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Réhabiliter le système de santé pour contrer le VIH/SIDA -- Min

Le ministre ivoirien de la Santé a dit à PlusNews vouloir rétablir le plus rapidement possible un système de santé désorganisé par 33 mois de guerre civile, alors que les agences humanitaires s’alarment de la hausse incontrôlée du taux d’infection au VIH/SIDA dans la moitié du nord du pays. Le redéploiement du personnel médical sur l’ensemble du territoire et la réhabilitation des structures sanitaires constituent des “priorités” pour le gouvernement, a dit Albert Toikeusse Mabri, alors qu’il se trouvait dans la capitale sénégalaise pour assister à une rencontre entre le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et 12 pays d’Afrique francophone. Selon Mabri, le coût du rétablissement du système sanitaire sur l’ensemble du territoire est estimé à 45 milliards de francs CFA (90 millions de dollars), ce qui inclut la réhabilitation des structures, leur équipement, la formation du personnel et le redémarrage de l’administration. Pour être crédible vis-à-vis de ses bailleurs de fonds potentiels, le pays est “en train de réaliser une ‘cartographie’ de la situation du VIH/SIDA, afin de pouvoir orienter (nos) interventions”, a dit Mabri, par ailleurs coordinateur principal du Fonds mondial en Côte d’Ivoire. “Il s’agit de savoir de quelles ressources nous disposons, sur quels sites, pour quelle activité et sur quelle période, pour éviter les [gaspillages] et combler les lacunes”, a poursuivi le ministre, précisant qu’il espérait ce document avant la fin du mois, “pour avoir une meilleure visibilité des ressources, de leur provenance et de leur destination”. Le taux de prévalence du VIH était officiellement de sept pour cent fin 2003, selon le programme conjoint des Nations unies sur le sida, Onusida, mais il serait largement sous-évalué, selon de nombreux humanitaires. La guerre civile, qui a éclaté en septembre 2002, a fait fuir une grande partie du personnel médical de la moitié nord, tenue par les rebelles des Forces Nouvelles, vers le sud du pays, contrôlé par les partisans du président Laurent Gbagbo. De nombreuses infrastructures sanitaires en zone rebelle sont aujourd’hui à l’abandon, après avoir été saccagées ou pillées. Jusqu’à la réouverture en avril de deux centres publics de dépistage du VIH et de traitement à Man et à Bouaké, dans la moitié nord du pays, seuls les patients pris en charge par des organisations humanitaires pouvaient avoir accès aux traitements antirétroviraux (ARV) dans ces régions. Les autres devaient se rendre à Abidjan, la capitale économique située sur la côte sud, pour se procurer ces médicaments qui prolongent et améliorent la vie des personnes vivant avec le VIH. Actuellement, plus de 10 000 patients reçoivent ces ARV, qui leur coûte 5 000 francs CFA (environ 10 dollars) par trimestre, grâce à des financement du Fonds mondial et du programme d’urgence du président américain contre le sida, le Pepfar. Objectif : un centre de prise en charge dans chacun des 58 chefs-lieux La grande majorité de ces patients sont pris en charge dans les structures de la partie sud du pays. Or les dernières études menées par des organisations humanitaires ont constaté une hausse alarmante du nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST) notamment dans l’ouest du pays, l’une des régions les plus meurtries par la guerre. Dans une étude réalisée sur cette partie du territoire en avril, la branche néerlandaise de l’organisation Médecins sans frontières, MSF, avait révélé que 32 pour cent des femmes enceintes se rendant en consultation prénatale à l’hôpital de Danané souffraient d’IST. Les IST rendent les individus plus vulnérables au VIH/SIDA et en l’absence de centres de prise en charge, “une part considérable de la communauté touchée par les IST n’est pas examinée, dépistée ou traitée”, avait dit MSF. Face à cette situation, l’objectif affiché aujourd’hui par le ministère de la Santé “est de faire en sorte que chaque chef-lieu de département ait un centre de dépistage et de traitement du VIH/SIDA d’ici la fin de cette année”, a dit Mabri. La Côte d’Ivoire compte 58 chefs lieux de département, “un tiers d’entre eux” étant déjà prêts à accueillir ces centres, a affirmé le ministre de la Santé. Cet objectif va être difficile à réaliser, a reconnu Mabri, notamment pour des raisons d’effectifs : lorsqu’ils ont fui le nord, de nombreux fonctionnaires du ministère de la Santé ont été replacés dans des structures sanitaires du sud du pays. Or “même dans le sud, le personnel médical était en sous-nombre avant la guerre”, a affirmé le ministre. “S’ils repartent vers le nord, on ne règle pas le problème”. Rares sont ceux prêts à retourner travailler dans le nord, a reconnu Mabri, et l’Etat n’a pas les moyens d’en embaucher davantage, une option à laquelle les bailleurs de fonds sont de toute façon peu favorables, a-t-il ajouté. Pour tenter d’accélérer le mouvement, l’instance de coordination du Fonds mondial (le CCM, en anglais) a décidé de “montrer l’exemple” et a commencé, il y a deux mois, à “décentraliser” ses réunions, a dit Mabri. Cette structure de gestion des financements du Fonds mondial, qui regroupe des représentants du secteur public, privé, de la société civile et des partenaires du développement s’est réunie une première fois à Bouaké, le fief des rebelles dans le centre du pays. Selon Mabri, une deuxième rencontre devrait se tenir à Korhogo, dans le nord, au mois d’août.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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