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Appel mondial pour l’accès gratuit aux traitements contre le sida

[AFRICA] Campaign for generic fixed-dose combination antiretrovirals. MSF
Un demi-million d'Africains reçoit des médicaments permettant de vivre avec le sida en 2005, un nombre très insuffisant au regard des besoins
Quelque 600 experts médicaux, économistes et décideurs politiques ont lancé l’appel "Free by 5" qui exige la gratuité des traitements pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA dans les pays en voie de développement. Cette déclaration sera présentée dans les prochains jours à la Banque mondiale, aux agences humanitaires, à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’ONUSIDA et à de nombreux autres partenaires. Sur les 5,5 millions de personnes séropositives qui ont besoin d’un traitement ARV dans le monde, seules 440 000 en bénéficient. En Afrique, seulement quatre pour cent des personnes vivant avec le VIH/SIDA sont sous traitement ARV et malgré la baisse des prix des médicaments, nombreux sont ceux qui meurent faute de quoi payer les médicaments. Initié par le HEARD (Health Economics and HIV/AIDS Division) de l’université de KwaZulu-Natal à Durban, en Afrique du Sud, l’appel exhorte la communauté internationale à promouvoir activement le principe de gratuité des traitements et demande que des fonds supplémentaires soient dégagés pour réaliser cet objectif. Il incite également l’OMS et l’ONUSIDA à adopter des recommandations claires à ce sujet. "Nous espérons ouvrir un débat dont l’objectif est d’obtenir l’engagement formel [des organismes de santé internationaux et des gouvernements] d’assurer la gratuité des traitements," a indiqué à PlusNews le directeur du département HEARD, le professeur Allan Whiteside. La gratuité du traitement ne doit pas se limiter à la simple distribution de médicaments ARV. Elle doit englober aussi les tests de dépistage, les consultations médicales, les examens, les hospitalisations, le traitement des maladies opportunistes et les soins prophylactiques, a t-il ajouté. Mais l’OMS, dont l’objectif est de placer sous traitement ARV trois millions de personnes séropositives d’ici 2005, ne définit pas clairement la notion de ‘prix abordable’, ne précise pas qui sont les personnes pauvres pas plus qu’elle ne fixe les conditions dans lesquelles les ARV gratuits devront être distribués, a précisé Whiteside. Allan Whiteside a demandé que, dans les régions à faible revenu, les gouvernements affectent une partie de leurs ressources au traitement du VIH/SIDA afin de prouver leur engagement. Selon les estimations de l’ONUSIDA, 3,8 milliards de dollars américains seront nécessaires en 2005 pour le programme mondial de lutte contre le VIH/SIDA et 6,7 milliards pour l’année 2007. Seuls le Brésil, l’Ouganda et le Venezuela offrent actuellement des traitements gratuits, incluant les ARV. La Thaïlande et l’Afrique du Sud viennent juste de démarrer de tels programmes. Mais dans la plupart des pays à faible revenu, l’accès au traitement n’est pas entièrement gratuit. Au Sénégal, par exemple, les médicaments ARV sont gratuits, les tests de CD4 (qui permettent de mesurer la résistance du système immunitaire et les tests de charges virales, mesurant le taux d’infection aux VIH dans le sang), sont gratuits. En revanche, les analyses de laboratoire nécessaires avant les traitements sont payantes. Au Burkina Faso, au Cameroun et au Niger, les traitements sont largement subventionnés par l’Etat, une petite contribution financière étant apportée chaque mois par les patients. Toutefois, les médicaments pour traiter les infections opportunistes, les analyses de laboratoire, les consultations et les hospitalisations sont entièrement à la charge des patients. Pourtant, exiger des patients qu’ils paient leur traitement ne fait qu’accroître la vulnérabilité économique des ménages affectés par la maladie. "La gratuité des soins est une condition préalable pour garantir l’accès universel", ont noté les signataires de la déclaration. L’appel "Free By 5" est soutenu par près de 600 partenaires et organisations à travers le monde, y compris par Stephen Lewis, le représentant spécial des Nations unies pour le VIH/SIDA, Hélène Rossert-Blavier, la vice-présidente du Fonds mondial contre le sida et directrice générale de Aides, une organisation non-gouvernementale française et Gorik Ooms, le directeur de Médecins sans frontières (MSF) en Belgique. Pour de nombreuses personnes, la nécessité du traitement est "une question de vie ou de mort. Et s’il n’est pas gratuit, les patients sans ressources seront exclus", a fait remarquer Lewis. La déclaration souligne que le paiement exigé pour le traitement du sida exclut de nombreux patients, accroît la vulnérabilité des personnes au VIH/SIDA et réduit leur capacité à poursuivre le traitement, entraînant des résistances aux médicaments. "La non gratuité des ARV fait qu’il est impossible d’atteindre ceux qui ont le plus besoin", a expliqué Ooms de MSF Belgique. "En général, les familles les plus affectées par le sida perdent leur revenu et ne peuvent pas se payer les traitements. Dans les centres de santé où le traitement du sida est subventionné et où une participation aux frais est exigée, les malades ne pouvant plus payer les examens ou les médicaments abandonnent leurs traitements." "Si nous ne pouvons pas proposer [des traitements gratuits], ces sociétés courent à la catastrophe", ont souligné les signataires de la déclaration Free By 5. D’un point de vue économique, médical, de santé publique et des droits de l’homme, la gratuité universelle des soins pour les patients atteints du sida est une nécessité : "Les niveaux de pauvreté sont tels qu’à moins que les traitements soient gratuits, des patients en seront exclus," a ajouté Whiteside. "Et il paraît économiquement logique que les services de santé publique propose des traitements gratuits."

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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