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Les efforts pour vaincre la stigmatisation commencent à porter leurs fruits.

[Sierra Leone] Samuel Williams, HIV-positive, heads the association of people living with HIV and AIDS in Sierra Leone, Freetown, December 2004.
IRIN
Samuel Williams, heads the association of people living with HIV and AIDS in Sierra Leone, Freetown
Alors que la Sierra Leone se remet difficilement de dix années de guerre civile, des activistes de la lutte contre l’épidémie de sida affirment que le spectre de la stigmatisation et de la discrimination s’éloigne, les personnes qui vivent avec le virus étant de plus en plus nombreuses à oser en parler. Mariama Diarra, qui travaille pour le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) à Freetown, se rappelle la projection d’un film intitulé “Vivre et laisser vivre”, le 1er décembre dernier lors de la journée mondiale contre le sida, quand un homme dans le public s’est retourné, montrant à tous son tee-shirt où l’on pouvait lire “HIV-positive”. “Personne n’aurait porté un tel tee-shirt auparavant,” dit-elle à PlusNews. Samuel Williams, l’homme qui a été le premier a annoncé sa séropositivité en Sierra Leone, confirme que les temps ont changé depuis sa déclaration publique, il y a huit ans. A ce moment-là, Williams et sa femme, elle aussi séropositive, avaient été dévalisé et rejetés. Lorsqu’ils ont pu se cacher, des voisins en colère ont confisqué et brûlé leurs biens, les poussant à trouver refuge dans un petit container dans l’enceinte de l’hôpital. "Pour nous qui vivons avec le virus, ce n’est pas la mort qui nous fait peur. C’est ce que les gens pensent de nous ou de la manière dont nous avons contracté la maladie. Voilà ce qui nous inquiète," explique Williams. Ces harcèlements ont bouleversé la vie de sa femme qui, ayant perdu tout espoir, est morte une année plus tard. Mais Williams, qui vit avec le virus depuis neuf ans, pense que maintenant que l’aide est à portée de main et que les tabous faiblissent, les gens qui vivent avec le virus deviennent de moins en moins rétiscents et osent en parler. Le système de santé de la Sierra Leone a pratiquement sombré après dix années d’une guerre qui a ravagé ce petit pays d’Afrique de l’Ouest entre 1991 et 2002, mais grâce aux financements extérieurs, les infrastructures commencent peu à peu à se relever. Williams, qui dirige désormais une association appelée Personnes qui vivent avec le VIH et le sida, avoue qu’il y a un temps où il ne connaissait qu’une quarantaine de personnes dans son cas. “Maintenant, plus de 200 personnes ont annoncé leur séropositivité et plus encore vont le faire,” dit cet homme de 45 ans. Ce que confirme le responsable du programme national de lutte contre le sida en Sierra Leone, Brima Kargbo. «Les gens osent se montrer maintenant," confie Kargbo à PlusNews, en insistant sur le succès rencontrés auprés du public par les émissions de radio, de télévision et les campagnes de presse. "La stigmatisation existe toujours, mais elle n’est plus aussi importante qu’elle ne l’était." Comme pour tous les pays qui sortent de conflits meurtriers, le taux de prévalence exact est difficile à obtenir en Sierra Leone. Le gouvernement estime qu’environ 45 000 personnes vivent avec le virus et que le taux d’infection avoisine les un pour cent. Ce taux est bien inférieur à la moyenne de cinq pour cent couramment admise pour l’Afrique de l’Ouest, mais l’étude, menée conjointement par la Sierra Leone et des officiels américains de la santé juste après que la paix ait été officiellement déclarée en septembre 2002, n’a pas pris en compte certaines parties du territoire, dont la situation était alors toujours tendue. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme cite de son côté ce qu’il appelle des «données plus fiables», fondées sur une étude menée en début d’année sur les femmes enceintes. Elle révèle que le taux de prévalence serait de 3,4 pour cent en moyenne, et pourrait grimper jusqu’à cinq pour cent à Freetown. La Banque mondiale estime également que l’épidémie de VIH a creusé de plus larges sillons dans ce riche pays diamantifère. «Quelque soit le taux actuel, le fait est, et c’est largement accepté, qu’il est en augmentation et que le seuil critique des trois pour cent est dépassé ou à portée de main,» affirme les experts de la Banque. Après plus de deux ans de paix et une forte présence des forces de maintien de la paix des Nations Unies, qui soutiennent les autorités locales dans leur quête de sécurité, les travailleurs humanitaires ont comencé à collecter les données pour dresser un tableau fiable de la situation. L’agence des Nations Unies pour le sida, l’Onusida, prévoit également le lancement d’une étude de prévalence l’année prochaine. Selon le Fonds mondial, les mouvements massifs de population au cours de la guerre en Sierra Leone ont créé les conditions favorables à la propagation du virus. Pour le Fonds, l’esclavage sexuel et les viols sur des milliers de femmes sierra-léonaises, perpétrés autant par les milices pro-gouvernementales que les rebelles du Front uni pour la révolution (RUF), est un autre facteur aggravant, tout comme le déploiement des troupes étrangères d’interposition à travers tout le pays. Le Fonds mondial estime qu’en effet les professionnelles du sexe, les militaires et les anciens combattants sont les groupes les plus touchés par l’épidémie de VIH/SIDA. Mais il y a néanmoins une note d’optimisme dans le rapport du Fonds mondial, qui accompagnait, en avril 2004, un appel de fonds de presque 18 millions de dollars sur cinq ans. «L’épidémie est probablement à un stade où des efforts de prévention parmi les groupes vulnérables, soutenus par la sensibilisation et une meilleure prise de conscience de la population en général, ainsi que des soins et un soutien des personnes qui vivent avec le VIH, peuvent empêcher une généralisation de la pandémie -- dont d’autres pays en situation de post-conflit ont pu faire l’expérience,» signale le rapport. Diarra, de l’UNFPA, reconnaît que bien que des progrès aient été accomplis, beaucoup de travail reste à faire. “Certains sont encore effrayés, ils perçoivent le sida comme une sentence de mort ou ils pensent que ceux qui sont infectés ont eu une mauvaise vie sexuelle et qu’ils devraient être mis en quarantaine, comme des lépreux,” explique t-elle. “Mais si vous leur donnez une information correcte, si vous leur dites qu’il y a une vie après le sida, si vous leur dites vivez et laissez vivre, vous diminuez la discrimination et vous vous apercevez que plus de personnes sont infectées.”

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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