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Echec des programmes de lutte contre la tuberculose

En Afrique du Sud, le taux de guérison de la tuberculose reste obstinément faible (environ 60 pour cent au plan national, mais moins de 50 pour cent dans bon nombre de régions). Un certain nombre d’études présentées à la conférence nationale de Durban sur la tuberculose, la semaine dernière, traitaient de certaines des raisons pour lesquelles le programme de lutte contre la tuberculose mis en place en Afrique du Sud ne fonctionne pas.

Les Traitements de brève durée sous surveillance (DOTS), dans le cadre desquels des travailleurs de la santé communautaires, connus sous le nom de « DOTS supporters », en anglais, regardent littéralement les patients atteints de tuberculose (TB) avaler leurs médicaments quotidiens. Cette méthode, encouragée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui la considère comme l’étalon-or des traitements contre la tuberculose, est la pierre angulaire du programme de lutte contre cette maladie en Afrique du Sud.

Pourtant, dans bon nombre de régions, les DOTS ne sont tout simplement pas suivis. Le Medical Research Council (MRC) a notamment mené une étude dans 70 centres de santé de quatre régions de la Province du KwaZulu-Natal, classées comme des « zones de crise » en matière de tuberculose dans une province qui affiche déjà la charge de morbidité liée à la tuberculose la plus élevée du pays. Au cours de l’étude, l’organisation a ainsi découvert que seuls 43 de ces centres de santé avaient mis en place un programme de DOTS.

Le MRC a noté que les régions qui présentaient une meilleure couverture DOTS affichaient de meilleurs taux de guérison, mais l’organisation n’a pas pu déterminer si cette différence était le fait des « DOTS supporters » ou d’autres facteurs.

Les autorités sanitaires locales se plaignent souvent de manquer de ressources financières ou humaines pour lancer des programmes anti-tuberculose efficaces. Mais le docteur Joven Jebio Ongole, du Piet Retief Hospital, dans l’est de la province de Mpumalanga, a expliqué comment un personnel restreint et des ressources limitées pouvaient, s’ils étaient correctement gérés, améliorer radicalement un programme régional de lutte contre la tuberculose qui ne fonctionne pas.

Le docteur Ongole et ses collègues ont réuni tant bien que mal quelques employés, un peu d’équipement et de mobilier pour lancer un service de traitement de la tuberculose qui soutienne le travail des centres de santé primaire. L’équipe anti-tuberculose de l’hôpital a amélioré les délais de laboratoire, a soigné plus de 90 pour cent des patients grâce au système des DOTS, et réduit le taux de perdus de vue à moins d’un pour cent. « La clé, c’est la bonne coordination et le travail d’équipe », a estimé le docteur Ongole.

Mais les entretiens en profondeur menés par le service de santé publique de l’université du KwaZulu-Natal avec un petit nombre de patients atteints de tuberculose ont révélé que les connaissances élémentaires concernant l’importance d’achever leur traitement de six mois, la transmission de la tuberculose et les liens entre la tuberculose et le VIH leur faisaient souvent défaut, bien qu’ils soient régulièrement au contact de leurs « DOTS supporters ». « Je me sens guéri », avait déclaré une des personnes interrogées. « À quoi bon poursuivre le traitement ? ».

Même si certains patients trouvaient utile de se voir assigner des « DOTS supporter », d’autres s’inquiétaient qu’on les voie leur rendre visite chaque jour du fait de la stigmatisation dont fait l’objet la tuberculose. La pauvreté et le manque de nourriture, ou la nécessité, pour les patients, de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, sont autant d’autres facteurs qui influent négativement sur l’adhésion au traitement.

Simplement en sensibilisant et en conseillant les patients atteints de tuberculose sur leur maladie et l’importance d’achever le traitement et de se soumettre à un test de dépistage du VIH, l’on pourrait améliorer les taux de guérison, à en croire Myra Taylor, chercheuse à l’université du KwaZulu-Natal.

Plusieurs délégués se sont demandé pourquoi l’on n’aidait pas les patients, dans le cadre des programmes anti-tuberculose, à assumer la responsabilité de leur propre santé, comme c’est le cas dans les programmes de lutte contre le VIH/SIDA. « On transmet cette responsabilité à des aides de traitement et à des "copains" », a expliqué un délégué.

« Peu d’efforts ont été faits pour conseiller et soutenir les patients atteints de tuberculose », a déploré Sbongile Ntshanga du MRC. « Avant de commencer un ART [traitement antirétroviral], les patients assistent à des cours, mais on ne fait pas la même chose pour le traitement de la tuberculose ».

ks/he/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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