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« En tant que seul parent, je suis tout pour mes enfants »

Namoe Aisha, veuve séropositive, mère de quatre enfants, est actuellement soignée contre la tuberculose à l’hôpital de Matany, dans la région reculée de Moroto, à Karamoja, dans le nord-est de l’Ouganda. Elle a confié à IRIN/PlusNews les difficultés qu’elle a rencontrées depuis qu’elle a été déclarée séropositive, il y a deux ans.

« Lorsque j’étais encore jeune, je suis partie à Soroti [une région de l’est de l’Ouganda] pour y être scolarisée, et là-bas, j’ai épousé un Musoga [groupe ethnique de l’est ougandais]. Nous avons eu quatre enfants. Il y a deux ans, [mon mari] est tombé très malade et il est mort ».

« J’étais moi aussi malade, alors je suis allée faire des analyses et j’ai découvert que j’avais le VIH. Ma co-épouse [l’autre femme de son conjoint] était aussi malade du sida et elle est décédée peu après notre mari. Elle avait refusé d’être hospitalisée, pourtant, elle crachait du sang en toussant ».

« Quand mon mari et ma co-épouse sont décédés, je suis retournée chez moi, à Moroto. J’ai laissé ma petite fille chez ses grands-parents, à Soroti. La famille de mon mari ne m’aide pas parce qu’ils souffrent eux aussi. Et ma fille est au beau milieu de tout ça. J’ai peur de lui dire que je souffre de cette maladie ».

« J’étais sous Septrin [un antibiotique] depuis la mort de mon mari, mais en février, j’ai commencé à être vraiment malade. Depuis, je suis à l’hôpital pour une opération et pour d’autres problèmes de santé et infections, et maintenant, j’ai la tuberculose. C’est pour ça que je prends ces médicaments ; quand j’aurai fini, je commencerai les ARV [médicaments antirétroviraux] ».

« Mon fils est en secondaire une [il a donc environ 13 ans] à Moroto et il vient me voir ici, dans cet hôpital, de temps en temps. Je ne peux pas amener les petits [ses deux autres enfants] ici, alors je ne pense qu’à trouver un moyen de leur rendre visite. Mon premier souci, quand j’ai eu ce problème, c’était mes enfants. En tant que seul parent, je suis tout [pour eux].

« J’ai des amis qui souffrent, mais nous pouvons [parler] ensemble au sein de notre groupe de soutien. Certains voisins ne feraient que vous rire au nez. Je suis heureuse [d’appartenir] à mon groupe. Le président [de mon groupe de soutien] permet à mes enfants de rester dans une petite boutique de son complexe ».

« Si un membre du groupe est mal-en-point, on l’emmène à l’hôpital. On se mobilise entre nous pour transporter cette personne, même si on doit la pousser dans un petit caddy ».

« Je suis prête pour les médicaments. Ils sont très forts et c’est difficile, mais il faut les prendre. Ce qui est arrivé est arrivé, je l’accepte et c’est tout ; je dois y faire face et je suis disposée à le faire ».

« En tant que groupe, nous faisons pression auprès du PAM [le Programme alimentaire mondial des Nations Unies] pour obtenir davantage de vivres pour pouvoir prendre nos médicaments [les ARV doivent s’accompagner d’un régime alimentaire adéquat pour réduire les effets secondaires]. Nous obtenons des rations, mais ce n’est pas suffisant ; elles ne durent que deux ou trois semaines, alors qu’elles sont supposées suffire pendant un mois ».

gg/kr/ks/he/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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