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Un pays en quête désespérée d’une solution politique

Fast filling graves in a cemetery in Bulawayo
IRIN
Les partis politiques ennemis du Zimbabwe sont réunis en Afrique du Sud cette semaine pour tenter une nouvelle fois de sauver un accord politique moribond qui retarde la distribution d’une aide humanitaire ô combien nécessaire.

Les pourparlers entre les partis, qui ont débuté le 25 novembre, doivent permettre de résoudre un différend sur le projet d’amendement numéro 19 de la Constitution, qui devrait ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Cet amendement porterait création d’un poste de Premier ministre et de deux postes de députés, intrinsèques à l’accord conclu le 15 septembre entre le président Robert Mugabe, de la ZANU-PF, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai, principal parti d’opposition, et un groupe dissident du MDC, dirigé par Arthur Mutambara.

Le gouvernement a annoncé la semaine dernière que son service juridique avait rédigé le projet d’amendement, en tenant compte des contributions apportées par les trois partis, et qu’il en avait adressé une copie à l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, que la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a investi du mandat de médiateur dans le cadre de ces pourparlers.

Le MDC de M. Tsvangirai (MDC-T), qui a immédiatement nié avoir été consulté, a alors envoyé sa propre version du projet d’amendement à M. Mbeki. Mais le parti a déclaré qu’il attendait avec impatience les pourparlers entre tous les partis qui se tiendraient en Afrique du Sud et permettraient de défricher le terrain en vue d’un partage des pouvoirs au sein du gouvernement.

« Nous espérons [...] que toutes les questions non-résolues qui paralysent les négociations seront réglées, car le pays doit avancer et nous devons régler [nos] problèmes économiques et sociaux », a déclaré Nelson Chamisa, porte-parole du MDC.

Pour les bailleurs - dont l’Afrique du Sud, qui s’est engagée à verser 30 millions de dollars de subventions agricoles- l’aide humanitaire dépend du bon fonctionnement d’un gouvernement où les pouvoirs sont partagés.

Cela pourrait suffire à dissuader le MDC-T de quitter la table des négociations, ou la ZANU-PF de menacer de former un gouvernement unilatéral.

Les pierres d’achoppement

Les obstacles à la formation d’un gouvernement d’union nationale sont la répartition équitable des « portefeuilles ministériels clés » ainsi nommés, et le partage des postes d’ambassadeurs et de secrétaires permanents.

Le MDC-T demande également que les postes de gouverneurs des provinces soient assignés en fonction des résultats des élections générales de mars 2008, à l’issue desquelles le parti avait remporté une courte majorité de sièges - et la ZANU-PF avait perdu sa majorité au Parlement pour la première fois depuis l’indépendance en 1980.

Or, le politburo de la ZANU-PF, l’organe décisionnel du parti, persiste à dire que M. Mugabe ne destituera pas les 12 gouverneurs nommés il y a près de deux mois.

Selon Max Mnkandla, analyste politique, il y a peu de chances que les questions non-résolues relatives au projet de loi soient toutes réglées cette semaine.

« Le MDC-T a juré qu’il n’accepterait aucun accord qui ne lui permette pas d’obtenir une partie des postes de gouverneurs, d’ambassadeurs et de secrétaires permanents, et le ministère de l’Intérieur [qui dirige les forces de police], et cela devrait être ajouté au projet de loi », a-t-il indiqué à IRIN.

« Mais la ZANU-PF n’acceptera pas de céder aux exigences du MDC, et la question de l’amendement constitutionnel numéro 19 sera renvoyée devant la SADC pour que l’organisme s’occupe d’assurer la médiation… on tourne en rond… », a commenté M. Mnkandla.

Même si les partis parviennent bel et bien à un consensus sur le projet de loi, il faudra encore quelque temps avant qu’un gouvernement d’union ne soit introduit.

Conformément à la procédure en vigueur, le projet de loi doit en effet être publié au journal officiel pendant 30 jours, avant d’être de nouveau soumis au Parlement, pour y être débattu et adopté. Au Parlement, le projet de loi doit être voté à la majorité des deux tiers (sur 210 sièges) pour être adopté, et M. Mugabe doit ensuite l’approuver.

Le MDC-T occupe 100 sièges au Parlement, la ZANU-PF, 99, et le MDC de M. Mutambara, 10 sièges ; un siège a également été remporté par un candidat indépendant.

Interdits de séjour dans le pays par le gouvernement zimbabwéen, l’ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, l’ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter et Graça Machel, militante des droits humains (surnommés « les Aînés ») ont publié une déclaration, le 24 novembre, exhortant le Zimbabwe à trouver une issue à ses crises politiques et humanitaires, liées entre elles.

« Ce que nous avons appris au cours des quelques derniers jours est choquant. Le plus préoccupant n’est pas l’ampleur de la crise humanitaire au Zimbabwe, mais l’allure à laquelle celle-ci s’est aggravée au cours des dernières semaines. On n’évoque pas assez l’ampleur, la profondeur, ni l’urgence de cette situation », a déclaré M. Annan en Afrique du Sud, où le trio avait rencontré des dirigeants politiques, des hommes d’affaires, des travailleurs humanitaires, des bailleurs de fonds et des représentants de la société civile.

ld/oa/he/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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