de ralentir la propagation du virus dans le pays, a indiqué Oshotimehin. Le programme de lutte contre la propagation du sida sera en grande partie financé par le prêt de 150 millions de dollars américains accordé par les Etats-Unis et le prêt de 110 millions de dollars consenti par la Banque mondiale à un taux très préférentiel. Quelques 16 millions ont déjà été accordés à l’Etat, a indiqué à PlusNews un représentant de la Banque mondiale à Washington. Le programme de la Banque au Nigeria vient d’être entièrement redéfini afin que les 36 états de la fédération puissent acquérir des ARV, a t-il ajouté. Le prêt, consenti sous la forme de droits de tirage spéciaux (DTS), était initialement de 90 millions de dollars, mais la baisse vertigineuse du cours du dollar par rapport aux autres grandes devises étrangères a augmenté la valeur du prêt de 20 millions de dollars. Les autorités nigérianes attendent aussi un prêt de 150 millions de dollars dans le cadre du plan d’aide bilatéral contre le sida de l’administration américaine. «Nous espérons éduquer le maximum de personnes, traiter plus de patients et, de manière générale, œuvrer pour la réduction du taux d’infection,» a indiqué à la presse Oshotimehin. Plus de 700 organisations non gouvernementales, y compris des groupes confessionnels, des associations de professionnels et des réseaux de personnes vivant avec le VIH se sont portés volontaires pour collaborer avec les autorités et faire connaître le programme de soins et de prévention à travers le pays. Certaines agences des Nations Unies telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) contribuent également aux efforts du gouvernement pour promouvoir chez les Nigérians un changement de comportement vis à vis du VIH/SIDA. Un programme à destination des collégiens et des lycéenss est dispensé dans certains établissements et sera désormais appliqué à une plus grande échelle. La Naca compte sur une utilisation judicieuse des fonds de la Banque mondiale et du gouvernement américain pour appuyer sa campagne et infléchir la courbe de la pandémie du sida. Mais si Oshotimehin reste très optimiste quant au bon usage de l’aide financière étrangère, certains activistes de la lutte contre le sida sont beaucoup plus prudents. Nsikak Ekpe, président de l’Alliance nigériane contre le sida, un groupe d’activistes luttant pour les personnes vivant avec le virus, craint que de nombreux Etats n’utilisent leurs subventions pour financer des projets prestigieux plutôt des programmes de prévention, de soins et de formation pour accroître les capacités locales. «Le programme de traitement antirétroviral au Nigeria est le plus ambitieux jamais proposé», a confié Ekpe à PlusNews. «Le seul problème est que la plupart des Etats dilapident les fonds et ne les utilisent pas pour la bonne cause.» Selon lui, dans de nombreux Etats l’argent des bailleurs de fonds a servi à acquérir des grosses cylindrées et à meubler des bureaux. «Ces fonds sont destinés au programme contre le VIH/SIDA et je ne pense pas qu’ils sont prévus pour l’achat de voitures ou d’autres produits de luxe,» a t-il conclu. Mais la Banque mondiale a tenu à rassurer les plus pessimistes. Les Etats ayant reçu des subventions doivent d’abord présenter leurs plans d’action, qui devront être approuvés par la fédération, les commissions nationales de lutte contre le sida et la Banque mondiale, a précisé l’expert de la Banque à Washington. «L’achat de nouvelles voitures et de meubles sont toujours les premiers investissements,» a t-il fait remarquer à PlusNews. «Mais après avoir meublé leurs bureaux, de nombreux Etats ont commencé à obtenir des résultats très encourageants.»

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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